Kalidou Sidibé : « revenir au TFC ? Tout est possible»

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Kalidou Sidibe se confie pour FM @Maxppp

Agé de 23 ans, Kalidou Sidibé est un véritable guerrier. Passé par le PSG et le PFC plus jeune, le natif de Montreuil s'est battu pour se faire une place au Toulouse Football Club, où il a signé son premier contrat professionnel et disputé ses premières minutes en L1. Chez les Pitchounes, il a aussi mené un long combat pour se remettre d'une pubalgie qui l'a éloigné des terrains pendant presque une année. A présent, le milieu se bat pour assurer la survie en L2 de Quevilly-Rouen, club auquel il est prêté cette saison. Pour Foot Mercato, il se confie sur la lutte pour le maintien, le TFC et son avenir. Entretien.

Foot Mercato : samedi vous affrontez Pau (15e, 42 points) lors d'un match très important pour le maintien pour Quevilly-Rouen (17e, 37 points). Dans quel état d'esprit êtes-vous ainsi que votre équipe ? Peut-on parler de match de la peur

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Kalidou Sidibé : on est dans un bon état d'esprit. On travaille, on sait tous que ça va être un match difficile et très important. On en est tous conscients, staff comme joueurs. Jouer le maintien, c'est très compliqué mentalement. Mais on est tous préparés. On savait que la saison allait être longue et dure. Il reste encore trois matches et on va se donner à fond pour assurer ce maintien (...) Un match de la peur ? Non, on n'a pas peur. On fait du sport et c'est le plus beau métier du monde donc je vais dire qu'on a plus de la bonne pression avant cette fin de saison. Sur le terrain, on n'y pense pas et on l'évacue.

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FM : comment, en tant que jeune joueur (il a 23 ans, ndlr), vivez-vous cette période-là ?

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KS : je suis un jeune joueur, c'est vrai, mais j'ai déjà de l'expérience. L'année dernière, j'avais déjà joué le maintien avec Châteauroux, où j'étais en prêt. Je savais donc que ce serait difficile, qu'il faudrait se serrer les coudes et être forts dans la tête. Ma petite expérience avec le maintien me sert. J'essaye de la partager avec mes coéquipiers et de les encourager (...) Personnellement, j'ai grandi en tant que joueur et personne. J'ai vécu la descente de Châteauroux l'an dernier et je peux vous dire que c'était dur. Cette année, c'est également difficile. Mais on ne lâche rien et on va tout faire pour se maintenir.

FM : vous êtes en prêt cette saison, mais on imagine que votre investissement est total et que vous n'avez pas envie de partir en laissant le club à un niveau inférieur.

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KS : non, pas du tout. Je suis investi à 200% avec Quevilly-Rouen. Mon objectif prioritaire est que l'équipe assure son maintien et on sera tous contents si on y arrive. On verra ensuite pour le futur...

FM : comment êtes-vous d'ailleurs arrivé ici ?

KS : j'étais à Toulouse et ça ne se passait pas vraiment comme je le voulais pour être honnête. Je n'entrais pas dans les plans de l'entraîneur donc j'ai demandé à mes agents de me trouver une porte de sortie afin d'engranger du temps de jeu. Il y a eu des contacts avec Quevilly-Rouen, qui était intéressé. Quand j'ai appris ça, je n'ai pas réfléchi et j'ai débarqué ici.

Mission maintien

FM : vous venez de parler de votre envie de retrouver du temps de jeu, ce que vous avez trouvé à Quevilly-Rouen puisque vous avez joué 25 matches tout en marquant 3 buts et en délivrant 1 passe décisive. On peut dire que vous avez retrouvé la confiance.

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KS : oui, j'en avais besoin. Je suis un jeune joueur et j'avais besoin de temps de jeu, de confiance et de rythme. Ce que j'ai trouvé en venant ici. Je suis très content de mon choix.

FM : quel regard portez-vous sur votre saison ?

