PSG - Borussia Dortmund : Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé, symboles d’une attaque à l’agonie !

Par Josué Cassé
6 min.
Kylian Mbappé en action avec le PSG. @Maxppp

Défait d’une courte tête (0-1) par le Borussia Dortmund après son revers initial au Signal Iduna Park la semaine passée, le Paris Saint-Germain est éliminé de la Ligue des Champions. Une soirée où Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé ont symbolisé la morosité offensive parisienne.

La fin du rêve. Malgré la confiance affichée à l’aube de cette demi-finale retour de Ligue des Champions, le Paris Saint-Germain, porté un Parc des Princes en ébullition, a finalement déchanté et quitte officiellement la scène européenne aux portes de la finale, prévue à Wembley le 1er juin prochain. Incapable de renverser la tendance après la courte défaite du match aller (0-1), le club de la capitale s’est longtemps cassé les dents sur le bloc compact des Marsupiaux avant de rendre les armes sur une tête puissante de Mats Hummels (50e). Condamnés à l’exploit dans la dernière demi-heure, les hommes de Luis Enrique - qui avait décidé de miser sur Gonçalo Ramos et Lucas Beraldo dans son 4-3-3 - n’auront malheureusement pas trouvé les clés pour revenir. Brouillons, parfois peu inspirés, souvent malchanceux (4 poteaux touchés ce mardi soir, 14 sur l’ensemble de la compétition), les Rouge et Bleu revivaient ainsi le scénario tragique aperçu, la semaine passée, au Signal Iduna Park.

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Mbappé et Dembélé, deux cadres à la dérive !

Friable défensivement et gêné par la verticalité des offensives allemandes, le PSG aura surtout fait preuve de maladresses face au but adverse. Symbole de cette défaillance ? Les prestations insipides livrées par Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé. Attendu comme l’homme fort des champions de France, le numéro 7 francilien a, en effet, déçu dans les grandes largeurs pour ce qui sera certainement son dernier match européen sous le maillot parisien au Parc des Princes. De retour sur son côté gauche - suite à la titularisation de Gonçalo Ramos - l’ancien Monégasque n’a que trop peu pesé dans ce choc. Pour illustrer son rendement, à noter que KM7 a perdu 18 des 51 ballons qu’il a touchés, soit le troisième plus haut total parisien, derrière Dembélé (34/85) et Hakimi (26/123). Imprécis techniquement, peu trouvé par ses partenaires et invisible sur quelques séquences, le meilleur buteur de l’histoire du PSG, dominé athlétiquement par Hummels, s’est régulièrement frotté à la rigueur défensive du BVB. Battu dans le duel et en manque de réussite sur ses rares tentatives, il ne pouvait que constater les dégâts. Crédité d’un 2 par la rédaction FM, l’intéressé affichait logiquement son dépit quelques minutes après le coup de sifflet final.

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«On est déçu, forcément, pour le club pour les supporters, mais on est éliminé. On a tout donné, tout n’est pas à jeter, il va falloir tirer des enseignements de ce qui a marché et ce qui n’a pas marché c’est comme ça, mais on a manqué trop de choses devant. Je n’aime pas parler de malchance, quand tu es bon, ça fait pas poteau ça va dedans, on a pas été assez bon. C’est trop difficile d’espérer aller au tour suivant avec toutes ces occasions ratées», a notamment analysé l’international français avant de revenir sur sa prestation individuelle. «J’ai essayé d’aider l’équipe du mieux que je pouvais, ce n’était pas suffisant. Je suis le premier visé je prends toute la lumière quand ça va, je prends toute l’ombre quand ça va pas, c’est normal, c’est la vie, le premier qui devait marquer c’était moi ce soir aussi maintenant il faut se remettre au travail et aller chercher cette coupe de France», ajoutait le Tricolore. Dans son sillage, que dire de la performance rendue par Ousmane Dembélé…

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30 tirs, 5 cadrés, 4 poteaux et 0 but…

