FC Barcelone : mais d'où sort tout cet argent ?

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Robert Lewandowski à l'entraînement avec le Barça @Maxppp

Le FC Barcelone a recruté du très lourd cet été, et ce alors qu'il est décrit comme un club en situation catastrophique sur le plan financier. Comment c'est possible ?

Comment un club dit en ruine peut dépenser tant d'argent sur le mercato ? C'est la question que se posent beaucoup de fans de foot depuis le début du mercato, alors que le FC Barcelone a déjà dépensé plus de 100 millions d'euros sur Raphinha et Lewandowski, et s'apprête à lâcher un nouveau chèque d'environ 55 millions d'euros pour enrôler Jules Koundé. D'où sort donc cet argent ? Comment un club au bord de l'abîme peut-il autant recruter ?

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  • A deux reprises cet été, le FC Barcelone a vendu des pourcentages de ses revenus liés à ses droits TV de la Liga. C'est surtout de là que sort tout cet argent. D'abord 10%, puis 15% récemment, à la société Sixth Street, habituée de ce type d'opération, ayant déjà travaillé avec d'autres clubs comme le Real Madrid par le passé. Au total, le club a récupéré 519 millions d'euros grâce à cette double-vente. Bien sûr, tout ne sera pas destiné au mercato, puisqu'il y a d'autres dépenses à couvrir, à commencer par les dettes à rembourser, mais le duo Laporta-Alemany a donc récupéré une sacrée enveloppe pour pouvoir se faire plaisir sans trop compter ses sous.

  • Depuis la prise de pouvoir de Joan Laporta, il y a un an, le club est tout de même parvenu à se débarrasser de plusieurs joueurs indésirables, et a surtout fait baisser sa masse salariale de façon conséquente. Les différents départs, ventes et/ou prêts de joueurs comme Lionel Messi, Philippe Coutinho ou Antoine Griezmann entre autres ont permis de réduire cette masse salariale de plus de 150 millions d'euros en l'espace d'un an seulement, et ça devrait continuer. L'objectif du Barça, dont le total des salaires s'élève à environ 550 millions d'euros actuellement, est de s'approcher d'une situation plus saine comme celle du Real Madrid, qui tourne à 400 millions d'euros. Des économies importantes ont donc été faites, et permettent au club de respirer un peu mieux sur le plan financier. Joan Laporta a d'ailleurs mis en place un salaire maximum de 10 millions d'euros annuels pour les recrues arrivées et celle qui viendront par la suite.

  • La force du Barça, c'est en partie son prestige. Et du côté de Chelsea on le sait bien, puisque les Barcelonais ont réussi à s'offrir Raphinha et vont en faire de même pour Koundé en proposant moins d'argent à Leeds et à Séville que ce qu'offraient les Blues. Les joueurs rêvent de rejoindre la Catalogne et sont prêts à insister auprès de leur club, tout comme ils sont aussi prêts à faire des efforts d'un point de vue salarial et décliner des propositions plus importantes ailleurs. Robert Lewandowski, qui touchait 12 millions d'euros nets à Munich, n'en touchera "que" 9 du côté de Barcelone par exemple. Il faut aussi souligner que Mateu Alemany est un fin négociateur - une réputation qu'il avait déjà bien avant d'arriver à Barcelone - et il parvient toujours à obtenir les meilleurs deals pour ses clubs. Ce qui fait la différence, alors que pendant le mandat Bartomeu, le Barça avait l'habitude de surpayer, tant au niveau des transferts que des salaires.

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Il convient aussi de souligner que le problème récent du FC Barcelone n'a pas forcément été le manque de liquidités, puisqu'un tel club peut toujours trouver des solutions pour avoir du cash à disposition, que ce soit par la vente d'actifs comme le cas cité plus haut, ou même via des accords ou des emprunts avec des fonds d'investissement et des entités financières. C'est surtout cette masse salariale qui posait souci, notamment vis-à-vis des règles du fair-play financier de la Liga, qui empêchait le club d'inscrire ses joueurs facilement.

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Des opérations financières dangereuses ?

Le FC Barcelone n'est d'ailleurs pas totalement tiré d'affaires. Jusqu'ici, les Barcelonais étaient soumis à la règle du 1/4 3/4 du fair-play financier national. C'est-à-dire que les dirigeants ne pouvaient réinvestir que 25% de ce qui était généré, pour construire l'effectif. Des règles plutôt strictes dont nous vous avons parlé à de nombreuses reprises sur Foot Mercato, et qui en quelque sorte handicapent les clubs espagnols, mais d'un autre côté, leur permettent de rester dans le vert financièrement. Nul doute que si elles avaient été mises en place pendant le mandat de Bartomeu, le Barça n'en serait pas là aujourd'hui. Désormais, grâce aux opérations mentionnées ci-dessus, le Barça est sûr du 1/1, c'est-à-dire qu'il peut réinvestir tout ce qui est récupéré. Mais pas plus, forcément. Seulement, la masse salariale reste trop importante et au moment où ces lignes sont écrites, les nouvelles recrues ne peuvent pas être enregistrées auprès de la Liga.

Il faudra donc se séparer de joueurs, avec Frenkie de Jong qui est le candidat numéro 1 pour faire ses valises. D'autres actifs pourraient aussi être vendus au cour de l'été, comme la société de production Barça Studios ou BLM, la société qui gère le merchandising du club. Seulement, contrairement aux droits TV de la Liga qui ne représentent au final qu'une partie assez peu conséquente du budget du Barça, ces opérations pourraient être moins intéressantes financièrement parlant. Le pari de Laporta cet été a été clair : récupérer de grosses sommes cet été pour investir et être compétitif, quitte à s'asseoir sur des revenus futurs potentiellement plus élevés. Risqué ? Oui et non. Les revenus des droits TV pour un tel club reste assez peu importants comme expliqué plus haut, puisque le Barça perçoit environ 150 millions d'euros par an de la Liga. Les Barcelonais vont s'asseoir, chaque année, sur 37,5 millions d'euros, et ce pendant 25 ans. Soit presque le double de la somme pour laquelle ces droits ont été vendus. Mais sur un budget d'environ 800 millions d'euros et qui risque de s'approcher du milliard comme avant le covid très rapidement, ce n'est pas énorme. Les clubs du calibre du Barça gagnent bien plus d'argent grâce au merchandising, la billetterie et les contrats de sponsoring qu'avec les revenus télévisuels. Des "pertes" qui pourraient être compensés par de bons résultats sur le plan sportif (surtout en Ligue des Champions, ce qui est particulièrement rémunérateur) et l'augmentation des droits TV de la Liga. Mais dans ce monde imprévisible qu'est le football, on n'est jamais à l'abri. Surtout qu'il y a une dette colossale à régler et un Espai Barça à financer...

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