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Sloan Privat : « j’ai envie de retrouver un projet et terminer de la plus belle des manières »

Par Josué Cassé
6 min.
Sloan Privat sous les couleurs du FC Sochaux. @Maxppp

Interrogé par nos soins, Sloan Privat, international guyanais (11 sélections 7 buts), s'est longuement confié sur sa situation actuelle et ses ambitions pour la suite de sa carrière. Aujourd’hui sans club, l'ancien buteur du FC Sochaux continue de s’entraîner avec l’aide d’un préparateur physique. Et à 33 ans, l'envie reste intacte. Fort de 163 matches de Ligue 1 et 74 buts en professionnel toutes compétitions confondues, celui qui est également passé par Valenciennes, Guingamp, Osmanlispor, La Gantoise ou encore Bourg-en-Bresse n'a pas dit son dernier mot. Lucide, compétiteur et prêt à tous les sacrifices pour continuer de jouer au plus haut niveau, le Marmandais veut conclure sur la plus belle des notes. Entretien.

Foot Mercato : bonjour Sloan, vous êtes, aujourd’hui, sans club après une dernière expérience à Bourg-en-Bresse. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

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Sloan Privat : personnellement je suis content de ce que je fais, je suis fier de ce que j’ai déjà accompli, je ne regrette rien, c’est plus de 10 ans de professionnalisme, c’est quand même beaucoup, car dans le foot l’essentiel est de durer, ce n’est pas de faire un coup d’éclat. J’ai bien profité, j’ai bien voyagé, j’ai appris, je suis heureux de ce que j’ai réalisé dans chaque club. Le foot permet de rencontrer de belles personnes, de belles villes, on découvre de nouvelles cultures. Tout ça enrichit sur le plan humain. Par rapport à ce que j’ai fait, les clubs par lesquels je suis passé, je n’ai rien à regretter.

FM : comment gère-t-on une période de creux comme celle que vous traversez actuellement ?

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SP : il faut le dire, les joueurs qui se retrouvent sans club actuellement, c’est vraiment difficile. Être juste avec un préparateur physique, ce n’est pas évident, tout seul aussi. Ne pas bénéficier d’une structure, ne pas avoir de joueurs autour de soi, ça n’a rien à voir, c’est très dur. J’ai cette chance d’avoir rencontré du monde et d’être aujourd’hui entouré d’un préparateur physique pour continuer à garder la forme. Il m’aide tous les jours, on fait des séances et en ce moment je m’entraîne aussi avec un petit club à côté de chez moi (Sochaux, ndlr) du coup je suis avec un groupe aussi. Je m’estime prêt, peut-être pas pour reprendre tout de suite la compétition, mais en retrouvant un groupe, en côtoyant des joueurs au quotidien, ça permet de se relancer rapidement aussi. Tu intègres une dynamique compétitrice et ça change la donne.

FM : vous êtes passé par Sochaux, Caen, Guingamp, Valenciennes, Clermont ou encore La Gantoise, que retenez-vous de votre longue carrière ? Quel est votre meilleur souvenir ?

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SP : dans chaque club où je suis passé, il y a toujours eu des moments forts, mais après je pense à certains moments, notamment à Sochaux où je venais de signer mon contrat pro, je joue mon premier match en pro, je rentre et je marque… En une semaine tout bascule, je joue en réserve et le lendemain on me dit tu vas jouer titulaire avec le groupe professionnel. Je suis titulaire contre Lille et je marque mon premier but en pro. C’était un moment immense. Il y a aussi la Gambardella qu’on gagne avec Sochaux et puis mes deux buts quand on joue le maintien avec Sochaux où je permets à mes coéquipiers d’égaliser à la 87ème avec une bicyclette… Il y a aussi lors de mon passage à Caen quand je suis sélectionné avec la Guyane. Sur mon premier match, je mets un doublé contre le Honduras qui a joué la Coupe du Monde trois-quatre mois avant contre la France. Quand j’étais à Caen aussi, je revenais de ma semaine avec la Guyane et on gagne 3-0 contre Lyon, je marque et toute la Guyane regardait le match. J’avais d’ailleurs mis sous mon maillot un message à l’attention de la sélection. Dans une carrière tous ces moments restent évidemment gravés et j’en oublie sûrement d’autres…

FM : vous avez désormais 33 ans, quelles sont vos ambitions pour la suite de votre carrière ?

