Serie A : le coup de gueule de Lilian Thuram après le scandale raciste

Depuis une semaine, c'est le sujet qui fâche de l'autre côté des Alpes. Dimanche dernier, des supporters de la Lazio ont publié une photo d'Anne Frank avec le maillot de la Roma, ce qui a bien évidemment provoqué un tollé. Le lendemain, Wallace, Felipe Anderson et Claudio Lotito, le président de la Lazio, étaient à la synagogue de Rome pour déposer une gerbe de fleurs. Les institutions (la fédération et la ligue) sont aussi montées au créneau pour donner des consignes pour ce week-end comme lire une partie du journal d'Anne Frank par exemple.

Lilian Thuram, lui, a bien connu l'Italie et la Serie A en côtoyant notamment, la Juventus Turin et Parme. Dans un entretien accordé au Corriere della Sera, l'ancien défenseur international français a poussé un petit coup de gueule contre ces comportements qui n'ont visiblement pas cessé. « Lire une partie du journal d'Anne Frank ? Toutes les initiatives sont bonnes, il n'y a pas d'autres choix. Déjà à mon époque, je me rappelle d'épisodes de ce genre. Et nous en parlons encore de nouveau. En tant qu'ancien football et supporter du football, je me demande pourquoi on n'arrive pas à changer les choses. Je n'ai pas la réponse, mais cela me semble incroyable. Je me demande s'il y a une vraie volonté politique pour mettre un terme à cette haine », a-t-il ainsi commenté

« La même chose en France ? Non. »

Toutefois, ce qui semble choquer le plus l'ancien latéral droit des Bleus au mondial de 1998, c'est plus le fait que rien ne change autour de ça et qu'on pourrait retrouver ces attitudes d'ici quelques années. « Si dans 10 ou 20 ans, nous nous retrouvons à parler des mêmes choses, cela serait grave, cela sera grave pour notre société et pour le sport. Ceux qui utilisent Anne Frank pour insulter, ils savent très bien ce qu'est le fascisme », a-t-il poursuivi.

Enfin, le journaliste transalpin lui a demandé si ce genre de phénomène pouvait se produire en France, la réponse de l'intéressé n'a pas laissé de place à l'interprétation. « La même chose en France ? Non, je ne dis pas qu'à l'intérieur des stades il n'y a pas d'antisémitisme attention. Mais il n'y a aucun groupe de supporters qui pourrait faire une démonstration aussi éhontée devant tout le monde. En France, une telle chose dans les stades est impossible parce que les politiques, les médias et la société seraient choqués et cela ne pourrait se passer une seconde fois », a-t-il enfin conclu. On espère en tout cas que les instances italiennes ne vont pas laisser passer ça.