PSG - Shakhtar : les notes du match

La phase de groupes prenait fin ce soir. Au Parc des Princes, le PSG, assuré de terminer 2e de la poule A derrière le Real Madrid recevait le Shakhtar Donetsk. Cette rencontre était presque dépourvue d’enjeux. Seuls les Ukrainiens pouvaient espérer conserver leur 3e place en cas de résultat au pire équivalent à celui de Malmö. Laurent Blanc faisait alors tourner son effectif. Van der Wiel, Marquinhos, Kurzawa, Stambouli, Lucas, Lavezzi et même Adrien Rabiot, malgré ses dernières velléités de départ, étaient alignés dès le coup d’envoi. Mais comme il fallait s’y attendre, le milieu de terrain formé dans la capitale était sifflé par ses propres supporters dès la citation de son nom par le speaker. Et les huées se poursuivaient mais s’atténuaient après le coup d’envoi sur chaque ballons touchés par le joueur de 20 ans.

Car la rencontre était emballante. Les 22 acteurs ne tardaient pas à rentrer dans le feu de l’action en se rendant coup pour coup. Après une frappe timide de Lucas (4e), Eduardo, au bout d’un contre éclair, manquait le but vide (5e). Paris lui répondait par l’intermédiaire d’Ibrahimovic. Profitant d’un mauvais renvoi du gardien, le Suédois tentait trop facilement un lob qui terminait au-dessus (9e). Le PSG dominait grâce à un redoutable pressing mais se faisait surprendre une fois l’effort collectif relâché. Et c’est par les ailes que les Ukrainiens se montraient dangereux. Seulement, ils manquaient régulièrement le dernier et l’avant-dernier geste pour conclure. Il y avait le même problème dans l’autre surface. Les Parisiens se procuraient souvent des situations chaudes sans toutefois s’offrir de réelles situations. La faute aussi à un Lavezzi timide et un Lucas terriblement maladroit qui, après avoir loupé plusieurs centres, manquait une situation de contre évidente (41e). Des déboires récurrents qui donnaient un 0-0 logique à la mi-temps.

Paris devait rectifier le tir pour ne pas avoir affaire à une mauvaise surprise. Mais encore une fois le Shakhtar n’était pas en reste. Si Van der Wiel était tout proche d’ouvrir le score (47e), Alex Teixeira seul dans la surface envoyait sa frappe en tribune (49e). C’est par un autre Brésilien qui la situation se débloquait et pas celui que l’on attendait puisque Lucas, après avoir tout manqué, ouvrait le score d’un tir limpide (1-0, 57e). En menant au tableau d’affichage, Paris pouvait dérouler. Kaniboltskiy brillait sur deux frappes de Matuidi (59e) et Lavezzi (67e). La fin de match offrait des situations de contre très intéressantes. On était tout proche du KO dont Ibrahimovic allait être l’acteur majeur. Après un arrêt en deux temps de Trapp sur Ismaily (73e), le Suédois vendangeait un face à face (76e) puis il se transformait en sauveur lorsqu’il repoussait de la tête et sur sa ligne une tentative de Rakytskiy (79e). Mais c’est bien lui qui tuait le match en marquant le second but de son équipe (2-0, 86e). De quoi permettre à son équipe de l’emporter et de s’accorder une fin de match plus calme avant de retrouver la Ligue des Champions en février-mars.

L’homme du match : Ibrahimovic (8) : le Suédois a encore effectué un excellent match comme c’est souvent le cas depuis deux mois. Omniprésent sur le front de l’attaque, tous les ballons sont passés par ses pieds. S’il a marqué tardivement (86e) malgré quelques occasions évidentes (9e, 76e), il s’est distingué dans d’autres registres peu habituels. Passeur pour Lucas (57e), il sauve surtout son équipe en contrant sur sa ligne d’une tête ferme et autoritaire un tir qui filait au but de Rakytskiy  (79e). Assez original pour le souligner.

PSG :

• Trapp (6) : c’est un petit miracle s’il ne prend pas de but. Sauvé par la maladresse d’Eduardo (5e), par la tête d’Ibrahimovic (79e) et par les frappes non-cadrées ukrainiennes, il a tout de même su rester concentré tout au long de la rencontre comme sur cette rapide sortie hors de sa surface (12e) ou cette lourde frappe d’Ismaily (73e). Loué pour son jeu au pied, ce soir, il lui a fait un peu défaut (36e, 77e).

• Van der Wiel (5) : il a les défauts de ses qualités. Autant offensivement, il a rempli son rôle. Auteur d’une frappe légèrement trop croisée qui n’est pas loin de faire mouche (47e), il a apporté le surnombre sur son côté où il a également distillé quelques centres mais il a eu du mal à boucher son couloir en étant pris de vitesse à plusieurs reprises par Taison et surtout par Ismaily (5e, 49e).

• Marquinhos (6) : le Brésilien a été bon. Rapide dans ses déplacements, il s’est efforcé de serrer son marquage. Seulement, il montre souvent les mêmes défauts comme face à Nice. Il a une fâcheuse tendance à s’éparpiller pour en oublier son poste qui place son équipe en déséquilibre. Il a aussi tendance à se jeter trop vite.

• David Luiz (7,5) : orphelin de Thiago Silva ce soir, il s’est mué en taulier de la défense aux côtés de son jeune coéquipier. Certes, il oublie Eduardo parti dans son dos (5e) mais derrière il s’est parfaitement repris. Concentré, il a été la véritable tour de contrôle grâce à un jeu de tête irréprochable et une présence physique de tous les instants.

