Ce qu’il faut attendre de la saison 2023/2024 de Serie A

Par Aurélien Macedo - Valentin Feuillette
12 min.
Khvicha Kvaratskhelia avec le Napoli @Maxppp

Championnat le plus dense pour sa course au titre avec la Premier League, la Serie A nous offre de belles promesses en vue de la saison 2023/2024. Après un crû 2022/2023 marqué par le sacre de Naples, la lutte s’annonce une nouvelle fois intéressante à tous les niveaux.

La course au titre

Champion en titre la saison dernière, le Napoli sera bien évident un prétendant tout désigner pour conserver son bien. Le club transalpin a fait un pari, celui de la continuité et le prochain exercice verra si celui-ci est payant ou non. Certes Kim Min-Jae est parti au Bayern Munich tandis que le coach Luciano Spalletti est parti au profit de Rudi Garcia. Cela pose des doutes sur le secteur défensif et le projet de jeu des Partenopei. Néanmoins, les autres cadres sont restés à l’image de Piotr Zielinski et Victor Osimhen qui ont repoussé les approches saoudiennes pour s’inscrire dans la durée. La sensation Khvicha Kvaratskhelia sera également là pour confirmer tout comme Stanislav Lobotka, Frank Anguissa, Giovanni Di Lorenzo et Mario Rui. Les deux derniers ont d’ailleurs prolongé. Outre les options d’achat levées pour Giacomo Raspadori et Giovanni Simeone, Jens Cajuste est arrivé de Reims pour densifier le milieu, Natan arrive du RB Bragantino pour remplacer Kim Min-Jae et le club napolitain entend s’offrir aussi Gabri Veiga du Celta de Vigo. Quelques retouches qui ne seront pas de trop pour essayer de défendre le titre et un nouveau statut.

La suite après cette publicité

Déception de l’an dernier, l’Inter Milan avait terminé seulement troisième, mais avait aussi atteint la finale de la Ligue des Champions perdue contre Manchester City (1-0). Pour la troisième saison avec Simone Inzaghi aux commandes, il faudra faire mieux en championnat après deux saisons sans titre en Serie A. L’été a été agité avec quelques pertes majeures comme Marcelo Brozovic (Al-Nassr), André Onana (Manchester United) et Edin Dzeko (Fenerbahçe). D’autres, moins importantes comme Robin Gosens (Union Berlin), Samir Handanovic (libre), Roberto Gagliardini (Monza) et Danilo d’Ambrosio (Monza). Le club a géré le mercato d’une main de maître avec les renforts de Juan Cuadrado (Juventus), Emil Audero (Sampdoria), Carlos Augusto (Monza), Marcus Thuram (Borussia Mönchengladbach), Davide Frattesi (Sassuolo), Yann Sommer (Bayern Munich), Marko Arnautovic (Bologne) et Yann Aurel Bisseck (Aarhus). Ne dépensant pas plus de 10M€ sur un joueur et disposant d’une balance positive de 87M€, l’Inter Milan a su jongler parfaitement pour renforcer son équipe tout en récupérant des deniers. De plus la colonne vertébrale Lautaro Martinez, Alessandro Bastoni, Nicolo Barella reste inchangée.

À lire PSG, Naples : Khvicha Kvaratskhelia pose ses conditions

Restons en Lombardie et discutons de l’AC Milan, l’équipe italienne qui réalise l’un des meilleurs mercatos estivaux de Serie A. Pourtant, tout ne débutait sous les meilleurs auspices avec le départ précipité de Paolo Maldini et Frederic Massara qui a installé plusieurs doutes au sein de l’organisation milanaise. La vente lucrative de Sandro Tonali à Newcastle pour 64 millions d’euros a permis à la nouvelle direction sportive de reconstruire presque totalement l’effectif de Stefano Pioli. En plus de la prolongation actée de Rafael Leão, les Rossoneri ont enregistré huit arrivées majeures : Samuel Chukwueze (Villarreal), Christian Pulisic (Chelsea), Yunus Musah (Valence), Noah Okafor (RB Salzbourg), Ruben Loftus-Cheek (Chelsea), Tijjani Reijnders (AZ), Marco Sportiello (Atalanta) et Luka Romero (Lazio). Ils se sont également activés dans le sens des départs avec les ventes de certains indésirables comme notamment Junior Messias (Genoa), Ante Rebic (Besiktas) et Charles De Ketelaere (Atalanta). Désormais, le Diavolo milanais est riche en qualité et en quantité, de quoi viser le trône de Serie A et un nouveau joli parcours en Ligue des Champions.

