OM - Strasbourg : les notes du match

Par Léo Scalco
14 min.
Rongier (OM) au duel avec Sanson (Strasbourg) @Maxppp

En clôture de la 27e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille a concédé le match nul (2-2) dans les derniers instants face au Racing Club de Strasbourg. En infériorité numérique pendant plus d’une heure, l’OM a finalement perdu deux précieux points. Deuxièmes avec 56 unités, les hommes d’Igor Tudor ne comptent plus que deux longueurs d’avance sur le RC Lens. Auteur d’un doublé en fin de match, Jean-Eudes Aholou a tout changé.

Remontada express à Marseille. Opposé au RC Strasbourg Alsace ce dimanche soir, en clôture de la 27e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille a longtemps pensé renouer avec la victoire à l’Orange Vélodrome, mais a fini par concéder le nul, au terme d’une rencontre délicate, après avoir pourtant mené de deux buts (2-2). Les hommes d’Igor Tudor, qui décidait de faire confiance au trio offensif Ünder-Malinovskyi-Sanchez, ont longtemps souffert face à une équipe strasbourgeoise décomplexée et guidée par son duo Gameiro-Diallo. Très vite, les Alsaciens ont d’ailleurs fait comprendre aux Marseillais qu’ils n’étaient pas venus faire de la figuration sur la Canebière.

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Un Strasbourg à deux visages mais accrocheur

La première situation de la partie était à mettre à l’honneur de Diallo, qui a contraint Lopez à se coucher (4e), avant de l’obliger à détourner de peu sa deuxième tentative (16e). Il fallait aussi un sauvetage de Balerdi pour empêcher Sanson de marquer contre son ancien club (13e), alors que Delaine, seul face au gardien olympien, croisait un peu sa frappe (27e). Après avoir tancé sa direction et ses joueurs avant le coup d’envoi, les supporters de l’OM n’assistaient donc pas vraiment au spectacle espéré après deux désillusions de rang à la maison.

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Hormis un tir s’envolant dans les travées du Vélodrome de Malinovskyi (19e) et une incursion de Nuno Tavares bien gérée par Sels (22e), il n’y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent pour les locaux. Il faut dire que tout s’est compliqué quand Balerdi, en position de dernier défenseur, a accroché Diallo et s’est logiquement fait expulser par M. Pignard (29e). La pause a ensuite fait le plus grand bien à l’OM, revenu sur le terrain avec de bien meilleures intentions, face à des Strasbourgeois ayant un peu levé le pied.

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Doublé express et renversant pour Aholou

Et rapidement, Marseille a chaviré de bonheur quand Mbemba a repris victorieusement un coup franc rasant de Malinovskyi repoussé Sels (1-0, 49e). Si Prsic a manqué le cadre et le ballon de l’égalisation (69e), Sanchez, après une tentative timide (70e), s’est chargé de transformer un penalty (généreux) qu’il avait lui-même obtenu au duel avec Guilbert (2-0, 76e). Le RCSA a tout de même fini par se réveiller en fin de partie. Et quel réveil ! Si Bailly a réalisé un joli sauvetage (82e), Lopez a dû s’incliner sur une frappe à la trajectoire trompeuse signée Aholou (2-1, 88e).

Le milieu ivoirien a remis ça quelques secondes plus tard d’une frappe aussi puissante que soudaine ayant fini sa trajectoire dans les buts marseillais avec l’aide de la barre (2-2, 89e). De quoi climatiser le Vélodrome, qui aurait même pu voir son équipe perdre si Lopez n’avait pas réalisé une ultime parade face au double buteur alsacien (90e+2).

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L’OM perd donc deux points précieux dans la course à la Ligue des Champions et n’a plus que deux points d’avance sur le RC Lens, 3e de Ligue 1. Tout en enchaînant un troisième match sans succès à la maison. À noter la sortie sur blessure de Kolasinac, remplacé par Gigot, de retour après plusieurs semaines d’absence (60e). De son côté, Strasbourg arrache un précieux point dans l’optique du maintien et gagne deux places au classement, quittant la zone rouge du championnat de France.

