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Mamadou Sakho : «Je suis très épanoui en Géorgie, je suis content de ce choix»

Alors qu’il a surpris beaucoup de monde en s’engageant au Torpedo Kutaisi, l’ancien défenseur du Paris Saint-Germain et de l’Équipe de France, Mamadou Sakho, vit un rêve éveillé en Géorgie. Il se confie sur cette nouvelle aventure dans un pays où le football ne cesse de se développer. Entretien.

Par Valentin Feuillette - Dahbia Hattabi
9 min.
Mamadou Sakho en Géorgie @Maxppp

Après avoir brillé au Paris Saint-Germain, à Liverpool et à Crystal Palace notamment, Mamadou Sakho (35 ans) fait aujourd’hui le bonheur du club géorgien du Torpedo Kutaisi. Discret dans les médias depuis son arrivée en Géorgie, l’ancien roc défensif des Bleus a accepté de revenir, en exclusivité dans nos colonnes, sur son choix de s’engager en Géorgie, tout en analysant le football géorgien en plein essor. Presque six mois plus tard, Mamadou Sakho profite de l’intersaison pour se ressourcer en famille et se préparer pour la nouvelle saison qui débutera dans un mois, avec une préparation attendue fin janvier. Arrivé au cours de la saison géorgienne avec un rôle multicasquettes au sein de l’équipe, Sakho prend du plaisir dans ce nouveau challenge taillé sur mesure. Malgré un petit pépin physique en fin de saison, il est apparu à 13 reprises sous le maillot noir et blanc.

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«Les négociations entre Mamadou Sakho et Torpedo Kutaisi ont duré environ 2 mois et les parties se sont mises d’accord sur tous les détails de son transfert. Le joueur aidera non seulement le Torpedo Kutaisi à remporter des titres, mais il sera en quelque sorte un ambassadeur auprès de la communauté internationale du football. Mamadou Sakho participera activement à la mise en œuvre des projets économiques du club, ainsi qu’à diverses activités publiques et caritatives. Il participera également au développement de la Torpedo Kutaisi Academy avec le manager du club Steve Kean, sera le mentor des jeunes joueurs et le garant de leur développement professionnel», pouvions-nous lire dans le communiqué officiel publié le 11 juin dernier sur le site du club géorgien. La ville de Koutaïssi, située dans la région d’Iméréthie à l’ouest du pays, a déjà trouvé son nouveau chouchou.

Un choix mûrement réfléchi

Depuis son arrivée en Géorgie, Mamadou Sakho a joué 13 rencontres sous le maillot de Torpedo Kutaisi. Grand club de Géorgie au même titre que le Dinamo Tbilissi et le Dinamo Batoumi, les Noir et blanc ont terminé à la 2ème position du championnat de Géorgie - derrière l’étonnant FC Iberia qui a été sacré champion pour la deuxième fois de son histoire. Le Titi parisien est très heureux de s’être engagé avec le club de Koutaïssi, troisième plus grande ville de Géorgie : «je suis très épanoui ici. La famille est très épanouie aussi. Je suis super content d’avoir fait ce choix-là vraiment. Ça se passe très bien avec le club. On a une très bonne relation avec les joueurs aussi. On a une équipe avec des joueurs qui viennent de plusieurs horizons. On a des Norvégiens, des Brésiliens, des Serbes. La saison se passe très bien. Depuis que je suis arrivé, j’ai enchaîné onze matches d’un coup. Ensuite, j’ai eu une petite pointe au mollet. J’ai dû rater quatre matchs. Là, c’est la fin de la saison ici. On reprend la pré-saison le 20 janvier», nous a confié Mamadou Sakho. Son club de Torpedo Kutaisi a également perdu la Supercoupe face au Dinamo Tbilissi et est sorti en 8e de finale de la Coupe face au Dinamo Tbilisi II, l’équipe réserve du Dinamo Tbilissi.

