Besiktas : le retour en grâce de Mario Gómez

Cet été, la Turquie est devenue l'un des repères majeurs de stars du ballon rond. Nani, Robin van Persie, Lukas Podolski, Ricardo Quaresma et Samuel Eto'o, tous ont opté pour la Super Lig. Le Camerounais est d'ailleurs le meilleur buteur du championnat avec 9 réalisations. Mais il est talonné de très près par un autre canonnier très connu. Un certain Mario Gómez. Le géant allemand semble de retour à son meilleur niveau du côté du Besiktas. Il a déjà claqué 8 buts en 11 apparitions en championnat. Ajoutons à cela une réalisation en Europa League. Ce qui porte son total à 9 buts en 15 matches toutes compétitions confondues. L'air du Bosphore fait plutôt bien au joueur âgé de 30 ans. Pourtant, un retour au premier plan paraissait encore compliqué il y a quelque temps. Acheté 20 millions d'euros par la Fiorentina en 2013, Gómez a connu des moments difficiles et a enchaîné les blessures dont une au genou qui l'a éloigné 5 mois des terrains.

Dans l'ensemble, son passage à Florence a été une déception (14 buts en 47 rencontres). Mais en Super Lig, Mario Gómez a visiblement laissé ses problèmes derrière lui. Un choix que le principal intéressé ne regrette pas comme il l'a confié à Kicker : «J'aurais pu aller en Angleterre cet été mais j'ai préféré aller dans un club où je savais que l'on aurait besoin de moi à 100%, et où je pourrais obtenir des succès. Besiktas a tout fait pour me recruter. C'est tout ce que je souhaitais jusqu'à présent. Les choses se passent à nouveau bien. La confiance est de retour». Ses statistiques le prouvent. Mais l'ancien Bavarois a surtout retrouvé le plaisir de jouer. «Je suis heureux. Je suis de retour sur la bonne voie (...) De l'amusement ! Je me suis dit sur ces derniers mois que j'ai encore 4-5 belles années devant moi et je souhaite en profiter autant que possible. Ces deux dernières années, ça n'a pas vraiment été le cas. Je peux désormais regarder de l'avant».

Un profil qui plaît

L'avenir, c'est aujourd'hui le Besiktas et...la Mannschaft. En effet, Joachim Löw a fait appel à lui pour affronter la France et les Pays-Bas à la mi-novembre. Un choix dû à la forme du moment mais pas que. Le manque de réussite des attaquants explique en partie sa sélection. «Il y a toujours des buteurs en Allemagne, qui veulent mettre les ballons au fond. Peu importe qu'ils fassent 1m90 ou 1m60, confie Gomez. Là nous sommes en train d'essayer de savoir si on peut jouer avec un faux n°9. Ca l'Allemagne l'a prouvé à plusieurs reprises. Mais il faut parfois un instinct du buteur. Ce débat sur le 9 et demi était beaucoup plus simple quand Miro Klose était là et faisait son travail». Pour notre correspondant allemand Tobias Feldhoff, Gómez est une vraie solution :«L'Allemagne n'a pas de gros buteur. Gómez est bon au Besiktas et marque beaucoup, c'est pourquoi Löw fait appel à lui. Klose n'est plus là. Si on a besoin de marquer un but en fin de match, Gómez en est capable. Il a l'expérience. Il peut aller à l'Euro».

Un objectif qui semblait encore impossible il y a quelque temps pour le joueur aux 25 buts en 60 sélections. Absent du Mondial 2014, sa dernière cape remonte au 3 septembre 2014 (Allemagne-Argentine 2-4). Désormais, le goleador âgé de 30 ans se prend de nouveau à rêver. «Tout ce qui m'arrive en ce moment est positif. Si je suis en forme et que je donne tout, j'ai mes chances. L'Euro serait vraiment une chose géniale». Avant ce rendez-vous capital en France, il devra d'abord répondre présent face aux Bleus et aux Hollandais. En pleine renaissance, Mario Gómez pourra s'appuyer sur son expérience, son instinct de buteur et ses qualités physiques pour marquer des points aux yeux de son sélectionneur. Son profil a visiblement séduit d'autres techniciens à l'image de Louis van Gaal. Interrogé par le Guardian, le coach de Manchester United n'a pas nié un intérêt pour la recrue de Besiktas : «Il a déjà mis le ballon au fond des filets 9 fois. Au final, il a quasiment marqué lors de chaque rencontre. Cette force de frappe et cette capacité à rapidement faire la différence manquent à notre équipe». Un appel du pied en bonne et due forme. Il reste à savoir si Mario Gómez y sera sensible...