Entretien avec... Alain Traoré : « Je me sens bien, mais je préfèrerais qu'Auxerre gagne »

Par Khaled Karouri
6 min.
AJ Auxerre Sibiri Alain Traoré @Maxppp

Auteur d'un début de saison époustouflant, Alain Traoré a marqué ce début de championnat de son empreinte. Trouvant les lucarnes adverses avec une facilité déconcertante, le milieu de terrain d'Auxerre cartonne. Pour Foot Mercato, le joueur fait le point sur son parcours, sa saison, et l'actualité de son club.

**Foot Mercato : Tout d'abord Alain, comment allez-vous ?

Alain Traoré :** Ça va, ça va très bien merci.

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**FM : Pourriez-vous nous raconter votre parcours ?

AT :** J'ai commencé le football au Burkina Faso, dans mon pays natal. J'étais dans un centre de formation qui s'appelait Planète Champion. Ensuite, je suis allé en équipe nationale des moins de 17 ans du Burkina et c'est là que j'ai été repéré par quelques recruteurs et je me suis retrouvé à l'AJA à l'âge de 17 ans. Depuis, je suis Auxerre.

**FM : Comment se sont passés les contacts avec le club bourguignon ?

AT :** Lors de la Coupe d'Afrique des moins de 17 ans, j'ai été repéré par Daniel Rolland. Il y avait plusieurs clubs qui étaient intéressés, mais j'ai opté pour Auxerre. Le discours m'a convaincu. Les dirigeants ont discuté avec ma maman, on a vu qu'Auxerre c'était bien pour la formation, pour la langue, pour l'éducation. C'était mieux de commencer par Auxerre.

**FM : Et en ce début de saison, vous cartonnez avec 3 buts en 3 matches. Comment le vivez-vous ?

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AT :** Bien ! Ça se passe plutôt pas mal. On a fait des bons matches, mais les résultats ne sont pas positifs pour l'instant. On a quand même fait match nul contre Marseille alors qu'on était mal embarqué vu qu'on perdait 2-0. On fait match nul aussi à Bordeaux, à l'extérieur. On perd à Montpellier. Mais on a montré de belles choses. Maintenant, il faut essayer de gagner. On joue bien, on a des occasions, mais on n'arrive pas à gagner. On doit revenir au score à chaque fois, et ce n'est pas suffisant. On bosse bien, on montre de belles choses, le seul point négatif c'est qu'on n'a pas gagné.

**FM : Certes l'AJA ne gagne pas, mais des matches nuls contre l'OM et Bordeaux n'ont rien d'alarmant. N'est-ce pas encourageant de voir que, même menés, vous arrivez à revenir à la marque ?

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AT :** Oui, bien sûr. Vu notre calendrier, on savait bien que ça n'allait pas être facile. Commencer à l'extérieur à Montpellier, une équipe très difficile à jouer, avec de la qualité offensivement... Ensuite, tu reçois Marseille, une des grandes équipes de Ligue 1, qui joue la Ligue des Champions, qui a de très bons joueurs et qui est programmé pour jouer le titre... Et après, tu vas à Bordeaux... On savait que ça n'allait pas être facile, on était préparé dans nos têtes. On a fait ce qu'il fallait, il n'a pas manqué grand-chose pour sortir avec une victoire de ces trois matches-là. Maintenant, il faut arriver à gagner.

**FM : Mais pour vous, à titre personnel, ce début de saison est en revanche une grande réussite avec trois buts splendides...

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AT :** Oui, mais comme je l'ai toujours dit, je préfère que mon équipe gagne. Je suis bien, mais mon équipe n'arrive pas à gagner et pour moi, c'est le collectif qui doit primer. Si j'arrive à être décisif et à faire gagner mon équipe, ce serait le mieux.

**FM : Quelles sont donc vos ambitions pour cette saison, que ce soit à titre personnel ou collectif ?

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AT :** Collectivement, c'est d'essayer de faire une très bonne saison. Et personnellement, c'est de franchir un palier, de progresser. Et avec ça, ça devrait aller.

**FM : Vous découvrez Laurent Fournier. Quel est son discours, quelles sont ses méthodes ?

AT :** Ça fait maintenant 5 ans que je suis au club. Et on connait bien la maison. En début de saison, tout le monde nous voit proche de la relégation. Mais à chaque fois, on s'en sort. Mais le coach nous demande de jouer un peu plus haut, il nous apporte sa philosophie. Il a été un très grand joueur, il connait bien le foot, il connait bien le championnat de Ligue 1. Il nous demande d'aller chercher plus haut, d'essayer de récupérer les ballons plus haut, de jouer. Avant, la philosophie de la maison consistait juste à bien défendre et à bien contrer l'adversaire.

**FM : Pensez-vous que ce changement de système de jeu est la raison principale de votre début de saison tonitruant ?

AT :** Non, je ne pense pas que ce soit une question de système de jeu. Je pense que c'était surtout un problème physique pour moi. Les autres années, j'ai été blessé, je n'arrivais pas à faire une bonne préparation. À chaque fois que j'enchainais deux ou trois matches, je me blessais. Je m'arrêtais un mois, je revenais, je me blessais et ainsi de suite. Pour l'instant, depuis le début de la saison, je n'ai pas eu de problèmes physiques, j'ai fait une bonne préparation.

**FM : Toutes ces blessures ne vous ont-elles pas rendu plus fort finalement ?

AT :** Bien sûr ! Les mauvais passages te donnent des idées. Les blessures permettent de réfléchir, de se poser les bonnes questions et de trouver les solutions. Je pense que ça a été un mal pour un bien.

**FM : Même si vous n'êtes pas un buteur, ce début de saison vous incite-t-il à vous fixer un nombre de buts à atteindre ?

AT :** Non, je ne me suis pas fixé un objectif en termes de buts. J'essaye juste de faire de mon mieux, et tant mieux si j'arrive à marquer. Si j'arrive à marquer, c'est tout bénef pour l'équipe et pour moi.

**FM : À Auxerre, le cas Delvin Ndinga fait beaucoup parler. Cela peut-il vous perturber ?

AT :** Non, pas du tout. Franchement, Delvin, c'est un pote à moi. On a été formé ensemble, on joue ensemble depuis le centre de formation. On se parle beaucoup. Je sais qu'il essaye de faire le dos rond, de ne pas trop écouter ce qui se passe autour de lui. Nous, on essaye de l'aider à surmonter tout ça. Mais pendant les matches, il est impliqué, il joue bien, il a la tête sur les épaules. Moi, ça ne me dérange pas et je pense que ça ne dérange personne dans le vestiaire.

**FM : Vous êtes sous contrat avec Auxerre jusqu'en 2014. Considérez-vous Auxerre comme une étape dans votre carrière ou envisagez-vous de rester sur la durée dans ce club ?

AT :** Auxerre, c'est mon club formateur. Je suis sous contrat avec Auxerre jusqu'en 2014 et je suis bien à Auxerre. Je progresse, je joue, c'est bénéfique pour moi. Maintenant, c'est à moi de franchir un palier. C'est un club formateur et s'il y a de bonnes propositions, c'est au président de prendre des décisions. Moi, je suis bien à Auxerre, tout se passe bien.

**FM : Avez-vous tout de même des championnats qui vous feraient rêver ?

AT :** Bien sûr. Comme tout footballeur, j'ai des rêves. Maintenant, pour que le rêve devienne réalité, il faut bosser, beaucoup bosser. Pour moi, comme tout le monde, les championnats anglais, espagnols et allemands me font rêver. Mais le championnat français aussi est pas mal ! C'est un très bon championnat, une vitrine pour nous les jeunes. Il faut bosser, ne pas se prendre la tête et travailler.

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