La suite après cette publicité

Septième l’an dernier suite à un retrait de points l’empêchant de se qualifier en Ligue des Champions, la Juventus a surpris en refusant de participer à la Ligue Europa Conference. La Vecchia Signora entend donc relever la tête dès cette saison. Troisième année du deuxième passage de Massimiliano Allegri à la tête du club, le projet turinois doit enfin décoller. Leonardo Bonucci proche de la retraite, Juan Cuadrado (Inter Milan) et Angel Di Maria (Benfica) partis libres, la Juventus s’est séparée d’indésirables comme Denis Zakaria (Monaco) et Arthur Melo (Fiorentina). Cela reste néanmoins calme sur le plan des arrivées avec le seul Timothy Weah. L’objectif sera donc de capitaliser sur les joueurs déjà là avec des jeunes comme Nicolo Fagioli, Fabio Miretti, Matias Soulé et Samuel Iling-Junior qui devraient prendre encore plus d’importance. Un Adrien Rabiot davantage responsabilisé et Paul Pogba si les blessures l’épargnent auront donc un rôle de leader à tenir. Si les incertitudes sont nombreuses, une demeure, il faudra toujours compter sur la Juventus.

La course à l’Europe

Clairement, l’Atalanta est candidate aux places qualificatives aux Ligues des Champions. Si un titre semble compliqué, l’homogénéité de la Serie A fait que cette faible possibilité n’est pas pour autant rhédibitoire. Batailler pour le top 4 sera néanmoins l’idée principale. Sous les ordres de Gian Piero Gasperini son chef de file, la Dea va devoir digérer des départs importants comme Rasmus Højlund (Manchester United), Jérémie Boga (Nice) et Joakim Maehle (Wolfsbourg). Ainsi, 135M€ ont été récupérés et ce n’est peut-être pas fini puisque Merih Demiral et Teun Koopmeiners peuvent être concernés par un départ. L’Atalanta s’appuiera toujours sur Ademola Lookman, sa sensation de la saison dernière, mais aussi un collectif toujours aussi rôdé. Le développement du jeune défenseur Giorgio Scalvini (19 ans) sera aussi à surveiller. Pour le moment, l’Atalanta s’est renforcée à deux positions. En attaque avec El Bilal Touré (Almeria), Charles De Ketelaere (AC Milan) et Gianluca Scamacca (West Ham) et au poste de latéral gauche avec Mitchel Bakker (Bayer Leverkusen) et Sead Kolasinac (Olympique de Marseille). Cinq renforts qui ne devraient pas être les derniers. Devenu un prétendant régulier à l’Europe, l’Atalanta sait qu’il faudra compter sur elle. Quant à la Fiorentina, si le dossier de Sofyan Amrabat n’est pas encore clos, la Viola a encore une fois vécu un été où le maître mot était axé sur la transition. Le départ d’Igor (Brighton) laissera probablement quelques traces en défense mais la direction florentine a parfaitement rentabilisé la vente d’Arthur Cabral (Benfica) en s’offrant les services de la pépite argentine Lucas Beltrán (River Plate), un joueur à surveiller cette saison en Serie A. En défense, la Fio peut compter sur les renforts de Oliver Christensen (Hertha) aux cages, de Yerry Mina (Everton) dans l’axe et du très convoité Fabiano Parisi (Empoli) sur l’aile gauche. A noter aussi les arrivées d’une autre pépite argentine dans le coeur du jeu Gino Infantino (Rosario) mais aussi d’Arthur Melo en prêt (Juventus) et de M’Bala Nzola (Spezia) en attaque.

La suite après cette publicité

Du côté de la capitale italienne, les deux clubs romains ont également rythmé le mercato. L’AS Roma de José Mourinho est parvenue à se renforcer à moindre coût avec les renforts gratuits de Houssem Aouar (OL) et d’Evan Ndicka (Francfort), ajoutés aux prêts payants de Renato Sanches (PSG) et de Leandro Paredes (PSG). Sans oublier l’arrivée en prêt de Rasmus Kristensen (Leeds). Les Giallorossi ont également réalisé de belles ventes avec Roger Ibañez (Al-Ahli) pour 30 millions d’euros ou encore Justin Kluivert (Bournemouth) à 11,2 millions d’euros. A noter néanmoins la perte de quelques jeunes prometteurs dont Benjamin Tahirovic (Ajax) et Cristian Volpato (Sassuolo). Et chez le rival, la Lazio a connu un mercato assez particulier avec quelques frictions en interne entre Maurizio Sarri et son président Claudio Lotito. Un été de transition avec le départ de Sergej Milinković-Savić (Al-Hilal), où les Biancocelesti ont débuté leur chantier offensif pour préparer l’après-Immobile et ils ont jeté leur dévolu sur Valentín Castellanos (New York, Girona) mais aussi les jeunes Nicole Rovella (Juventus), Gustav Isaksen (Midtjylland) et la valeur-sûre de Bundesliga Daichi Kamada (Francfort). A noter que les Laziali travaillent encore sur les venues de Hugo Lloris et Luca Pellegrini. En tout cas, les joutes devraient être encore bien enflammées dans la ville de Romulus et Rémus.

