Bordeaux : le violent coup de gueule de Laurent Koscielny

Par Dahbia Hattabi
5 min.
Laurent Koscielny en match @Maxppp

Onzième de Ligue 1 Uber Eats, Bordeaux traverse une zone de turbulences. En conférence de presse, Jean-Louis Gasset mais surtout Laurent Koscielny ont tiré la sonnette d'alarme alors que le vestiaire girondin est sous tension.

"Le groupe vit bien". Une expression que l'on a souvent l'habitude d'entendre dans la bouche des footballeurs ou des entraîneurs. Mais ce n'est pas ce que vit le vestiaire des Girondins de Bordeaux ces dernières semaines. Onzième de Ligue 1 Uber Eats avec 33 points, le club au scapulaire a enchaîné une série de 6 rencontres sans succès toutes compétitions confondues. Dans le détail, les Girondins ont perdu en Coupe de France face à Toulouse dans le derby de la Garonne. Ils ont aussi été battus à 4 reprises en championnat de France (Lyon, Lille, Brest et Nîmes) et ils ont pris un point face à Marseille. Un bilan qui pèse sur le moral des troupes. Des troupes qui d'ailleurs n'avancent pas vraiment en ordre serré. En effet, les résultats n'aidant pas, le vestiaire bordelais est sous haute tension.

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Une réalité que n'a pas nié Jean-Louis Gasset en conférence de presse ce jeudi. «La tension, j'ai un peu l'expérience du foot. J'ai travaillé dans des vestiaires avec de grands noms et je peux vous dire que ce ne sont pas tous des amis. Ce qu'il faut faire comprendre au groupe c'est que l'intérêt collectif prime. On travaille à Bordeaux un club mythique. Ce qui compte c'est que le club marche. Il faut réagir dans ce moment difficile, je sais qu'on en est capable (...) Mais ça fait partie du métier. Il y a des hauts et des bas. On pensait avoir tout vu mais chaque expérience est différente. C'est encore une équation à résoudre, comment remonter la pente, comment résoudre la situation. On l'a fait deux ou trois fois en 6-7 mois avec ce groupe. On doit encore le refaire».

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Gasset tire la sonnette d'alarme

Dans cette situation critique, le coach du FCGB compte sur ses cadres à savoir Benoît Costil, Paul Baysse et Lauent Koscielny. «Ce sont des leaders. Ils ont un message. Je vais vous dire c'était mon discours mardi matin de dire à tout le monde ici dans ce groupe à intérêt à faire une bonne saison. Je les ai peut-être touché, j'espère. J'ai vu une belle semaine de travail avec des gens plus concentrés. Il faut faire comprendre au groupe que l'adversaire aujourd'hui c'est celui porte une autre couleur de maillot». Laurent Koscielny, passé avant lui face aux journalistes, pense aussi qu'une remise en question est nécessaire et vitale. Le défenseur a évoqué une certaine suffisance et le fait que l'équipe en fasse un peu moins.

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Le capitaine bordelais a été ensuite beaucoup plus incisif, n'hésitant pas à recadrer certains publiquement. Ses propos sont relayés par le site Girondi4Ever. «Non, je pense que je suis naturel, quand j’ai des choses à dire je le dis. Après Marseille, j’ai dit des choses, ça a pu choquer certains. Ça a été des mots forts. Je ne me suis pas excusé, l’excuse est trop facile. Mais ce sont choses qui sont importants dans une équipe, le collectif. On sait qu’individuellement, nous n’avons pas les qualités pour faire la différence tout seul sur le terrain. Si au contraire on pense collectif, à aider son partenaire, faire ce qu’il faut pour le mettre dans les meilleures dispositions, là on est capables de faire de bons matches. Des matches pleins, et ça c’est important. C’est comme ça qu’on peut être régulier dans ce championnat.»

Laurent Koscielny tacle

Il poursuit : «le message du coach passe pour moi mais peut-être que certains ne le comprennent plus. Il faut aller au combat avec des personnes en qui tu as confiance. J'essaie d'apporter le maximum pour ceux qui ont envie d'aider le club à avoir les meilleurs résultats possibles. Il faut vite prendre des points et changer tout ça. L'ambiance est moyenne, très moyenne, il faut être réaliste. Vous êtes dans un groupe où il y a énormément de joueurs en fin de contrat, qui veulent partir. Il faut rester avec ceux qui ont envie de se battre, de donner, de partager, de progresser. C'est une fin de cycle. Quand il y a autant de joueurs qui ne te donnent pas envie de travailler, ni de progresser, c'est difficile d'avoir des résultats. C'est pour ça que je peux être méchant dans mes paroles. Ce sont des bons mecs mais si tu ne travailles pas, t'auras rien et au bout d'un moment, on t'oubliera. J'ai du mal avec certains parce que ça passe par le travail. On m'a inculqué des valeurs très importantes dans la vie. On n'a pas eu la même éducation et là-dessus, j'ai un peu de mal».

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Mais ce ne sont pas forcément les jeunes qui sont dans sa ligne de mire. «Il y a de tout. Je ne peux pas être ami avec tout le monde», a-t-il répondu avant d'évoquer Ben Arfa. «Si ça s’est aplani avec Hatem ? J’ai dit ce qu’il fallait dire. Si le message n’est pas passé, ou que tu n’as pas envie de l’écouter, c’est comme ça. Je me battrai avec les gens qui ont envie d’aller le plus loin possible avec ce groupe. Il nous reste trois mois, on fera tout ce qu’il faut pour obtenir le maintien le plus rapidement possible. Et après se poser les bonnes questions». L'ancien joueur d'Arsenal a enfin appelé à l'union sacrée. « Il faut aller à un moment donné sur le terrain avec les mecs en qui tu as confiance et qui sont dans le même état d’esprit que toi. Le coach fera son équipe jusqu’à la fin de la saison, mais c’est sûr qu’il y a trois mois très importants. A nous de prendre les points le plus vite possible pour obtenir le maintien, et après tourner la page de cette saison, et faire un peu le ménage ». Ambiance.

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