La parenthèse uruguayenne enchantée d'Edinson Cavani

«J’ai compris aussi ce que le coach voulait que je fasse. Ce match face à Chelsea, c’était un cadeau je pense pour mes efforts, mon travail… maintenant, il faut que j’arrive à garder ça. Le plus difficile, c’est de rester au top et mon objectif c’est de rester dans l’équipe, jouer des matches importants et être décisif». Il y a quelques semaines, Lucas expliquait comment il avait pris le dessus sur Edinson Cavani pour la place de troisième homme de l'attaque du Paris SG, aux côtés des intouchables Zlatan Ibrahimovic et Angel Di Maria. L'Uruguayen avait semble-t-il mal vécu ce changement de statut, osant même plusieurs déclarations ambiguës au sujet de son avenir au sein du club de la capitale. Mais le buteur n'est pas du genre à jeter l'éponge si facilement.

Il a prouvé, avec la Celeste, qu'il avait encore de la ressource. Alors que Luis Suarez, de retour en sélection après une longue suspension, était l'attraction n° 1 du rassemblement uruguayen, el Matador a rappelé à tout le monde qu'il était bel et bien là. Buteur face au Brésil (2-2, 5e journée) vendredi soir, il a récidivé ce mardi soir, contre le Pérou (1-0, 6e journée), offrant ainsi trois précieux points et la première place, provisoire, de la zone Amérique du Sud. Autant dire qu'il s'est mis tout un pays dans la poche. «Le sacrifice tactique qui est le sien lorsqu'il joue avec l'Uruguay s'est beaucoup vu ce mardi soir. (...) Pas seulement parce qu'il s'est chargé de profiter d'une très belle passe de Luis Suarez pour marquer, mais aussi parce qu'il a avalé les kilomètres : il a marqué et a lutté. Une bête», a lancé le quotidien local El Pais dans son supplément sport Ovacion, lui attribuant un 9/10.

L'hommage de la presse locale

El Observador est dans la même veine. «Cavani sait vivre à l'ombre. Alors que l'équipe joue pour Suarez, il court et se projette sur tout le terrain. Alors que la presse souligne les prouesses de Luisito à Barcelone, il continue à marquer dans l'ombre avec le PSG. Il faut se rappeler que lors du Mondial 2014 au Brésil, il a contenu Steven Gerrard et Andrea Pirlo, bloquant les dépositaires du jeu de l'Angleterre et de l'Italie. Et pourtant, les critiques pour sa prestation lors de la Copa América 2015 au Chili (il avait été expulsé après avoir répondu à un mauvais geste de Gonzalo Jara) avaient été plus vives que les compliments en 2014. Mais Cavani n'a jamais changé. Il a continué à se sacrifier. Les buts s'empilent. La reconnaissance arrive maintenant», peut-on lire.

«Nous avons tous fait un grand match. Tout le mérite de ce but et donc de ce succès revient à Cavani», a lâché Suarez, relayé par La Republica. Le natif de Salto, avec 31 réalisations en 81 sélections, s'affirme toujours un peu plus sous les couleurs de son équipe nationale. Il est désormais le 3e meilleur buteur de l'histoire de la Celeste, à égalité avec Héctor Scarone. Seuls Luis Suarez (45) et Diego Forlan (36) le devancent encore au classement. Regonflé à bloc par son séjour sud-américain, Edinson Cavani espère désormais finir la saison en boulet de canon avec le Paris SG. N'en déplaise à Lucas...