Le classement de la Ligue 1

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L’homme du match : Jean-Eudes Aholou (8) : il est malheureusement trop irrégulier, mais quelle performance de l’international ivoirien ce soir. Il s’est époumoné dans les courses, a fourni de nombreux efforts, a récupéré de nombreux ballons brûlants, et puis il faut racler les fonds de tiroir pour relever des mauvais choix de sa part. S’il a parfois traversé des trous d’airs face aux déplacements de Malinovskyi dans sa zone, c’est lui qui a sonné la révolte en fin de rencontre. Buteur sur corner (88e), il a jeté un autre froid une minute plus tard d’une superbe demi volée (89e). Il a fait souffler un dernier vent de panique dans le temps additionnel, mais a vu Lopez repousser sa frappe. Décisif.

OM

- Lopez (4,5) : le dernier rempart marseillais n’a pas eu grand-chose à faire au cours du premier acte. Rassurant face à Diallo (4e, 15e), l’Espagnol profitait de la maladresse de Delaine, pourtant en position idéale (27e). Malgré la domination strasbourgeoise, amplifiée par l’infériorité numérique des siens, le gardien de 28 ans a répondu présent. Que ce soit sur sa ligne ou dans les airs. Peu sollicité au retour des vestiaires, il se montrait irréprochable sur ses rares interventions avant d’être lobé par la frappe d’Aholou. Seul hic d’une soirée au boulot ? Aholou en décidait autrement et allumait une énorme frappe pour offrir le match nul aux siens… Décisif sur une ultime tentative d’Aholou pour préserver un point. Frustrant.

- Clauss (5) : présent dans le couloir droit de la défense olympienne, l’ex-Lensois n’a pas vécu un premier acte de tout repos. Globalement absent offensivement, il a beaucoup subi face aux ailiers du Racing. Coupable d’une perte de balle qui aurait pu entraîner l’ouverture du score du Racing (27e), le numéro 7 phocéen, replacé en latéral droit après l’expulsion de Balerdi, a cependant eu le mérite de bien défendre (8 ballons récupérés) en fermant les espaces dans sa zone.

- Kolasinac (6) : buteur et homme du match face au Stade Rennais, le week-end dernier, le défenseur bosnien démarrait, une nouvelle fois, dans l’axe de la charnière olympienne. Sérieux dans la plupart de ses interventions, il n’a jamais été inquiété malgré les nombreux assauts strasbourgeois. Touché au niveau de l’adducteur gauche, il cédait malheureusement sa place peu avant l’heure de jeu. Remplacé par Samuel Gigot (60e), sérieux et rassurant pour son retour.

- Mbemba (6) : patron de la défense marseillaise depuis le début de la saison, le numéro 99 de l’OM enchaînait une deuxième titularisation en L1 après sa suspension purgée face au PSG. Pris par la vivacité et la technique de Diallo dès l’entame de la rencontre (13e), l’ancien joueur de Porto s’est illustré par une fragilité défensive inhabituelle. Pris dans son dos sur une nouvelle prise de profondeur de Diallo (15e), il laissait également Gameiro placer sa tête au premier poteau (38e). Bien plus solide en seconde période, il offrait également l’ouverture du score à l’OM en suivant parfaitement le coup franc puissant de Malinovskyi (49e). Match globalement cohérent.

- Balerdi (non noté) : parfois adulé, souvent critiqué, le défenseur central argentin de l’OM a réalisé un début de match très convaincant. Sérieux dans les airs, inspiré sur les prises de profondeur de Diallo en début de match (4e, 7e) mais surtout décisif sur deux tentatives dangereuses de Sanson (10e, 13e), l’ancien joueur de Dortmund quittait finalement les siens à la demi-heure de jeu. Coupable d’une légère faute sur Diallo, en position de dernier défenseur, le Marseillais laissait les siens à 10.

- Tavares (1) : inquiété et inquiétant ces dernières semaines, le latéral gauche prêté par Arsenal était très attendu face au Racing. De retour dans son couloir préférentiel, le Portugais de 23 ans a rendu une nouvelle copie désastreuse. Bien que volontaire offensivement, il a surtout brillé par ses relances approximatives, son déchet technique (25 ballons perdus) et son imprécision dans la transmission. Complètement pris par Dagba, le numéro 30 de l’OM a connu les mêmes errances au retour des vestiaires. Fragile, à contretemps et souvent dépassé, il n’a même pas pu profiter du réveil marseillais. Encore en retard sur la réduction du score strasbourgeoise, Tavares traverse une période très sombre. Une réaction est attendue…