• Kurzawa (7) : encore un bon match pour l’ancien Monégasque qui décidément répond présent à chaque fois qu’il joue. Même s’il a parfois oublié son vis-à-vis en se perdant dans son placement, il a sauvé son camp à plusieurs reprises grâce à des interventions importantes (17e, 38e, 76e). Un rendement offensif essentiel car il a surpris à plusieurs reprises la défense adverse en faisant des appels dans le dos.

• Rabiot (6,5) : dans l’œil du cyclone depuis dimanche, il a rapidement fait taire les sifflets tombant des tribunes. Aligné au poste habituellement réservé à Motta, il a très bien rempli son rôle, perdant très peu de ballons et affichant un sang-froid rare pour son jeune âge. Essentiel à son équipe dans un rôle de premier relanceur malgré son actualité chargée et quelques oublis de couverture, notamment sur les ailes.

• Stambouli (6) : il profitait de cette rencontre comptant pour du beurre pour être titulaire et il a donné satisfaction. Il a joué un rôle important au milieu en prenant rapidement l’ascendant sur le secteur adverse. Un dépassement de fonction intéressant et jusque-là inconnu sous le maillot du PSG. Encore des contrôles ou des passes ratés (22e, 33e) et un manque de couverture sur les côtés mais il a été redoutable au pressing.

• Matuidi (6,5) : c’est toujours les mêmes matches avec lui. Actif comme à son habitude, il a défendu, relayé, attaqué, pressé, à se demander s’ils ne sont pas plusieurs. Très percutant, c’est lui qui effectue l’énorme remontée de balle sur le but de Lucas. Remplacé par Di Maria (68e) qui a lancé les principales offensives de son équipe (76e).

• Lucas (5,5) : c’était sa propre caricature sur le terrain ce soir. Comme à son habitude, il cassait les reins adverses sur une accélération puis ratait ses enchaînements, ses passes, ses corners et un contre si mal négocié (41e). Le Brésilien a presque tout manqué jusqu’à son but qui débloque la situation (57e) puis envoie Ibrahimovic marqué (86e). Remplacé par le jeune milieu de terrain Nkunku (87e).

• Ibrahimovic (8) : voir ci-dessus.

• Lavezzi (5) : rarement titulaire, l’Argentin a mis du temps à montrer de bonnes choses pour un rendement finalement assez moyen. Il a offert de la profondeur au jeu du PSG mais s’est montré top timide. Mieux en seconde période, il participe à la construction du but parisien avant de manquer de peu d’ouvrir son compteur (67e). Averti pour une main volontaire (39e) il est remplacé par Cavani (68e) qui a eu dû mal à rentrer dans son match.

Shakhtar Donetsk :

• Kanibolotskyi (3) : une rencontre compliquée pour le gardien ukrainien. De nombreuses relances ratées dont une aurait pu couter un but (9e). Un bel arrêt cependant face à Lavezzi (67e).

• Srna (5) : comme à son habitude, le Croate a apporté son expérience et ses montées offensives. L’ancien joueur du Hadjuk Split a notamment débordé à la 16e minute pour délivrer un centre de bonne qualité à Eduardo. Il n’est donc pas le joueur à blâmer ce soir côté ukrainien.

• Kucher (3,5) : trop souvent dépassé par les attaquants parisiens, il n’a pas effectué d’intervention décisive. L’addition aurait pu être beaucoup plus salée sans la maladresse des attaquants parisiens. Une rencontre à oublier au final.

• Rakitskyy (4) : globalement correct sur un plan individuel, il a eu du mal à s’organiser avec ses défenseurs pour museler les attaquants parisiens. Il aurait pu égaliser à la 79e mais sa belle frappe a été repoussée par Ibrahimovic sur sa ligne. Averti à la 84e minute. Un match quelconque au final, sans erreur majeure.

• Ismaily (5) : l’ancien joueur de Braga est un latéral gauche à vocation offensive et il l’a montré à plusieurs reprises, comme sur son centre vendangé par Eduardo (5e) ou sa grosse frappe bien repoussée par Trapp (72e). Averti à la 80e. Un match correct bien qu’insuffisant.

• Fred (4,5) : s’il a affiché sa technique à plusieurs reprises, le Brésilien n’a pas apporté de rythme et de créativité. Alors que son équipe était dominée, il n’a pas su apporter le danger ou combler les brèches. Match très moyen donc. Légèrement au-dessus de ses coéquipiers au milieu.

• Stepanenko (4) : s’il n’a pas commis d’erreur majeure, le milieu défensif ukrainien n’a pas apporté de réelle solidité pour canaliser les innombrables offensives parisiennes. Les lignes ont été trop souvent franchies par les attaquants parisiens. Stepanenko n’est pas fautif, mais il n’a pas été utile.

• Marlos (4) : match très compliqué pour l’ancien joueur de Sao Paulo. Une entente très moyenne avec son milieu de terrain, trop de ballons perdus et une incapacité à se projeter. Remplacé par Kovalenko (73e)

• Teixeira (4) : habituel maître à jouer de son équipe, le Brésilien s’est montré discret ce soir. Peu d’occasions créées, mais une occasion manquée en début de seconde période. Un match finalement moyen avec des duels perdus face à David Luiz.

• Taison (5,5) : joueur à vocation offensive, il a également apporté un pressing constant et une certaine technique. Il a réalisé un match intéressant et plein d’initiatives sans se montrer décisif ni stopper les offensives parisiennes. Remplacé par Bernard (69e).

• Eduardo (3,5) : match difficile pour l’attaquant naturalisé croate. Il a raté plusieurs occasions dont une très franche à la 5e minute sur un centre de Srna. Il a ensuite été difficile à trouver, en raison de la forte domination parisienne. Décevant. Remplacé par Dentinho (79e).