Le PSG et l’OL seront-ils vraiment défavorisés par leur manque de rythme en C1 ? @Maxppp

Le PSG et l’OL seront-ils vraiment défavorisés par leur manque de rythme en C1 ?

Par Frederic Yang - 17/07/2020 - 19:00

Contrairement aux adversaires qu’ils affronteront en Ligue des champions, le PSG et l’Olympique Lyonnais retrouveront la C1 sans avoir pu enchaîner les matches de compétitions officielles lors des deux derniers mois. Ce manque de rythme leur sera-t-il vraiment préjudiciable ? La réponse avec l’avis du préparateur physique Fabien Richard.

« La condition physique sera une de nos forces car le quart se jouera dans la continuité du championnat (PSG-Atalanta est prévue le 12 août alors que la Serie A se terminera le 2 août, nldr). D'autant qu'on aura joué la Juve, l'Inter que des grosses équipes qui imposent, elles aussi, un gros rythme. Physiquement, on sera dans de meilleures dispositions que Paris. » Pour Adrien Tameze, le milieu de terrain de l’Atalanta Bergame, c’est clair : la fin prématurée de la Ligue 1, en raison de l’épidémie de coronavirus, sera un désavantage pour le PSG au moment d’aborder les quarts de finale de Ligue des champions en août.

Mais le manque de compétition avant de disputer un match à élimination directe est-il forcément rédhibitoire ? « Ce qui est sûr, c’est que rien ne peut remplacer le rythme d’un match de compétition. Vous aurez beau vous entraîner de manière spécifique et intense, il y aura forcément une différence au moment de retrouver la compétition. Je vais donner un exemple simple. En temps normal, on peut constater une vraie différence de niveau et d’intensité entre les matches disputés à la reprise d’un championnat au mois d’août après une série de matches amicaux, et ceux joués mi-septembre/début octobre. Ce n’est pas un hasard, c’est le temps qu’il faut généralement aux organismes pour trouver un bon rythme grâce à la répétition des matches de compétition.

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Là, on se retrouve plus dans une configuration de compétition internationale avec des matches à enjeux immédiats et peu de récupération entre chaque match, donc la préparation physique sera forcément différente et nous verrons très vite si les staffs ont fait du bon boulot ou pas », prévient Fabien Richard, l’un des pionniers de la préparation individuelle du footballeur en France et qui a accompagné et accompagne toujours de nombreux joueurs comme Sadio Mané, Riyad Mahrez, Morgan Schneiderlin ou les frères Ayew.

La fraîcheur physique vs le manque de compétition

Le 7 août prochain, l’Olympique Lyonnais retrouvera donc la Juventus pour son huitième de finale retour de Ligue des champions. Par rapport aux Turinois, les Lyonnais n’auront disputé que 4 matches amicaux et 1 finale de Coupe de la Ligue en un mois contre 14 matches de compétitions en moins de deux mois pour la Juve. Un avantage de fraîcheur physique dont pourrait bénéficier les Lyonnais, sachant que la Juventus disputera son dernier match de championnat le 2 août, soit 5 jours avant le match retour, tandis que l’OL aura deux jours en plus pour récupérer après sa finale de Coupe de la Ligue prévue le 31 juillet ?

« Personnellement, je ne pense pas qu’il y aura une grande différence au niveau de la fraîcheur physique. Encore une fois, on parle d’une équipe qui sera dans le rythme de la compétition et d’une autre en phase de reprise. Là où Paris et Lyon peuvent avoir un avantage par rapport à leurs adversaires, c’est au niveau de l’envie et de la détermination. Contrairement aux autres, ils “n’auront pas eu à manger” durant ces derniers mois donc ils auront faim, très faim, et cela pourrait se traduire sur la pelouse », poursuit Fabien Richard.

Interrogé en conférence de presse au sujet de la fraîcheur physique, Gian Piero Gasperini, l’entraîneur de l’Atalanta Bergame, s’est montré relativement prudent : « Je ne sais pas s'il vaut mieux arriver en ayant joué 13 matchs ou seulement deux finales de coupe comme ce sera le cas pour eux (le PSG, ndlr). Je ne pense pas que nous allons nous lasser parce que nous jouons tous les trois jours. C'est un rendez-vous important pour les deux équipes. Les cinq remplacements sont sans aucun doute un avantage, je crains seulement un peu de malchance parce que je ne sais pas si nous aurions le temps pour récupérer. »

D’ailleurs, retrouver deux équipes à des niveaux physiques différents lors des matches couperets de Coupe d’Europe n’est pas une situation inhabituelle puisque les clubs russes, ukrainiens et scandinaves, contraints à des longues trêves hivernales, sont régulièrement confrontés à ce genre de situations en février. Avec des résultats mitigés pour ces équipes en manque de rythme (même si leur niveau intrinsèque peut aussi être pointé du doigt à ces stades de la compétition).

Être prêts le jour J et vigilants les jours suivants

À l’instar des équipes nationales disputant une compétition internationale ou continentale, l’objectif pour l’OL et le PSG est d’être capable enchaîner au mieux 3 matches (4 pour l’OL) de très haut niveau en une dizaine de jours. Des contraintes importantes qui peuvent favoriser les blessures, qui ont d’ailleurs été légèrement plus importantes que la normale lors la reprise des différents championnats après la trêve due à la pandémie de coronavirus.

« Les risques principaux pour le PSG et l’OL, ce sont évidemment les blessures. Même si les joueurs seront en forme, il ne faudra pas sous-estimer l’impact de petits détails comme le changement de pelouses ou les changements de température surtout qu’il fera peut-être très chaud au Portugal en août. Il faudra aussi se méfier de l’après Ligue des champions puisque ces deux équipes reprendront dans la foulée le championnat de France. Il faudra donc que les staffs soient particulièrement vigilants en septembre, octobre et surtout en novembre/décembre avec justement le changement de température et le passage à des pelouses plus grasses. C’est généralement à ce moment-là que les organismes sifflent », conclut Fabien Richard.

Même si leurs situations ne semblent pas favorables, l’OL et le PSG pourraient surprendre surtout qu’il y a fort à parier que les préparateurs physiques des deux clubs savent parfaitement ce qu’ils font et ont anticipé toutes les éventualités. Il est aussi important de rappeler que tout ne se jouera pas sur la forme physique, même si ce sera évidemment un élément déterminant pour des matches d’un tel niveau, et que d'autres éléments seront à prendre en compte. La réponse définitive nous sera apportée dans moins d’un mois maintenant.

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