Les outsiders dans le rétro

Promu aux dents longues, Monza n’a pas loupé son virage pour atteindre une belle onzième place. Conservant des cadres comme Pablo Mari, Gianluca Caprari, Andrea Petagna Matteo Pessina et Armando Izzo, Monza a fait ses courses à l’Inter Milan pour recruter Roberto Gagliardini et Danilo D’Ambrosio tout en faisant venir Valentin Carboni pour un prêt. Le Grec Georgios Kyriakopoulos arrive aussi de Sassuolo pour renforcer les Brianzoli. De quoi entrevoir avec confiance la saison de la confirmation et si possible se mêler à la lutte pour une place en Europa Conference League. La mauvaise fin de saison dernière qui a relégué le club à une douzième place ne doit pas faire oublier le bon travail de l’Udinese. Retrouvant des couleurs après quelques exercices sans saveur, le club du Frioul a su progresser sous la houlette d’Andrea Sottil. Gerard Delofeu, Beto, Destiny Udogie et Lazar Samardžić ont brillé la saison dernière et ont emmené leurs coéquipiers derrière eux. Peu de départs importants sont à noter mis à part le retour de prêt de Destiny Udogie à Tottenham, la fin de contrat de Roberto Pereyra ou encore la vente de Rodrigo Becão à Fenerbahçe. Reste à savoir si Beto et Lazar Samardžić resteront encore en club. Faisant venir Marley Aké, Jordan Zemura, Hassane Kamara et Etienne Camara, l’Udinese a également attiré deux attractions en attaque, l’espoir italien Lorenzo Lucca (22 ans) et le buteur brésilien Brenner (23 ans).

La suite après cette publicité

An 2 du projet Thiago Motta à Bologne et le technicien italien va pouvoir construire sur la durée. Les Néerlandais Jordy Schouten (PSV Eindhoven) et Densos Kasius (AZ Alkmaar) sont partis tout comme le Chilien Gary Medel (Vasco da Gama) et l’Autrichien Marko Arnautovic (Inter Milan). En revanche, il y a eu des investissements avec près de 30M€ dépensés sur Oussama El Azzouzi (Union Saint-Gilloise), Nikola Moro (Dynamo Moscou), Stefan Posch (Hoffenheim), Dan Ndoye (Bâle) et Sam Beukema (AZ Alkmaar). Alors que Musa Barrow, Riccardo Orsolini, Nicolas Dominguez et Lewis Ferguson sont toujours au club, Bologne tentera de se frayer un chemin et faire sensation à l’image de la neuvième place de la saison passée. Dans une année décisive pour la prolongation de contrat de son entraîneur, le Torino d’Ivan Juric a été clair : l’objectif est de retrouver un ticket européen. Après de longues semaines, la direction a aussi verrouillé la signature définitive de Nikola Vlašić (West Ham), après son prêt fructueux dans le Piémont. Les Granata enregistrent les renforts d’Adrien Tamèze (Vérone) et de Raoul Bellanova (Inter), à l’heure où les Turinois travaillent sur plusieurs dossiers à conclure sur les derniers jours du marché estival.