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Si le choix a pu surprendre en France, Mamadou Sakho, qui est aujourd’hui aussi entrepreneur puisqu’il a notamment fondé Sakho & Co (un groupe construit autour des valeurs qui l’animent telles que «la générosité, l’excellence, le partage, la persévérance et l’intégrité »); explique en détail les raisons de s’installer en Géorgie: «c’est un choix de localisation et aussi un choix de famille. Comme ma famille est venue ici un mois avant que je m’engage, ils ont été très bien accueillis par le club, par le président, par le coach… C’est un très beau pays, surprenant. Ça me fait un peu penser à l’Albanie avec la plage et le ski. Il y a un très bon cadre de vie pour la famille. L’école est exceptionnelle. Même en ayant vécu à Londres et à Paris, je n’ai jamais vu une école aussi 2.0. Elle est magnifique. Il y a tout ce qu’il faut pour que les enfants grandissent dans de bonnes conditions et dans un bon cadre. Quand je parle de localisation, c’est également lié au fait que j’ai plusieurs entreprises sur Dubaï. Et c’est à 3 heures de vol. Il y a aussi l’aspect sportif. C’est un club qui a des ambitions ici en Géorgie. Ce n’est pas un club du bas de tableau où il faut se battre pour éviter la relégation».

Son avis sur le football géorgien

La Géorgie, qui commence à exporter de nombreuses pépites telles que Khvicha Kvaratskhelia, Zuriko Davitashvili, Georges Mikautadze, Giorgi Mamardashvili ou encore Gabriel Sigua, est en train de devenir la nouvelle sélection qui monte sous la houlette de Willy Sagnol. Moins médiatisé, le championnat connaît également un grand virage positif : «c’est un championnat qui progresse avec des joueurs de qualité. La fédération géorgienne investit beaucoup dans la formation, sur les terrains et le cadre pour les jeunes joueurs géorgiens. Dans tout le pays, il y a des terrains qui ont été vraiment très bien mis en œuvre, avec de beaux vestiaires, des équipements de qualité pour que les jeunes talents géorgiens puissent avoir l’opportunité de s’exprimer partout dans le pays. Je pense qu’on l’a vu lors du dernier championnat d’Europe. La Géorgie est arrivée à un niveau que personne n’attendait avec des jeunes joueurs qui émergent. Ils ont une très bonne vision du football en général, notamment pour faire grandir leur équipe nationale. J’ai été surpris par les infrastructures du football géorgien. Ils investissent pas mal dans les stades. Franchement, je trouve ça cool», analyse Mamadou Sakho à notre micro. Selon le rapport publié par la Fédération géorgienne de football (GFF), 37 stades ont été rénovés ou construits depuis 2016 et 18 autres enceintes sont actuellement en travaux. En Erovnuli Liga, le championnat géorgien, un total de 2,6 millions de personnes ont regardé une rencontre au moins une fois en 2022. Une augmentation exceptionnelle en comparaison aux 200 000 enregistrés en 2017.

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Mamadou Sakho a clairement posé ses valises dans un pays qui vit au rythme du ballon rond, et son rôle de superviseur auprès des équipes jeunes de la Torpedo Kutaisi Academy sera aussi important, alors que la fédération a annoncé 37 609 licenciés en 2021 pour 14 676 en 2015. Une popularité croissante permise par des équipes comme le Torpedo Kutaisi où évolue Mamadou Sakho. Une équipe entraînée par l’Écossais Steve Kean (ancien directeur du centre de formation de Fulham, assistant à la Real Sociedad, entraîneur à Hibernian, Blackburn, Brunei ndlr) qui produit un jeu offensif attrayant. Sur la saison qui vient de se terminer, ils ont inscrit 58 buts en 36 journées grâce au meilleur buteur du championnat Bjørn Johnsen : «c’est vrai que je suis dans l’une des meilleures équipes du pays, donc c’est vrai qu’on a souvent le ballon, on attaque assez bien. On va dire que les équipes qu’on rencontre jouent souvent bloc bas. Après, les trois meilleures équipes du championnat ont de la qualité. D’ailleurs, on était en Ligue Europa Conférence. On a perdu contre une équipe de Chypre, qui était meilleure que nous et qui a joué contre Manchester United par la suite». Alors que le titre lui a échappé de cinq petits points, le Torpedo Kutaisi de Mamadou Sakho peut rêver grand en Géorgie pour cette nouvelle campagne à venir.

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