Uruguay : la transition de Marcelo Bielsa se passe dans la douleur

Par Maxime Barbaud
3 min.
Luis Suarez et Edinson Cavani avec l'Uruguay @Maxppp

Arrivé en mai dernier, Marcelo Bielsa lance la campagne de qualifications de l’Uruguay pour la prochaine Coupe du Monde. L’Argentin a décidé de se passer des anciens comme Suarez, Cavani ou encore Muslera pour mieux reconstruire la Celeste. Une décision qui ne passe pas vraiment auprès des concernés.

Une page se tourne en Uruguay. Après presque 15 ans d’équipe nationale, les Luis Suarez, Edinson Cavani et autre Fernando Muslera n’ont pas été appelés par Marcelo Bielsa. À l’inverse d’un Diego Godin, ils n’ont pas annoncé leur retraite et sont d’ailleurs toujours sélectionnables dans la tête du nouveau directeur technique. «Quand j’ai commencé à travailler, Cavani a déclaré que son temps en équipe nationale n’était pas terminé, tout comme Luis Suárez. C’est pourquoi avec ces deux informations, je n’ai pas eu besoin de leur parler. De mon point de vue, ils sont éligibles», rappelait-il samedi dernier, à trois jours de sa seconde liste. Mais El Loco est venu pour mettre ses idées en place, pas pour faire plaisir aux anciens.

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Le couperet est tombé le mardi suivant. Les vétérans et les cadres de ces dernières années ne sont plus là, à l’instar de Sebastian Coates (32 ans) et même de Lucas Torreira, pourtant bien plus jeune (26 ans). L’Argentin regarde déjà vers la Coupe du Monde 2026. Un Mondial où la génération dorée, celle qui s’est qualifiée quatre fois de suite pour la compétition suprême, atteignant les demi-finales en 2010, et qui a remporté la Copa America 2011, approchera les 40 ans. Un âge déraisonnable pour prétendre à être compétitif. La première liste de juin où Bielsa s’était passé de tous les joueurs majeurs était en réalité annonciatrice de cette transition forcée.

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Bielsa se passe des anciens

Elle est en revanche douloureuse. Muslera est officiellement encore suspendu après l’altercation avec le corps arbitral suite à l’élimination de la Celeste au Qatar, tout comme Jose Maria Giménez. Si un doute subsiste pour le défenseur, personne n’est dupe en Uruguay concernant le portier de 37 ans. Pour les médias locaux, il s’agit d’un bien d’un choix technique sur le long terme. L’absence de Luis Suarez et d’Edinson Cavani en est la preuve. Les deux meilleurs buteurs de la sélection sont disponibles. Ils jouent même dans leur club respectif (Porto Alegre et Boca Juniors) et affichent une bonne forme physique, mais Bielsa se passera d’eux pour lancer la campagne de qualifications au Mondial face au Chili (cette nuit) et à l’Équateur (mardi 12 septembre).

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Une décision difficile à accepter pour Luis Suarez (132 sélections, 68 buts). Deux jours avant la liste, il avait déjà fait part de sa déception. «Non seulement l’entraîneur ne m’a appelé pas, mais personne de l’équipe nationale et personne de la fédération. Dans mon cas, celui d’Edi (Edinson Cavani), Nando (Fernando Muslera), Pelado (Martín Cáceres) et Diego (Godín), on est les historiques. Diego a récemment pris sa retraite, mais par respect et pour avoir été le capitaine de ces 10 dernières années, peut-être qu’un conseil ou quelque chose aurait pu lui être demandé, mais ce n’a pas été le cas», explique amèrement le Pistolero à ESPN.

Le coup de gueule de Luis Suarez

Interrogé par Diego Lugano au cours de cet entretien, l’ancien Barcelonais prend d’ailleurs son ancien capitaine en sélection en exemple. «Toi par exemple (en désignant Lugano) et les autres, vous nous avez appris que nous ne pouvons pas nous retirer de l’équipe nationale.» Une petite polémique dont se serait bien passé l’Uruguay à l’heure de reconstruire l’équipe nationale et qui n’est pas prête de s’arrêter. «Je suis toujours à disposition du sélectionneur. Je suis venu au Brésil pour démontrer mon niveau. Je suis calme car je le démontre… C’est que je peux continuer à contribuer encore un peu plus.» La transition douce n’aura sans doute pas lieu, sauf si les résultats sur le terrain affirment le contraire.

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