Après une saison mitigée, Sassuolo a mis les petits plats dans les grands pour repartir sur des bases saines en respectant sa traditionnelle philosophie axée sur la jeunesse. La direction des Neroverdi ont prolongé l’entraîneur Alessio Dionisi, jeune tacticien italien qui s’offre une belle réputation transalpine. L’attaquant français Armand Laurienté est toujours dans les rangs et devrait rester après une superbe première saison en Italie. Les renforts ne sont pas des moindres puisque Sassuolo a verrouillé de très belles arrivées avec Cristian Volpato (Roma), protégé de José Mourinho, Samuele Mulattieri (Inter), Daniel Boloca (Frosinone), Luca Lipani (Genoa) mais aussi les prêts de Matías Viña (Roma), Alessio Cragno (Monza) et Mattia Viti (Nice). Un effectif très jeune et une rotation profonde, voilà de quoi être une belle surprise encore une fois. Le club d’Empoli devra également être surveillé. S’ils ont perdu l’une de leurs pépites en la personne de Fabiano Parisi (Fiorentina) et leur gardien Guglielmo Vicario (Tottenham), ils restent encore certains éléments intéressants pour espérer une jolie épopée, comme Tommaso Baldanzi, Daniel Maldini (Milan), arrivé en prêt, et Emmanuel Gyasi (Spezia)

Bien que nouvellement promu, le Genoa pourrait bien être la belle surprise cette saison en Serie A. En effet, soutenu par le fond d’investissement américain 777 Partners, le Grifone n’a pas été frileux à l’idée de dépenser pour offrir le meilleur effectif possible à l’entraîneur Alberto Gilardino, au cœur du projet depuis 2022. La direction a ramené de l’expérience avec Junior Messias (Milan), Kevin Strootman (OM), Morten Thorsby (Union Berlin) et Aarón Martin (Mayence). Le tout avec l’assurance de conserver les prêts de la saison passée en levant les options d’achat de Mattia Aramu, Josep Martinez, Radu Dragusin et George Puscas. Le Genoa a également enregistré la venue de deux jeunes joueurs à surveiller : l’international italien Matteo Retegui (River Plate) et Koni De Winter (en prêt de la Juventus). Cela travaille encore pour boucler la venue du Marseillais Ruslan Malinovskyi.

La lutte pour le maintien

Quinzième la saison passée, la Salernitana a encore réussi à se maintenir en Serie A. Coaché par Paulo Sousa et conservant Boulaye Dia qui avait brillé la saison dernière contre un chèque de 12 millions d’euros, la formation transalpine entend miser sur la continuité. Pas une mauvaise chose après un précédent exercice plus agité. Benoît Costil et Antonio Candreva vont apporter une touche d’expérience tandis que le jeune Lorenzo Pirola (21 ans) arrive de l’Inter Milan pour solidifier la défense. Maintenu avec une quinzième place, le promu Lecce va devoir confirmer. Cela se fera sans Assan Ceesay (Damac FC) et Samuel Umtiti (Lille) ni même Morten Hjulmand, vendu au Sporting CP contre un chèque de 18M€. Lecce a préféré densifier son effectif avec déjà 10 recrues dont Lorenzo Venuti (Fiorentina), Hamza Rafia (Pescara), Marin Pongracic (Wolfsbourg), Mohamed Kaba (Valenciennes) ou encore Yousef Maleh (Fiorentina). Sauvé de justesse l’an dernier suite à un barrage volcanique remporté 3-1 face à Spezia, l’Hellas Vérone tentera de vivre une saison moins compliquée. Récupérant près de 50M€ par ses ventes, le club de Vénétie s’est pour le moment peu renforcé. Seuls Riccardo Saponara (Fiorentina) et Jordi Mboula (Majorque) sont arrivés livres tandis que Jayden Braaf vient du Borussia Dortmund où il a été rétrogradé en troisième division face à une grosse concurrence. Michael Folorunsho (Naples) est venu en prêt. Rien de rassurant donc.

Promus toutes les deux, les équipes de Cagliari et de Frosinone risquent de connaître une campagne assez mitigée et devront se battre jusqu’à la dernière journée pour espérer se maintenir dans l’élite italienne. Les Sardes peuvent compter sur quelques renforts dont Ibrahim Sulemana (Vérone) et d’autres qui connaissent bien la Serie A tels qu’Eldor Shomurodov (AS Roma), Tommaso Augello (Sampdoria) et Jakub Jankto (Getafe). Quant aux Leoni, le départ surprenant de Fabio Grosso du banc, grand artisan de la montée, devrait laisser des traces. Surtout que Frosinone a également perdu Daniel Boloca, parti à Sassuolo. Ils ont quand même réalisé quelques coups avec la signature d’Abdou Harroui (Sassuolo), Marvin Cuni (Bayern II) et Riccardo Marchizza (Sassuolo). Est-ce que ces renforts seront-ils assez conséquents pour sauver les deux promus ? Ce sera en tout cas une mission difficile que les entraîneurs respectifs, Claudio Ranieri et Eusebio Di Francesco, devront mener d’une main de maître.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité