Info FM : des nouvelles de Lamine Gassama

Foot Mercato : L'été dernier, vous étiez en fin de contrat et vous avez décidé de quitter le FC Lorient pour rejoindre Alanyaspor. Pourquoi ce choix ?

Lamine Gassama : Dans un premier temps, j'avais eu une offre d'Osmanlispor. Puis j'étais en contact avec différents clubs. Mais on n'était pas tombé d'accord sur certains points au niveau du contrat. J'avais préféré attendre vu que le championnat avait recommencé dans pas mal de pays et qu'il fallait faire mon maximum pour être pris en sélection. Il fallait que je signe avant la fermeture du mercato. J'ai choisi finalement Alanyaspor en Turquie.

FM : Comment cela se passe-t-il pour vous dans votre nouveau club ?

L.G : Ça se passe très bien. Depuis que je suis là-bas, j'ai joué tous les matches en intégralité. Je suis toujours en sélection nationale. Pour moi, tout va bien. J'ai des objectifs collectifs. Dans un premier temps, on veut se maintenir. À moi de faire de bonnes performances pour aider le club à atteindre cet objectif. On est actuellement 15ème. Mais ça commence à se détacher derrière nous. Le maintien est largement envisageable. Ça se passe plutôt bien. D'un point de vue personnel, j'ai été sollicité dernièrement pendant la CAN par des équipes en Turquie ou ailleurs (Angleterre et France selon nos informations, ndlr).

FM : Comment jugez-vous la Super Lig turque ?

L.G : J'estime que c'est un très bon championnat où il y a de plus en plus de joueurs européens. Il y a un très bon niveau en Turquie. Ça change beaucoup de la France. En Turquie, on est moins basé sur l'aspect tactique. Il y a beaucoup plus de folie, avec des scores assez larges chaque week-end. C'est vraiment, si je peux me permettre, du box to box. Ça joue sans se soucier de l'aspect tactique. Toutes les équipes sont là pour jouer et faire le maximum pour gagner des matches.

FM : Les stades en Turquie sont réputés pour leur chaude ambiance. Qu'en pensez-vous ?

L.G : C'est la folie (rires) ! Ça n'a rien à voir avec la France. Ça change. Ici, les supporters sont vraiment à fond ! Ils sont très passionnés, font beaucoup de bruit dans les stades, chantent tout le temps, etc...Ils sont autant motivés, voire même parfois plus motivés que les joueurs. Ça ne s'arrête jamais. Par exemple, ça nous est arrivé de perdre à domicile par des scores assez larges. Malgré cela, ils sont toujours là à la fin du match à chanter et nous montrer qu'ils sont toujours avec nous. On n'entend quasiment jamais de sifflets.

FM : C'est aussi une nouvelle vie et une nouvelle langue pour vous...

L.G : Le turc, ce n'est pas facile à apprendre (rires). Je sais dire quelques mots, des formules de politesse. Je ne peux pas tenir une conversation. Ça se passe bien pour moi. Il y a aussi quelques francophones dans mon équipe donc ça facilite mon adaptation. Ça m'a beaucoup aidé. La barrière de la langue est, certes importante, mais on est pas mal d'étrangers et on se débrouille. Ce n'est pas plus mal d'apprendre d'autres personnes et de découvrir d'autres cultures.

FM : Le climat est aussi particulier en Turquie en ce moment. Comment vivez-vous cela ?

L.G : J'y pense. Mais je ne me focalise pas là-dessus. On a ce sentiment d'un pays instable par rapport aux malheureux événements qu'il y a pu avoir ici. Du côté où je suis, je n'ai jamais rien entendu et j'espère que ça va continuer comme ça. On sait que, malheureusement, il peut s'y passer des choses.

FM : Vous avez passé plusieurs saisons au FC Lorient. Le club pourrait descendre en Ligue 2. Quel regard portez-vous sur sa saison ?

L.G : Ça me fait de la peine de les voir dans cette situation car j'ai joué 4 ans et demi dans ce club. Malgré le fait qu'ils soient derniers, je pense qu'ils peuvent se maintenir. Il faut le montrer sur le terrain et cela passe par de bons résultats. Même si la situation du club est compliquée, avec un changement d'entraîneur, des départs, je pense qu'ils ont quand même le potentiel pour se maintenir et il va falloir le faire. J'ai parfois des anciens coéquipiers au téléphone. J'ai régulièrement Zargo Touré, Walid Mesloub et Benjamin Moukandjo. Ils sont tristes d'être dans cette situation et ils savent qu'il y a toujours de l'espoir, des points à aller chercher. Leur calendrier n'était pas favorable. Ils ont joué Marseille, Paris. Ils restent mobilisés pour se maintenir.