OM : Élie Baup est-il toujours l’homme de la situation ?
Battu pour la quatrième fois consécutive, toutes compétitions confondues, l'OM a presque mathématiquement dit adieu à la Ligue des Champions. Surtout, le club phocéen a confirmé ses limites du moment et a accentué les doutes concernant la capacité de son entraîneur à relever la barre.

Un air de déjà vu. Une fois encore face au Napoli, l'OM s'est incliné au Vélodrome face à un adversaire plus huppé. Une fois encore, l'OM a été défait sur le score traître de 2-1. Traître car comme face à Monaco, Arsenal ou encore le PSG, les Marseillais ont été proches de leur rival du soir au tableau d'affichage, mais tellement loin dans la qualité de jeu proposée. Comme s'ils savaient que même en titillant leur adversaire au visage, ils allaient inéluctablement perdre par KO. Si l'OM n'a pas livré la pire prestation de sa saison, le club phocéen a confirmé qu'il ne boxait définitivement pas dans la même catégorie que ses trois confrères européens. Plus inquiétant même, cet OM-là a semblé à court d'idées et presque content, au final, de ne pas se faire gifler par un rival qui aurait peut-être été moins généreux, à l'image d'Higuain, il y a encore quelques semaines. Avec en tout cas quatre défaites de rang, toutes compétitions confondues, une décevante 5e place en Ligue 1 et donc un zéro pointé en Ligue des Champions, l'OM peut légitiment se poser des questions. Comme celle de savoir si Élie Baup, respecté et salué pour son travail accompli la saison passée, avec les moyens du bord, est toujours l'homme de la situation.
À Marseille, il se murmure en effet dans les travées du stade Vélodrome que le discours de l'homme à la casquette ne passerait plus avec certains de ses cadres, comme Gignac. Des tensions qui ne dateraient pas d'hier puisque selon nos informations, Élie Baup aurait milité cet été auprès de son président pour un départ de son buteur. En vain. Critiqué pour sa frilosité tactique, Élie Baup n'aurait pas les épaules assez larges pour gérer cet OM version 2013-2014. Celui qui, contrairement à l'an passé, s'est acheté un banc de touche cet été, avec les avantages, mais surtout les inconvénients que cela implique. À savoir notamment devoir assumer un rôle de contre-pouvoir des ogres parisiens et monégasques, et gérer les égos de ceux qui ne jouent pas, ou très peu. Sous fond de rumeur de fracture de plus en plus marquée entre l'ancien consultant de Canal + et son vestiaire, une déclaration d'après-match est venue accentuer le sentiment bizarre régnant autour du coach olympien : «Quels ont été les mots du coach dans le vestiaire ? Rien. Il n'était pas là. Il n'a rien dit, mais bon, on n'a pas besoin de lui pour savoir ce qu'on a fait de bien et surtout de pas bien», a ainsi lancé Souleymane Diawara en zone mixte, sans mesurer certainement la portée de ses mots, pouvant à la fois être interprétés comme une prise de conscience collective du vestiaire marseillais, ou comme l'absence de communication désormais actée entre Élie Baup et ses troupes.
L'OM, qui a perdu tous ses matches en octobre, est-il donc en train de s'enfoncer doucement mais sûrement dans la crise ? Titulaire d'un soir, au détriment de Gianelli Imbula, Benoît Cheyrou balayait cette idée et se voulait optimiste à l'heure d'aborder le sujet en zone mixte. «Quatre défaites d'affilée, c'est sûr que c'est lourd. Maintenant, ce sont souvent les médias qui parlent de crise. Entre nous, on est déçu, mais il faut relever la tête et affronter les jours qui viennent avec beaucoup de courage et d'ambition.» De courage et d'ambition, les Olympiens auront tout intérêt à ne pas en manquer samedi face à Reims, modeste 13e de Ligue 1. Pour cela, les Olympiens et leur entraîneur devront crever l'abcès et se dire les choses au plus tôt, comme l'a suggéré André Ayew (lire ici). Car face à la formation champardennaise, aucun faux pas ne sera toléré et pardonné à Élie Baup, dont la cote de popularité n'a jamais été aussi faible depuis son arrivée à Marseille lors de l'été 2012.
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