Le miracle n’a pas eu lieu pour Arsenal. Malgré une première période de feu, les Gunners n’ont pu l’emporter qu’avec trois buts d’écart face à un bien triste Milan AC (3-0). Les Rossoneri se qualifient donc pour les quarts de finale grâce à leur victoire à l’aller (4-0).

Arsenal peut nourrir d’énormes regrets ce soir. Les Londoniens sont passés tout près d’un énorme exploit. Il leur fallait remonter un handicap de quatre buts pour pousser le Milan AC aux prolongations. Ils ne leur a finalement manqué qu’un petit but pour y parvenir. Une réalisation après laquelle ils ont couru toute la seconde période. En vain. Auteurs d’un énorme début de match, les Gunners prenaient rapidement l’ascendant sur des Rossoneri méconnaissables.
Laurent Koscielny (7e), à la reprise d’un corner d’Alex Oxlade-Chamberlain ; Tomas Rosicky (26e), d’une frappe pleine d’opportunisme ; et Robin Van Persie (43e), sur penalty; donnaient un avantage conséquent et mérité aux pensionnaires de l’Emirates à la pause. Seulement, les hommes d’Arsène Wenger n’ont pu répéter la même performance au retour des vestiaires. Toujours dominateurs, ils ont touché du doigt le bonheur, mais Christian Abbiati s’est interposé.
Grâce à une double parade énorme devant Gervinho puis Van Persie (59e), le portier italien permettait à ses partenaires de rester dans le match. Et comme réveillés par ce signal d’alarme, les Lombards s’impliquaient un peu plus dans le jeu et l’impact, sans être exceptionnels loin de là. Cela suffisait néanmoins à faire baisser le rythme des partenaires d’Alex Song, moins saignants en fin de match, les flèches Oxlade-Chamberlain et Walcott payant notamment leurs efforts initiaux.
Malgré cette énorme débauche d’énergie inutile au final, Arsenal a peut-être vu naître une équipe ce soir. Depuis la révolte face à Tottenham (5-2, 26 février), les Rouge-et-Blanc enchaînent les bons résultats. Ils ont aujourd’hui prouvé qu’ils étaient capables de répéter cela à l’échelon européen même s’ils ne retiendront sans doute que la déception liée à l’élimination. Côté Milan, il faudra tout simplement essayer de jouer deux matches pour espérer franchir le cap des quarts de finale. Et avec un Zlatan Ibrahimovic toujours aussi inquiétant quand résonne le générique de la C1, cela risque d’être bien compliqué…
L’homme du match : Laurent Koscielny (7,5) : esseulé, le Français lance parfaitement les débats en ouvrant le score d’une tête imparable dès la 7e minute sur corner. Patron de l’arrière-garde londonienne, l’ancien Merlu s’est encore distingué en réalisant d’excellentes interventions pleines de vivacité, mettant Zlatan Ibrahimovic sous l’éteignoir pendant tout le match, sans parler de ses bonnes relances.
Arsenal :
Szczesny (6,5) : lors des 45 premières minutes, le Polonais n’a rien eu à faire, même si une occasion d’El Sharaawy juste avant la pause lui a causé une belle frayeur. Auteur de sorties impeccables, il a permis aux siens d’entretenir l’espoir jusqu’au bout sur une parade sur sa ligne sur un tir à bout portant de Nocerino (77e).
Sagna (6,5) : le Français a démarré ce match tambour battant. Très offensif, il a bien combiné avec Walcott, n’hésitant pas d’ailleurs à encourager l’Anglais à repiquer dans l’axe afin d’avoir plus d’espaces sur son flanc droit. En manque de compétition, il a été moins en vue au retour des vestiaires.
Vermaelen (6,5) : plus incisif qu’à l’aller, le Belge n’a pas joué les faire-valoir de Koscielny. Solide dans ses duels, il s’est même autorisé quelques montées.
Koscielny (7,5) : voir ci-dessus
Gibbs (6) : il a eu du mal face à la vivacité d’El Sharaawy en première période, mais ça s’est arrangé par la suite. Malheureusement pour ses partenaires, sa faible influence offensive a privé Arsenal de munitions, notamment lorsque le Milan AC a pris le contrôle du match.
Song (7,5) : le milieu camerounais a été partout sur le terrain. Solide dans la récupération, il a remonté un nombre incalculable de ballons vers ses attaquants. Il a également imprégné un rythme soutenu aux Milanais grâce à un pressing de tous les instants. S’il a été un véritable poumon sur le terrain, l’accumulation des matches (amical avec le Cameroun, Liverpool) en peu de temps lui a coûté d’être lucide dans ses choix dans les derniers instants de la partie.
Rosicky (7,5) : très actif en début de match, le Tchèque profite d’un renvoi plein axe de Thiago Silva suite à un centre de Walcott pour battre Abbiati (26e) et porter la marque à 2-0. Cherchant toujours le décalage, le Mozart des Gunners a été le joueur par quoi la les ballons sont passées. À l’aise et mobile, il aurait cependant pu tenter sa chance plus souvent face au but.
