Ligue 1

Bordeaux : l’atypique Francis Gillot détaille sa méthode

Francis Gillot, l’entraîneur des Girondins de Bordeaux, est une personnalité à part dans le paysage footballistique français. S’il reconnait volontiers être un passionné de jeu, il ne cache pas non plus sa défiance envers un milieu du foot qu’il n’apprécie guère.

Par Amaury de Bonneval
2 min.
FC Girondins de Bordeaux Maxppp

Même si la neuvième place de Bordeaux au classement de la Ligue 1 n’a rien d’exceptionnel pour un club qui a décroché le titre de champion de France en 2009, elle reste un petit miracle au regard du début de saison catastrophique de la formation aquitaine. Bien qu’à 14 points de Montpellier (2e), Bordeaux parvient à suivre le rythme de son adversaire d’un soir (19h00) depuis la trêve, avec quatre victoires et un nul. Francis Gillot (52 ans), arrivé l’été dernier en provenance de Sochaux, qu’il avait hissé à la cinquième place la saison dernière, a accepté de revenir dans les colonnes de L’Equipe sur le retour au premier plan de son équipe, sa passion du jeu et un milieu du foot qu’il goûte peu.

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Lorsqu’on lui demande s’il considère ce retour comme incroyable, Bordeaux étant revenu à six points de la quatrième place après avoir longtemps flirté avec la zone de relégation, sa réponse est sans équivoque. « Non, car on a eu une mauvaise série au départ. Les nuls à Chaban-Delmas auraient pu se transformer en victoires. Quand, au quotidien, on sent que les joueurs sont réceptifs et qu’il y a une bonne ambiance, on se dit que ça va tourner. » Le passage de son équipe en 3-5-2 en début d’année, avec la réussite qu’on sait, doit beaucoup à cet entraîneur exigeant, en perpétuelle recherche. « Les joueurs se lassent vite, mais ils bossent. Il faut les intéresser. Il y a des jours où je ne leur parle même pas et je laisse mes adjoints agir. Pour durer, il faut savoir se mettre à l’écart. »

Véritable passionné, il avoue lui-même avoir beaucoup de mal à déconnecter. « Je passe mon temps à voir des matches. Quand ma femme regarde un film, moi je réfléchis, je prends des notes. Je n’arrive pas à déconnecter. Je cherche des choses pour des exercices, la vidéo, la tactique… » Très apprécié pour son franc-parler qui détonne dans un milieu qu’il juge lui-même « artificiel », Gillot possède une bonne image, dont il se fiche éperdument. « Franchement, je m’en fiche complètement ! Cela ne m’intéresse pas d’être médiatique, d’avoir des articles dans les journaux. Aller à Paris pour une émission, ça m’emmerde, car je perds une journée de travail. Ce milieu est tellement artificiel que je ne crois pas que je le regretterai. J’aurai une autre vie. Et il ne faut pas que j’attende trop longtemps si je veux en profiter. » Espérons que ce sera le plus tard possible car, si le milieu de foot ne lui manquera pas, il manquera à coup sûr au milieu du foot.

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