Mercato L1 : l'exode n'en finit plus !

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
La Ligue 1 a déjà perdu plusieurs de ses atouts @Maxppp

L'OM est en train de le vivre avec fracas : l'exode des joueurs de Ligue 1 a débuté et la tendance s'annonce encore plus lourde.

« La France est devenue le centre de formation de L'Europe ». La phrase est signée Bruno Satin, influent agent de joueurs. Elle résume parfaitement la situation vécue depuis plusieurs saisons désormais. Mais la tendance semble sévèrement s'accentuer cet été. En l'espace de 4 semaines (le mercato a ouvert ses portes le 9 juin), des cadors de notre championnat ont d'ores et déjà déserté vers des cieux plus agréables d'un point de vue financier. Imbula s'en est allé du côté de Porto, Gignac a rallié le Mexique, André Ayew et Franck Tabanou se retrouvent à Swansea, Geoffrey Kondogbia poursuit son tour d'Europe à l'Inter Milan, Simon Kjaer a filé en Turquie, Daniel Wass est parti au Celta Vigo et Dimitri Payet s'est engagé avec West Ham. En moins d'un mois, les pertes sont lourdes.

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Et surtout, l'exode massif va se poursuivre au cours des prochains jours. Car jusqu'à présent, les clubs anglais se sont montrés relativement sages. Munis du pactole des droits TV, ils ont la surface financière pour déloger n'importe quel joueur d'un club français. Même du PSG. On va vite voir si Cabaye ou Rabiot par exemple peuvent résister à des formations comme West Ham ou Crystal Palace. Le plus inquiétant vient de la pertinence du choix de carrière : des clubs anglais de seconde zone peuvent dépeupler l'OM ou le PSG en un tour de bras s'ils le souhaitent. Le moyen ? Un salaire astronomique. Et tant pis pour les ambitions personnelles et le danger que représente un changement de club avec l'Euro 2016 en ligne de mire. Dimitri Payet aurait peut-être dû s'interroger davantage avant de s'engager à West Ham, une destination dégotée par Willy McKay, fossoyeur de la carrière d'Alou Diarra par exemple, qu'il avait envoyé là-bas sans que l'entraîneur d'alors, Sam Allardyce, ait donné son aval.

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Un pillage encore loin d'être terminé...

Autre motif d'inquiétude, le renouveau financier des cadors italiens comme l'Inter Milan, repris par Erick Thohir, et l'AC Milan, qui se battent à nouveau à coups de dizaines de millions. De même en Espagne, où le retour au premier plan de Valence, avec le propriétaire Peter Lim, et la confirmation de l'Atlético Madrid représentent autant de dangers supplémentaires pour les clubs français qui souhaitent conserver leurs meilleurs éléments. Dans un contexte économique toujours aussi délicat, où la réduction de la masse salariale et la réussite du passage devant la DNCG semblent être les objectifs prioritaires des dirigeants, il est logique que l'exode se répète année après année. L'été dernier, Falcao, James Rodriguez, Kalou, Aliadière, Gomis, Valbuena, Diafra Sakho, Rivière, Stambouli, Cabella, Djordjevic, Ospina, Krychowiak, ou encore Zouma (liste non exhaustive) avaient quitté la Ligue 1, pour des challenges pas toujours excitants, mais mieux rémunérés.

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Alors qu'il reste encore deux mois de mercato, des éléments comme Gradel, Abdennour, Moutinho, Ferreira-Carrasco, Fabinho, Kurzawa, Ben Yedder, Kanté, Rolan, N'tep, Gueye ou encore Guerreiro sont annoncés partant. Pour sûr, ils rempliront les caisses de leur club respectif en même temps qu'ils les délesteront d'un peu d'ambition. Car le plus inquiétant sans aucun doute sera le remplacement de tous ces partants. Si l'OL a repris du poil de la bête sur le marché des transferts avec notamment la signature de Claudio Beauvue, les clubs français lorgnent avant tout sur des joueurs libres, venus de divisions inférieures ou de marchés pas encore trop exploités (Belgique, Danemark par exemple). Même le PSG, frustré, jusque-là, par le fair-play financier, ne peut colmater le trou béant laissé par les partants. Chaque année, la Ligue 1 se fera piller, et chaque année, il sera de plus en plus difficile de trouver avant les autres les pépites de demain.

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