KS : je pense que j'ai fait une bonne saison. J'ai fait ce que je voulais, comme je vous ai dit prendre du rythme et de la confiance en enchaînant les matches. Franchement, mon objectif personnel a été atteint. Mais ce n'est pas le plus important. Le plus important, c'est l'objectif collectif. Quand j'aurai atteint mes deux objectifs, je pourrais alors vous dire que je suis content.

FM : sur quels points pensez-vous avoir progressé ? Quels sont vos points forts et ceux que vous devez encore travailler ?

KS : j'ai encore évolué mentalement cette année. Sur le terrain, j'ai développé des aspects que je n'avais pas développé auparavant. Par exemple, je ne me projetais pas avant. Ce que je fais à présent. J'ai travaillé mon jeu vers l'avant, c'est là où j'ai le plus progressé (...) Je dois encore travailler beaucoup de choses. En priorité, je vais dire le jeu long. Je ne l'utilise pas assez. Il y a aussi mon jeu de tête offensif. Je fais 2 mètres et je n'en profite pas. Au niveau de mes qualités, je suis un joueur qui aime bien les duels, être agressif. Je pense avoir une bonne qualité technique et un bon jeu de tête défensif.

FM : quels sont vos objectifs pour le sprint final ?

KS : il n'y a le maintien et rien que le maintien dans ma tête.

Un avenir en question

FM : il y a peut-être aussi un peu le TFC, club auquel vous appartenez et qui a validé son ticket pour la Ligue 1. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage là-bas ?

KS : avant tout, je suis content de la montée de Toulouse. Là-bas, j'ai vécu de bons et de mauvais moments. La signature de mon premier contrat pro et mon premier match en Ligue 1 sont de beaux souvenirs. Mais j'en ai aussi quelques mauvais comme par exemple ma blessure, une pubalgie qui a duré presque une saison. C'était compliqué. J'ai essayé de revenir mais la douleur revenait. Je n'ai jamais pu évoluer au maximum de mes capacités. Il fallait rester fort mentalement. Quand ça ne se passe pas très bien sur le terrain, vous savez comment ça se passe... Mais j'ai gardé de bons souvenirs malgré tout.

FM : on sent une pointe de regret de votre part, car vous n'avez pas pu évoluer à votre meilleur niveau en raison de votre blessure.

KS : oui, c'est sûr. Je suis quelqu'un de dur au mal. J'ai tenté de jouer avec la douleur mais ça n'était pas la chose à faire. J'étais jeune et j'ai fait des erreurs car je voulais jouer. C'est un regret mais c'est du passé.

FM : entre votre blessure chez les Pitchounes et vos saisons à jouer le maintien, on imagine que cela vous a rendu plus fort en tant que footballeur et en tant qu'homme.

KS : tout à fait ! Ma blessure et le fait de jouer le maintien, ça m'a forgé. C'était un mal pour un bien.

FM : il vous reste encore une année de contrat à Toulouse (juin 2023, ndlr), y retourner après votre prêt et y rester, est-ce envisageable ?

KS : tout est envisageable, je suis ouvert à toutes les possibilités. Mais très franchement, je suis focalisé sur QRM et le maintien.

FM : avez-vous malgré tout un plan pour la suite de votre carrière ? Souhaitez-vous rester en France ou plutôt tenter une aventure à l'étranger ?

KS : je n'ai pas trop réfléchi à la question. Je ne ferme de porte à personne. Je suis ouvert à tout. On verra avec ma famille et mes agents quelles sont les meilleures solutions. Mais je ne ferme de porte à personne, c'est sûr.

FM : y a-t-il un championnat qui vous fait rêver ?

KS : oui, il y a la Bundesliga. La Premier League aussi. Je pense que ce sont les deux meilleurs championnats du monde.

FM : en attendant d'y jouer peut-être un jour, vous avez connu la L1 et la L2. Quelles sont les principales différences entre ces deux championnats ?

KS : selon moi, les erreurs dans les 30 derniers mètres se payent cash en Ligue 1. En L2, on va faire, une, deux, trois erreurs et à ce moment-là on va se prendre un but. Au niveau de l'intensité, la L1 est un niveau au-dessus. Mais il ne faut pas sous-estimer la L2 qui est un bon championnat.

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