Plongée dans ces métiers méconnus de la planète football : speaker

Pendant les fêtes, Foot Mercato vous offre une plongée originale dans ces métiers méconnus de la planète football. Aujourd'hui, c'est au métier de speaker que nous nous intéressons. Hommes de l'ombre par excellence, ces speakers sont pourtant ceux qui mettent l'ambiance à chaque match, et participent à la belle ambiance régnant dans un stade. Speaker du côté de l'AS Nancy-Lorraine, Flavien Logeard vous raconte son parcours : « J'ai eu la chance d'avoir accès aux salons VIP du stade Marcel Picot. Un soir, l'animateur des salons a eu une extinction de voix. Je me suis tout naturellement proposé pour le remplacer, puis au fur et à mesure l'ASNL m'a proposé des animations de plus en plus importantes, jusqu'à devenir l'animateur officiel du club ». Un métier prenant, d'autant que l'homme n'officie pas que du côté de Marcel Picot :

« Au quotidien, je suis animateur pour différents évènements et médias. Je ne suis pas à temps plein au sein du club. Je vais partout en France et beaucoup à Paris pendant une période car je travaillais pour NRJ12 puis France 2. J'ai ensuite pris la décision, avec ma compagne, de revenir en Lorraine, même s'il m'arrive de faire encore des événements partout en France. À l'ASNL, mon boulot consiste à chauffer les supporters, faire monter l'ambiance avant le coup d'envoi. Une partie de ma mission consiste aussi à communiquer sur les partenaires de l'ASNL, annoncer les changements, buts, temps additionnel, nombre de spectateurs ». Car oui, c'est surtout à chaque match que la profession de speaker prend tout son sens. Flavien Logeard vous dévoile une journée type :

Speaker, un métier pas toujours simple

« En règle générale, je dois arriver 2 heures avant le match car une réunion est organisée entre les délégués de la LFP et les médias. Réunion pendant laquelle les officiels nous annoncent les différents points importants du match. Ensuite, je prends le temps de m'approprier les textes que je vais devoir annoncer. J'aime aussi retrouver les personnes avec qui tout a commencé à l'ASNL, donc je passe une majeure partie du temps dans les salons du stade où je continue à animer avant et après le match. Je descends ensuite sur le terrain au moment de l'entrée des joueurs pour l'échauffement, et là je suis dans ma bulle avant l'explosion au moment de la composition des équipes. Après le match, je retourne dans les salons pour faire les interviews et débriefer avec les joueurs, et j'anime les salons pour les supporters et partenaires du club. Je n'ai pas encore eu de demande particulière, on n'a pas encore eu de "showman" à Nancy depuis que je suis là. Sauf Yohan Mollo, mais lui dans ces cas-là il m'arrachait le micro des mains (rires) ». Mettre l'ambiance, et permettre au public d'être dans son match, telle est la mission d'un speaker, mais trouver le ton juste n'est pas toujours chose aisée :

« Ce n'est pas toujours simple, comme tous nous avons une vie à côté avec des hauts et des bas et quand on n'est pas au meilleur de notre forme ça ne doit pas se voir et encore moins se ressentir. Moi, j'ai eu une petite mésaventure (en 2012, il avait qualifié de « soi-disant » supporters certains supporters ayant hué leur équipe au cours d'un match ASNL-TFC , Ndlr) mais vraiment ce jour-là, j'étais tellement frustré de voir les visages des joueurs qui étaient vraiment atteints par les sifflets des supporters, que j'ai juste voulu relativiser et surtout dire que ce n'était qu'un jeu et que les supporters sont là dans les bons moments mais surtout dans les mauvais. Après, je suis véritablement un fan de l'ASNL et de sport en général. L'esprit du sport, c'est une véritable échappatoire. Les joueurs doivent tout donner, j'estime que je dois en faire autant, sans tomber dans le ridicule évidemment. En tant que speaker, on est juste la petite étincelle qui met le feu au stade, les vrais speakers du club, ce sont tous les supporters. À Picot, il y en a 15000 à chaque match ».

Et si vous êtes intéressés, Flavien Logeard vous donne quelques conseils : « Je dois admettre que ce n'est pas un poste facile d'accès, il faut savoir être au bon endroit au bon moment. Il ne faut pas avoir peur de dire des bêtises parfois, après on est tous humains, les supporters sont des gens comme tous, le ridicule ne tue pas, je suis moi-même déjà tombé au milieu du terrain pour un coup d'envoi fictif avec Miss Lorraine (rires). J'ai eu la chance de rencontrer Romain Terrible (Directeur général adjoint commercial, marketing et filiales de l'ASNL, Ndlr) au bon moment justement, qui m'a donné ma chance alors que je n'avais que 22/23ans, j'étais alors le plus jeune speaker de France Ligue 1 et Ligue 2 confondues. Une fois qu'on y est, il faut ouvrir les yeux, quand on est au milieu du terrain seul face à 20000 personnes, c'est unique, et à ce moment-là, profitez ! »