- Veretout (4) : aligné dans un rôle de double pivot aux côtés de Rongier, l’ex-joueur de l’AS Roma a rapidement été bousculé par l’activité strasbourgeoise dans l’entrejeu. Sans commettre d’erreurs, il a malgré tout fait preuve d’un certain manque de mordant face au trio du Racing. Profitant de la fragilité alsacienne après la pause, il n’a cependant pas pu empêcher le réveil du RCSA en toute fin de rencontre…

- Rongier (4) : taulier de l’entrejeu phocéen, l’ancien milieu de terrain du FC Nantes a vécu un premier acte bien plus douloureux. Mis en difficulté face à Aholou, Liénard et Sanson, il a bien tenté de contenir la pression alsacienne mais n’a jamais pu apporter dans la construction du jeu. Plus discret qu’à l’accoutumée, il a malgré tout bien travaillé défensivement, notamment en seconde période. Prestation globalement insuffisante.

- Malinovskyi (6) : préféré à Guendouzi pour la réception de Strasbourg, le milieu offensif ukrainien a livré une première période plutôt intéressante malgré le scénario défavorable. Inspiré dans ses orientations du jeu et ses prises d’initiative aux abords de la surface strasbourgeoise, il est d’ailleurs l’auteur de la seule frappe olympienne en première période. Présent dans le duel (7 remportés sur 8 disputés), le joueur prêté par l’Atalanta était finalement récompensé en frappant le coup franc menant à l’ouverture du score des siens (49e). Juste techniquement, disponible pour les siens, l’Ukrainien monte en puissance, pour le plus grand bonheur des Marseillais. Remplacé par Guendouzi (81e).

- Ünder (4) : aligné sur le front de l’attaque marseillaise, l’international turc (45 sélections, 15 buts) a bien tenté d’apporter sa vitesse et sa percussion mais a trop souvent échoué. Coupable d’une perte de balle dangereuse en début de rencontre (3e), il n’a jamais débordé réellement l’arrière-garde strasbourgeoise. Malgré tout, son envie et son investissement apportent à l’OM. Plus discret au fil des minutes…

- Sanchez (5,5) : une nouvelle fois titularisé en pointe, le Chilien passé par l’Inter Milan et Manchester United a vécu un premier acte particulièrement difficile. Trop peu trouvé et jamais en position de frappe, l’homme fort de l’attaque olympienne a tenté d’apporter dans la construction. Sans réel impact. Esseulé et pris par l’intensité du Racing, son jeu de déviation et ses décrochages incessants demeurent malgré tout essentiels pour les Phocéens. A l’image d’une seconde période bien plus tranchante, le numéro 70 de l’OM a souvent pesé sur la défense alsacienne. Déstabilisé dans la surface par Guilbert, il se faisait justice lui-même pour mettre les siens à l’abri (ou presque). Buteur et acclamé lors de sa sortie, il laissait les siens avec le sentiment du devoir accompli. Remplacé par Bailly (81e), auteur d’un sauvetage exceptionnel dès son entrée.

Strasbourg

- Sels (3,5) : s’il n’a pas eu grand-chose à faire en première période, le portier belge ne s’est pas endormi devant la platitude du spectacle, réalisant les interventions nécessaires sur centres (23e, 42e, 45e). En revanche, il peut certainement mieux renvoyer la frappe, aussi puissante soit-elle, de Malinovskyi menant au but de Mbemba (50e). Il est pris à contre-pied sur le penalty de Sanchez (76e).

- Dagba (5,5) : titularisé pour la première fois depuis 5 rencontres, le joueur prêté par le PSG a livré une prestation sérieuse. Dans son rôle de piston droit, il a été l’animateur de son couloir où il a délivré quelques bons centres (33e, 62e, 64e). Sur le plan défensif, il a rarement été pris à revers, hormis sur un échange entre Tavares et Sanchez où il est légèrement passif (22e). Sinon, il n’a jamais eu peur d’aller chercher Tavares dans son camp et l’a obligé à défendre lors de ses montées. Remplacé par Diarra (67e)

- Nyamsi (3) : souverain la saison dernière, il ne l’est décidément plus cette saison. Dans l’axe de la défense à trois strasbourgeoise, le défenseur formé à Rennes a rarement inspiré confiance. S’il a pu faire parler son appétence pour les duels aériens, il a souvent été aspiré et laissé des trous béants dans son dos. Il a parfois pu gagner des mètres avec le ballon, mais a été rattrapé par sa maladresse et ses limites (11e). Pas loin d’être expulsé avant la pause et remplacé par Sissoko (52e)