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SP : je suis toujours compétiteur, je sais que j’ai déjà accompli ce que je voulais faire dans le football, mais je veux encore jouer, je veux encore prendre du plaisir. Tant que je peux jouer au foot, je jouerai au maximum. Dans ma tête, j’ai envie de jouer et j’ai les jambes pour le faire. J’ai accompli ce que je voulais faire, maintenant je veux prendre du plaisir. J’ai beaucoup d’amis qui ont arrêté tôt, notamment avec les circonstances récentes autour du football, mais c’est tellement dur d’atteindre le niveau de joueur de football professionnel que je n’ai pas envie d’arrêter. Tant que je peux apporter et prendre du plaisir, je vais continuer.

«Des avants-centres de mon profil, il n’y en a plus beaucoup dans le football moderne !»

FM : quel projet envisagez-vous ?

SP : aujourd’hui je cherche avant tout un projet. Un club qui a de l’ambition, un club qui vise la montée, je suis toujours autant animé par cet esprit de la gagne. Je viens jouer les premières places. J'ai eu quelques propositions exotiques mais je préfère rester en France ou sur des pays frontaliers. Je veux finir ma carrière avec ce plaisir et surtout bien terminer.

FM : 36 buts en Ligue 1, 23 buts en Ligue 2. Pouvez-vous nous parler de votre profil d’attaquant ?

SP : des avants-centres de mon profil, il n’y en a plus beaucoup dans le football moderne, je suis un attaquant de surface, un finisseur, quelqu’un qui est là pour attirer les défenses, garder le ballon et finir les actions. Je suis dans le style d’Olivier Giroud, d’Edin Dzeko, de ce genre de joueurs avec ce jeu aérien aussi qui est important, notamment sur phases arrêtées.

FM : quelles sont vos ambitions au niveau de la sélection ? On rappelle que vous avez disputé quelques minutes avec la Guyane française en juin dernier lors de la Ligue des Nations de la CONCACAF ?

SP : j’ai encore des objectifs avec la Guyane française, on est bien parti pour se qualifier en Gold Cup et moi j’ai besoin de jouer, il y a deux matches en mars pour finir les qualifications, on est premier avec 10 points, on a battu le Guatemala, la République dominicaine, le Bélize, etc. On est 4 dans cette poule de Ligue des nations de la CONCACAF et c’est le premier qui passe pour la Gold Cup en juillet. J’ai cette ambition et c’est aussi pour ça que je dois continuer à jouer. Je veux bien représenter le pays, c’est l’occasion de voyager, c’est une fierté, l’esprit sélection c’est top, tu as les enjeux des compétions internationales et ça c’est aussi ce que je recherche. Ce statut de joueur sans club peut, aujourd’hui, me mettre en danger, mais c’est surtout pour moi, car je n’ai pas envie d’aller en sélection sans avoir de club et sans jouer, ça ce n’est pas possible. Il faut que je trouve un projet pour rester compétitif.

FM : vous qui avez connu plusieurs écuries en France, continuez-vous de suivre la Ligue 1 et la Ligue 2 ?

SP : je continue de suivre un peu le Championnat de France, la Ligue 2 aussi. La Ligue 2, c’est un championnat très compliqué, c’est une Ligue 1 bis, avec la saison à quatre descentes, il faudra un gros effectif pour se maintenir. Dans l’élite du football français, c’est autre chose. Il y a plusieurs championnats, il y a le championnat du PSG, il y a ceux qui se battent pour l’Europe et ceux qui se battent pour le maintien. Le PSG survole tout, ce n’est plus rigolo (rires), mais c’est comme ça.

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