OM : les confessions de Mario Lemina

Son transfert du FC Lorient à l’Olympique de Marseille en fin de mercato avait fait grand bruit l’été dernier. Alors, forcément, Mario Lemina (20 ans) a eu un peu de mal à digérer son changement de statut. Il ne s’en est pas caché au cours d’un long entretien accordé au site officiel du club olympien. «Tout est allé trop vite, et le lendemain, je me suis retrouvé à l’entraînement à l’Olympique de Marseille. (…) Je me posais vraiment pas mal de questions. Il faut garder le fil et essayer d’avancer», a-t-il reconnu. Pour ne rien arranger, ses débuts sont compliqués, Élie Baup ne lui accordant pas spécialement sa confiance.

«J’ai vécu une période compliquée pour moi, parce que j’arrivais d’un club où j’étais beaucoup utilisé, où on comptait beaucoup sur moi. J’arrive, je suis un compétiteur, je suis joueur, je voulais jouer mais… Peut-être qu’Élie Baup avait déjà son équipe. J’ai essayé de beaucoup travailler à l’entraînement. Je ne jouais pas le week-end, mais je n’en ai pas fait tout un plat. Je m’étais préparé. Je savais que j’allais être une doublure, que je n’allais pas beaucoup jouer, que je ferais des petites rentrées. Avec Élie, c’était assez compliqué», a-t-il indiqué, avouant qu’il avait pensé au pire. «Pendant la période Baup, j’aurais pu craquer, faire mes valises. Mais j’ai pris sur moi. Mentalement, j’ai travaillé», a-t-il confié, expliqué comment il avait tenu.

«Beaucoup de joueurs m’ont aidé, notamment Kassim Abdallah, qui vivait la même chose que moi. Ça m’a permis de garder goût au football», a-t-il déclaré, n’en voulant pas pour autant à son ancien coach. « Je ne lui en veux pas. Il s’est passé ce qu’il s’est passé et là, je commence à jouer», a-t-il glissé, remerciant José Anigo pour sa confiance. « Ça m’a fait du bien de retrouver beaucoup de sensation avec l’arrivée au poste de José. Il m’a fait beaucoup confiance. J’ai essayé de donner le maximum. Il fait ses choix. Ça m’a fait du bien de pouvoir jouer cette dizaine de matches», a-t-il affirmé. Une expérience et un temps de jeu qui lui ont permis de progresser, notamment «au niveau de mentalité». Le milieu de terrain international Espoirs tricolore (1 cape) est néanmoins conscient qu’il doit encore faire mieux.

«J’ai beaucoup progressé, c’est sûr. C’est indéniable. (…) La concurrence, j’aime bien ça. Ça permet d’apprendre, tu es beaucoup plus fort ensuite. (…) Mais je pense que je ne me suis pas encore exprimé comme je le devrais. C’est une question de confiance. Je n’ai pas encore totalement confiance en moi. Quand ça arrivera, je vous ferai signe. Je ne suis pas encore au top niveau. Si je suis sur le banc, c’est ma faute», a-t-il reconnu, demandant du temps, pour lui, comme pour tous les jeunes arrivés l’été dernier. «Si on nous a pris dans ce club, c’est qu’on représente un peu l’avenir du football français. Il faut qu’on travaille encore. On va y arriver. Il faut que les supporters soient patients avec nous. Même si on est de bons joueurs, on est encore en formation», a-t-il conclu. Patient, Mario Lemina l’a été. Il ne demande qu’une chose, qu’on lui renvoie l’ascenseur. A bon entendeur.