Santiago Garcia-Palerme, le bras de fer le plus fou du mercato ?

Par Alexandre Pauwels
4 min.
Santiago García @Maxppp

Florian Thauvin, Wayne Rooney… Plusieurs cas ont déchaîné les passions durant ce mercato. Étaient-ils pour autant les bras de fer les plus complexes ? Pas vraiment, à la découverte du dossier Santiago Garcia. Moins médiatique car concernant une équipe de Serie B italienne, il aurait cependant pu créer un cas de jurisprudence qui aurait changé la face du mercato. Explications.

Comme prévu, Palerme a perdu cet été ses meilleurs éléments. Le club sicilien, descendu en Serie B, a vu son capitaine Fabrizio Miccoli partir libre à Lecce, a vendu son joueur le plus bankable Josip Ilicic, a prêté des joueurs à tour de bras. Pour autant, il y a un cas qui a posé problème : celui de Santiago Garcia. Le latéral gauche argentin est allé jusqu’au bras de fer avec son club, afin de pouvoir le quitter. Un bras de fer qui relève de l’invraisemblable, à l’énonciation des faits.

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Réelles menaces ou simple excuse ?

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Début juillet, le joueur refuse de prendre part au stage de pré-saison des Palermitains, qui se tient en Autriche. L’agent Alessio Alaimo explique alors aux micros de Tuttomercatoweb qu’il considère son client libre de tout contrat, du fait d’une communication rompue avec le club. Les dirigeants siciliens ont refusé de transférer le joueur conformément à sa demande, lui qui avançait avoir été la victime de menaces de la part de tifosi. « Ils sont allés jusqu’à son domicile. Ils ont fait pression sur lui pour qu’il quitte Palerme. Le joueur a tenté de parler avec la société et l’entraîneur, leur demandant de le laisser partir. Mais Zamparini lui a répondu qu’il devait participer au stage, sans quoi il irait en tribunes. Très bien, à compter de ce jour, Santiago est libre. Il n’ira pas en Autriche. Il s’entraîne en Argentine dans l’attente de trouver un nouveau club. »

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Le Palermo n’a pas tardé à réagir à ces accusations et à cette décision pour le moins surprenante, concernant un joueur encore sous contrat pour deux saisons. « Le Palermo va en référer aux autorités compétentes pour faire valoir ses droits face à ces manœuvres destinées à une rupture de contrat anticipée qui est illégitime et arbitraire. (...) La société considère comme solide et efficace le rapport avec le joueur Santiago Garcia, un rapport qui n’a jamais été mis en discussion, ni maintenant ni jamais durant la saison passée, ni même pour d’éventuels problèmes avec la tifoseria palermitaine. (...) Nous sommes en présence de plaintes dépourvues de tout fondement qui appartiennent à la pure et malicieuse fantaisie des représentants du joueur, d’autant plus à la lumière du rendement positif de ce même joueur, et des appréciations qui lui ont été unanimement rendues par le public et les critiques en dépit des résultats négatifs de l’équipe », pouvait-on lire sur le site officiel du club.

Intervention de la FIFA et fin heureuse

Sur ce dernier point, Palerme exagère un peu. Si Santiago Garcia a réalisé une bonne fin de saison, il a du reste disputé une mauvaise campagne sous le maillot rosanero. Oui, il a bien été moqué par les supporters du club. Mais des menaces à son encontre en cours d’exercice, les dirigeants n’en ont pas eu vent - d’ailleurs, elles ne semblent pas avoir gêné le joueur dans l’exercice de ses fonctions. Etrange, qu’elles apparaissent justement au moment du mercato, après que le nouveau coach Gennaro Gattuso ait assuré publiquement qu’il comptait sur le joueur en Serie B - une proposition de prolongation aurait même émané du board palermitain. Alors, vrai, faux ? La question est ouverte. Mais n’est pas vraiment là. Suite à ces différentes accusations, les deux parties ont fait appel aux autorités compétentes. Santiago Garcia, qui a rejoint les Rangers de Talca, n’a pas été autorisé par la FIFA à participer aux compétitions officielles avec le club chilien.

Heureusement. Une décision inverse aurait provoqué un remue-ménage incroyable, qui aurait même pu créer une jurisprudence. Jugez plutôt : si un joueur sous contrat est autorisé à quitter son club avec pour seule justification un manque d’écoute quant à une situation extérieure, où serions-nous allés ? Vers un système où un club n’aurait plus aucun droit sur son employé, ne pourrait donc pas prendre la décision de le sanctionner s’il ne jugeait pas acceptables ses excuses pour ne pas participer à un stage de pré-saison ? Le tremblement de terre a été évité, et le bras de fer a même trouvé un dénouement heureux. Heureux, mais étrange. Visiblement engagé de quelque manière avec « son » club chilien, Santiago Garcia a poussé la FIFA à organiser une sorte de transfert en triangulation, permettant à l’Argentin de signer finalement au Werder, sous la forme d’un prêt avec option d’achat à 3 M€, somme que touchera finalement Palerme si les Allemands décident de l'acheter en fin de campagne. Espérons pour tout ce beau monde que ce sera bien le cas...

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