Raiola, Capoue, Sissoko, Ahamada : la mise au point sans concession de Sadran

Par La Rédaction FM
5 min.
Toulouse Dodi Lukebakio @Maxppp

Dans une longue interview accordée à l'hebdomadaire France Football, le président du TFC, Olivier Sadran, est revenu sur différents dossiers chauds des Pitchounes.

Il ne parle que très rarement aux médias. Mais quand il décide de le faire, le président du Toulouse FC, Olivier Sadran, n'est pas du genre à faire dans la langue de bois, notamment lorsqu'il s'agit de parler affaires. Réputé pour être un dur en la matière, Sadran est revenu sur divers épisodes ayant fait l'actualité des récents mercatos du club garonnais. À commencer par le transfert d'Étienne Capoue. Transféré à Tottenham en 2013 pour 11 M€, le milieu de terrain était passé sous le giron du célèbre agent Mino Raiola au moment des négociations. Pas de quoi impressionner Sadran qui n'a d'ailleurs pas gardé un mauvais souvenir du représentant d'Ibrahimovic. Contrairement à un certain Jean-Pierre Bernès.

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« Je n’ai pas le souvenir de l’avoir rendu fou. Mais maintenant, je vois qui c’est. Je me souviens d’un mec bien, plutôt sympa, qui parle français avec un accent italien, super correct, sérieux. Mais pourquoi dîtes-vous que je l’ai rendu fou ? (...) Je respecte toujours ma parole. Je ne me rappelle pas avoir eu avec ce monsieur une relation dure. Pour Capoue, l’Atlético Madrid avait d’abord déboulé, mais nous avait pris pour des moins que rien. J’ai éconduit les gens de ce club après trois minutes de discussion alors qu’ils se trouvaient ici dans mon bureau. J’ai alors parlé à ce monsieur (Raiola), et il a fait son job parfaitement. Il est revenu avec un club sérieux (Tottenham) dans les bases de négociation qui étaient les nôtres. En revanche, j’ai eu une relation dure avec Bernès au sujet de Jérémy Mathieu. Parce qu’il y a des choses que je n’acceptais pas. Je ne cède jamais sous la contrainte. (...) Le seul mauvais souvenir que j’ai, c’est quand on a essayé de me forcer la main pour que Mathieu parte à Bordeaux chez Laurent Blanc (en 2008). Une fois que j’avais dit non, c’était non ! (...) C’est un monsieur intelligent. C’est plutôt lui qui s’est vexé. J’avais préféré garder Jérémy Mathieu plutôt que d’accepter l’aumône qui m’était faite », a -t-il déclaré dans une longue interview accordée au magazine France Football.

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Capable de revendre ses meilleurs éléments à un prix élevé, Sadran a toutefois dû batailler pour ne pas se retrouver incapable de tirer des bénéfices du départ d'un autre joueur majeur du TFC, Moussa Sissoko. Pour rappel, l'international tricolore arrivait en fin de contrat lors de la saison 2012/2013. Une situation délicate qui a poussé les Pitchounes à s'en séparer lors du mercato hivernal 2013 (vendu à Newcastle pour 2,5 M€, ndlr). Un échec évité de justesse grâce au discours de Sadran. « J’ai dit à Moussa : “tu es arrivé du 9-3. Le TFC t’a bien nourri, mais ce club ne peut pas vivre s’il ne vend pas de joueurs. Tu es dans ton droit, mais je t’interpelle sur la moralité de l’histoire. Si demain tout le monde se comporte comme ton agent, on ne pourra plus faire venir de petit Moussa Sissoko du 9-3, on ne pourra plus payer les éducateurs du club.” Moussa a alors dit à son agent : “Arrêtons, parce que ça n’a pas de sens.” Aujourd’hui, quand il revient, il est fier d’avoir laissé 2,5 M€ dans les caisses. Mais il y a des gens autour des footballeurs qui sont démoniaques pour aller gratter. Parce que c’est quoi, à la fin, le deal ? Vous ne le dites jamais… Si Moussa était parti libre à l’été 2013, la prime à la signature aurait été plus forte et la commission de l’agent aussi. »

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Sadran recadre Ahamada et son agent

Toujours côté départs, le patron du TFC a enfin tenu à mettre les points sur les i concernant le transfert d'Aymen Abdennour à l'AS Monaco, estimé à 15 M€. « N’importe quoi. C’était 10 M€. Et surtout un TFC qui s’affaiblit. On s’affaiblit quand on vend nos joueurs, c’est un drame pour nous. Mais on réinvestit beaucoup en recrutant, même si personne ne le souligne. » Le recrutement toulousain, un autre sujet qui fait jaser. S'il est parvenu à récupérer plusieurs millions grâce aux départs de quelques-unes de ses stars, Sadran et ses recruteurs n'ont pas forcément eu le nez fin à l'heure de trouver des remplaçants sur le marché. Un couac que le président du TFC justifie. « Hou là ouais. Enfin, vous voulez la liste des conneries qu’on a faites ? On en fait tout le temps. Mais il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas de bêtises. »

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Enfin, s'il n'a pas quitté le TFC, Ali Ahamada a récemment fait les gros titres. À 24 ans, l'ancien gardien numéro un du club fait aujourd'hui office de portier nº 3. Une dégringolade hiérarchique que le principal intéressé avait associée à une sanction de ses dirigeants suite à son refus de prolonger son contrat (qui s'achève en juin prochain, ndlr). Mais visiblement, le calvaire raconté par Ahamada ne correspondrait pas à la réalité. « Globalement c’est faux. On avait proposé à ce joueur un contrat avec une rémunération de 40 000€ bruts mensuels. Ali est un garçon adorable. Mais, a priori, son conseiller s’est dit : “On ne va pas aller au rendez-vous pour mettre la pression.” Mais on est où là ? On est sur un mec (le conseiller) qui ne se rend pas compte qu’on est en train de parler de l’avenir d’un gamin qui va peut-être, grâce à ce contrat, couvrir sa famille pour les années futures. Mais t’es où garçon, là ? T’es qui ? Ils ne sont pas venus au rendez-vous. C’est différent de ce qui a été écrit. » Fallait pas chercher Sadran.

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