LOSC - PSG : les nouveaux choix polémiques de Luis Enrique

Par Josué Cassé
6 min.
Luis Enrique avec le PSG @Maxppp

Dimanche soir, en clôture de la 16e journée de Ligue 1, le Paris Saint-Germain n’a pu faire mieux qu’un match nul (1-1) sur la pelouse du LOSC. Si ce résultat n’a rien de préjudiciable pour le club de la capitale, toujours solidement installé en tête du championnat, les choix tactiques de Luis Enrique ont, une nouvelle fois, fait parler…

Le match d’après. Qualifié dans la douleur pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions après un nul (1-1) obtenu sur la pelouse du Borussia Dortmund, le Paris Saint-Germain retrouvait le chemin de la Ligue 1, ce dimanche soir, avec la ferme intention d’accroître son avance en tête du championnat. Opposés au LOSC, invaincu depuis le 26 septembre dernier et un revers contre Reims (1-2), les Parisiens pouvaient en effet profiter des défaites de l’AS Monaco, contre l’OL, et de l’OGC Nice, face au Havre, pour prendre sept points d’avance sur les Aiglons. Pour ce faire, Luis Enrique innovait encore. Achraf Hakimi sur le banc, Warren Zaïre-Emery, homme à tout faire du club de la capitale, était alors aligné en tant que latéral droit dans le 4-3-3 francilien (­3-2-2-3 en phase offensive).

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Une composition de départ discutable…

Suspendu, Gianluigi Donnarumma laissait lui sa place à Arnau Tenas alors que Danilo Pereira et Marquinhos formaient la charnière centrale parisienne. Dans l’entrejeu, Manuel Ugarte accompagnait Kang-In Lee et Vitinha. Enfin, sur le front de l’attaque, Bradley Barcola était, une nouvelle fois, préféré à Randal Kolo Muani et débutait aux côtés d’Ousmane Dembélé et Kylian Mbappé, titularisé pour la quatrième fois de rang dans une position de numéro 9. Une composition de départ globalement inédite et des choix forts réalisés par le technicien espagnol mais un résultat assez décevant, en témoigne la prestation collective relativement terne des Parisiens et le match nul (1-1) finalement concédé en terres nordistes. Rapidement questionné sur ses choix, Luis Enrique ne cédait pourtant pas à la panique, préférant rappeler que ces innovations pourraient s’avérer précieuses pour le reste de la saison. «Après chaque minute, une minute, 10, 70 ou 90 qu’un joueur va jouer ce sont des informations pour nous que nous allons utiliser pour la suite. Je ne connais pas le futur mais comme le match à Dortmund, ce soir va nous servir pour la suite. Nous avons l’objectif de lutter pour tous les titres», assurait ainsi l’ancien coach du Barça.

À lire Brest : la sortie forte d’Eric Roy sur le PSG de Luis Enrique

Classement live

# Équipe Pts J DIF G N D BP BC
1 PSG PSG 69 30 47 20 9 1 73 26
4 Lille Lille 52 30 17 14 10 6 43 26

Choix le plus marquant mais loin d’être le plus contestable, dimanche soir, ce rôle hybride confié au jeune Warren Zaïre-Emery, étincelant ces dernières semaines. Tantôt arrière droit quand Paris n’avait pas le ballon, tantôt milieu de terrain quand les joueurs de la capitale avaient la balle, le jeune joueur de 17 ans, crédité d’un 6,5 par notre rédaction, a en effet bien tenu son rang. «Nous avons réussi à faire ce que je voulais. C’est-à-dire avoir un joueur dans l’axe avec beaucoup de qualité quand nous avions le ballon, pour apporter du soutien, et qui change de position continuellement avec Vitinha. Ce qui a permis de générer des situations de supériorité face à une équipe de Lille qui défend très bien. Dans ces situations-là, nous avons pu exploiter les espaces. Et je crois que ça a très bien fonctionné. Le match m’a beaucoup plu durant 80 minutes. Quand il (Zaïre-Emery, ndlr) n’avait pas le ballon, il devait remplir la fonction d’un latéral droit», confirmait ainsi Luis Enrique en conférence de presse, estimant par ailleurs avoir vu «le meilleur match de la saison d’un point de vue défensif».

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Un système tactique questionnable

Si cette décision s’est donc globalement avérée payante - même si la présence d’Achraf Hakimi sur le banc des remplaçants a laissé Ousmane Dembélé bien plus seul sur son côté droit - le reste est cependant beaucoup plus mitigé, à commencer par la nouvelle titularisation de Kylian Mbappé dans un rôle de numéro 9. Donnant l’impression d’être perdu sur la pelouse de Pierre-Mauroy, le Bondynois n’a jamais véritablement pesé sur cette rencontre. Malgré un penalty marqué, son 16e but de la saison en Ligue 1, l’ancien Monégasque s’est ainsi distingué par une attitude plus que contestable. Peu impliqué défensivement, invisible par séquences et bien trop peu impactant, notamment dans son jeu sans ballon, l’international français semble ainsi souffrir de ce nouveau positionnement. Un rendement moindre qui ne semble pourtant pas effrayer Luis Enrique, qui décidait d’aligner le Tricolore à la pointe de l’attaque francilienne pour la quatrième fois de suite. «Je l’ai déjà dit plusieurs fois : la seule différence à chaque match est de savoir qui va l’accompagner ? Soit sur les côtés, soit plus dans l’axe. Vous pouvez me poser cette question des millions de fois, ce sera toujours la même réponse».

«Kylian joue où il décide. Il a une liberté totale de jouer à l’intérieur, plus sur le côté. S’il est plus à l’extérieur, à nous d’équilibrer nos positions. La différence est de savoir qui va suivre Kylian, un attaquant à l’extérieur ou à l’intérieur ? Cela dépend du match», ajoutait, à ce titre, le technicien parisien au micro de Prime Vidéo. Questionnable également, cette nouvelle titularisation de Manuel Ugarte dans l’entrejeu parisien. Si le milieu de terrain uruguayen de 22 ans, remplaçant contre le Borussia Dortmund, semble clairement accuser le coup ces derniers temps, l’ancien sélectionneur de la Roja aurait aussi pu faire confiance à Danilo Pereira dans une position plus avancée et aligner une charnière centrale composée de Marquinhos et Milan Skriniar. Enfin, la nouvelle prestation en demi-teinte de Bradley Barcola, préféré à Randal Kolo Muani, laisse également dubitative (2 duels sur 11 remportés, 2 dribbles réussis sur 7 réalisés, 17 ballons perdus, aucun centre réussi…). Autant de défaillances individuelles qui ne doivent pas non plus cacher les limites observées de cette organisation tactique hybride.

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Avec ce 4-3-3 en phase défensive, transformé en ­3-2-2-3 avec le ballon, plusieurs hommes de Luis Enrique semblaient, en effet, perdus. Le plus criant étant Kylian Mbappé dans ce rôle de numéro 9, et ce malgré la présence de Randal Kolo Muani et Marco Asensio, deux recrues estivales capables d’évoluer à ce poste. Plus globalement, le champion d’automne s’est surtout distingué par un manque de mordant offensif et une mobilité parfois bien en-deçà de ce que doit exiger un tel rendez-vous. Trop stérile, la possession parisienne n’a finalement abouti qu’à quelques situations chaudes et les statistiques ne font que renforcer ce constat (2 tirs cadrés sur 10 tentatives). Fragilisée par la profondeur amenée par Jonathan David en fin de match, la défense des Rouge et Bleu finissait quant à elle par craquer. «On a fait un match très complet pendant 80 minutes, on a perdu le contrôle dans les 10 dernières minutes, on n’arrivait pas à sortir du pressing de Lille. Mais c’est le football, il ne dure pas 80 minutes. On savait que ce serait un match très difficile, Lille est une bonne équipe, elle défend bien, un peu comme nous. On repart avec un nul. Plus que de la frustration, ça fait mal», jugeait pourtant Luis Enrique en conférence de presse. Au regard de la prestation francilienne, pas sûr que cette analyse soit partagée par l’ensemble des observateurs…

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