- Djiku (4,5) : Le menu était copieux avec Alexis Sanchez comme client, mais le défenseur béninois s’en est plutôt bien sorti, du moins en première période. Auteur de plusieurs bons jaillissements devant le Chilien à qui il a livré un duel de tous les instants (35e, 43e, 44e, 55e), il est coupable d’une faute sur lui à l’entrée de la surface qui mène au but de Mbemba (49e), puis d’une autre tout aussi dangereuse en fin de rencontre (79e). Il a littéralement terminé dans les cordes.

- Guilbert (2) : comme Nyamsi de l’autre côté de la défense à trois, l’ancien joueur de Bordeaux a participé au naufrage de son équipe, donnant le sentiment qu’aucun capitaine de navire n’était à bord. Auteur de plusieurs relances manquées (37e, 42e), il a également parfois semblé à la limite comme sur Ünder (41e) où il est dépassé. Quelques bonnes interventions (43e) pour se donner de l’air mais la fébrilité l’a souvent escorté. Il concède un penalty après une manchette dans le visage de Sanchez (74e)

- Aholou (8) : voir ci-dessus

- Sanson (6,5) : s’il n’avait plus d’essence dans le moteur en seconde période, l’ancien Marseillais a semblé retrouver le feu sacré de ses plus belles heures en première. Il s’est époumoné et a parfois donné le sentiment de se démultiplier par ses courses incessantes. Dans sa conservation du ballon et sa qualité de passe, il a également été une véritable bouffée d’oxygène pour son équipe. C’est d’ailleurs sur une belle ouverture pour Diallo qu’il provoque l’expulsion de Balerdi (30e). Il aurait d’ailleurs pu ouvrir le score si l’Argentin n’avait pas détourné sa frappe en début de rencontre. Un retour précieux (31e). Remplacé par Prcic (61e), très remuant et dont la touche de créativité a été un véritable bol d’air frais pour son équipe.

- Liénard (4) : le capitaine strasbourgeois a eu du mal à exister dans cette rencontre. S’il a rapidement identifié qu’il devait alimenter Diallo dans le dos de la défense marseillaise (23e, 54e), il a affiché un taux important de déchets. Sur coups de pieds arrêtés en revanche, il a crée du danger avec son pied gauche, et est d’ailleurs passeur décisif sur le premier but d’Aholou (88e).

- Delaine (5,5) : il a disputé la quasi-intégralité de la rencontre avec un avertissement au dessus de la tête, mais n’a pas pour autant vrillé. Auteur de plusieurs bons centres en première mi-temps, il n’est pas loin d’être passeur décisif pour Gameiro (38e). Pas loin d’ouvrir le score après s’être servi dans les pieds de Clauss comme chez le primeur, mais il a finalement trop croisé sa frappe (28e). Il a baissé en régime au retour des vestiaires et a été remplacé par Sobol (67e), dont l’apport offensif a été une plus-value.

- Gameiro (4) : le joueur issu du cru a peiné à exister dans la rencontre. Beaucoup moins en vue que son compère d’attaque, Diallo, l’ancien joueur du PSG s’est en revanche montré très volontaire et généreux dans les efforts. Peu en vue, il a eu une seule occasion à se mettre sous la dent, qu’il n’a pas négociée de la tête (38e). Remplacé par Mothiba (67e) dont le jeu en pivot a donné de l’air à son équipe en fin de rencontre.

- Diallo (6,5) : toujours pas de but en carrière face à l’OM pour l’international sénégalais. Pourtant très remuant en première période, il s’est procuré deux opportunités, à chaque fois dans un angle assez fermé mais sur son mauvais pied (3e, 16e). Il est également l’auteur d’une belle action en solitaire où, après avoir effacé Mbemba, il délivre un super centre pour Sanson. C’est également lui qui joue bien le coup pour provoquer l’expulsion de Balerdi (30e). Il s’est effacé à l’image de son équipe en seconde période, avant de réémerger. Il voit sa tête repoussée sur sa ligne par Bailly (82e).

Les compositions officielles au coup d’envoi

Le XI de l’Olympique de Marseille

Le XI de Strasbourg

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