Cadre de ce collectif, l’ancien Barcelonais est - une fois de plus - retombé dans ses travers. Si certains observateurs nourrissaient logiquement quelques espoirs après ses deux buts marqués lors de la double confrontation face au FC Barcelone et son doublé inscrit contre le FC Lorient, le numéro 10 parisien a finalement réitéré sa piètre copie du match aller. Coupable de nombreuses pertes de balle (34, soit le plus haut total du match) et parfaitement bloqué lorsqu’il tentait de déstabiliser l’organisation mise en place par Edin Terzic (6 duels remportés sur 18 disputés, 2 dribbles réussis sur 7 tentés), l’ancien crack du Stade Rennais a également fait preuve d’un déchet certain dans les derniers mètres. Centre gâché, tirs non cadrés, passes ratées… le triste festival s’est malheureusement étendu sur l’ensemble du match… Alors oui, Mbappé et Dembélé ne sont pas les seuls à blâmer ce soir - Beraldo aura sans cesse rappelé l’absence de Lucas Hernandez, le jeune Warren Zaïre-Emery a confirmé son coup de moins bien alors que Fabian Ruiz a prouvé qu’il n’avait sûrement pas les épaules assez solides pour ce genre de rendez-vous - mais la dimension incarnée par les deux attaquants parisiens pousse logiquement l’analyse à se focaliser sur eux.

En tant que leaders, aussi bien techniques que par le poids prégnant qu’ils occupent dans le vestiaire parisien, les deux stars parisiennes n’ont jamais offert ce supplément d’âme. Attendu par tout un peuple, ce geste de classe mondiale, cette frappe, voire cet exploit individuel, n’est finalement jamais venu. Résultat, le PSG n’a cessé de tenter, sans jamais percer la muraille allemande et les chiffres donnent, à ce titre, le tournis. Sur ses 30 tentatives du soir - plus haut total pour une équipe sans marquer en phase à élimination directe de C1 depuis qu’Opta analyse la compétition (2003/04) - la formation parisienne n’a ainsi cadré qu’à 5 petites reprises, le tout sans parler des 4 poteaux et des 41 centres réalisés par la bande de Luis Enrique, tous plus imprécis les uns que les autres. Sur l’ensemble des deux matches, le constat est encore plus amer : au total, les Rouge et Bleu auront tiré 44 fois pour 6 montants touchés, 4.9 de xG et… 0 but inscrit. Une maladresse offensive logiquement pointée du doigt par l’ensemble du vestiaire parisien, choqué par un tel manque d’efficacité.

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«On est très déçu du résultat, triste. On méritait mieux ce soir. Quatre poteaux, deux fois la semaine dernière, je n’ai jamais vu ça dans le football. C’est un peu difficile. On a tout donné. On voulait gagner et se qualifier. Félicitations à Dortmund, mais on méritait mieux», constatait notamment Nasser al-Khelaïfi, présent en zone mixte après la rencontre. Un sentiment de frustration également partagé par Warren Zaïre-Emery, regrettant ces «occasions manquées», lui qui a touché les montants de Gregor Kobel. Pour autant, Luis Enrique refusait, de son côté, d’accabler ses joueurs. «La différence entre le poteau et le ballon qui entre ça dépend de quoi ? On a eu 3 xG, on a eu de la malchance. Si tu me dis que c’est à cause des joueurs qu’on frappe le poteau, c’est bizarre. Je suis le seul responsable de cette élimination. Je prends la responsabilité de ces deux matches. Ça serait triste de mettre en avant un joueur», déclarait le tacticien parisien en conférence de presse. Une chose est sûre, avec cette nouvelle défaite face à l’actuel 5e de Bundesliga, le PSG a définitivement mis fin à son rêve européen. Au même titre que Kylian Mbappé qui a, lui, sans doute perdu encore plus (Ballon d’Or) avant de rejoindre la capitale espagnole dans les prochains mois…

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