Oxlade-Chamberlain (6,5) : passeur décisif pour Koscielny (7e), le jeune Anglais a toutefois eu du mal à se positionner dans l’axe de l’entrejeu londonien. Mais sur sa première véritable accélération il a provoqué le penalty du 3-0 (43e). À 18 ans, il s’est montré plus à l’aise qu’un Gervinho pourtant plus expérimenté, tentant de percuter et soignant ses transmissions de balle. Il a logiquement baissé le pied au fil des minutes. Remplacé par Chamakh (75e).
Walcott (6) : à l’origine du deuxième but des Gunners, il a profité d’un Mesbah timide pour s’engouffrer dans les brèches. Mais s’il a beaucoup apporté par ses rushes, il s’est souvent heurté au bloc défensif, la faute à une maîtrise du cuir pas toujours au point. Remplacé par Park (84e).
Gervinho (4) : positionné sur le côté gauche, l’Ivoirien a rarement fait la différence dans ses dribbles et ses accélérations.
Van Persie (6,5) : s’il n’a réussi sa première grosse frappe qu’à la 19e, c’est parce que le Hollandais a souvent été serré par les défenseurs adverses. Mais le meilleur buteur d’Arsenal est inarrêtable et sait soigner ses statistiques. Buteur sur penalty (43e), il manque néanmoins un but tout fait suite à un arrêt incroyable d’Abbiati (59e). Plus discret ensuite, à l’image de son équipe.
Milan :
Abbiati (6,5) : le héros rossonero ce soir. S’il a pris trois buts sur lesquels il ne peut pas grand-chose, le vétéran azzurro a été décisif à plusieurs reprises. Il a détourné plusieurs tentatives de Van Persie (10e et 19e) avant de réaliser LA double parade qui a permis aux siens de rester dans le match et de se qualifier. Grâce à deux réflexes, il a sorti une frappe détournée de Gervinho avant d’empêcher Van Persie de pousser le ballon au fond des filets (59e). Allegri lui pardonnera donc son jeu au pied parfois approximatif.
Abate (5,5) : le latéral droit rossonero est l’un des rares à avoir été au niveau en première période, Plutôt bon face à Gervinho et Gibbs sur son aile, il s’est même permis de proposer sur le plan offensif avec de belles montées (17e, 33e) et une bonne frappe captée par Szczesny (33e).
Mexès (6) : souvent au trot, l’international tricolore a laissé un peu trop de liberté à Van Persie. Il n’a pas commis d’erreur grossière avec notamment de bonnes anticipations et interventions décisives (21e, 51e, 54e, 64e, 79e, 83e) et une situation chaude bien résolue (28e). Solide dans la tempête.
Silva (4) : premier acte terrible pour le Brésilien. Magnifique devant Walcott (14e) et Van Persie (30e) et précieux grâce à son jeu de tête, il offre, d’une relance désastreuse dans l’axe, le second but à Rosicky (26e). Au diapason de Mexès au retour des vestiaires, il a fermé la boutique pour assurer l’essentiel.
Mesbah (2) : pour sa première sortie de sa carrière en Ligue des Champions, le gaucher a été complètement dépassé par le rythme. Il est impliqué sur deux des buts encaissés par les siens. Il se fait déposer par Walcott sur l’action qui amène le but de Rosicky (26e) et il provoque le penalty de RVP (43e) en fauchant Oxlade-Chamberlain avec la complicité de Nocerino. Le Fennec n’a jamais pris le dessus sur Walcott. À noter une belle frappe du droit (62e). Remplacé par Bonera (90e).
Van Bommel (5,5) : averti d’entrée de jeu (5e), le Néerlandais a dû faire preuve de métier pour finir la partie sans encombre. Et au final, il s’en est bien sorti, en grattant quelques ballons précieux, en relançant proprement et en donnant le tempo. Un véritable taulier.
Nocerino (4,5) : le milieu milanais a été moins en vue qu’à l’accoutumée. Cantonné à un rôle défensif de contention, il a amené du mouvement mais pas de profondeur, ni de verticalité en première mi-temps. Pire, il a provoqué, en duo avec Mesbah, le penalty de RVP (43e) en fauchant Oxlade-Chamberlain. Bien mieux ensuite, il a offert une superbe ouverture gâchée par El Sharaawy (45e +1) et raté un but tout fait seul devant Szczesny (76e). Averti (86e).
Emanuelson (3) : un match à oublier comme son coup franc horrible (57e). Car malgré toute la bonne volonté affichée, l’ex-pensionnaire de l’Ajax Amsterdam n’a eu aucun impact sur le jeu hormis un bon centre (53e).
Robinho (3,5) : positionné en meneur de jeu, le Brésilien a tenté d’organiser le jeu offensif. Sans réel succès. Avec une frappe trop enlevée (8e) et peu de différences créées par ailleurs balle au pied, l’international auriverde est loin d’avoir tenu son rang, hormis quelques belles passes en profondeur réduites à néant par Ibra.
El Sharaawy (3,5) : le dépucelage du Pharaon ne restera pas dans les annales. S’il s’est baladé sur le front de l’attaque, et même parfois plus bas sur le pré, à la recherche de ballons, le jeune espoir italien n’a déstabilisé qu’en de rares occasion la défense des Gunners. Malheureusement, il a raté sa seule grosse occasion, isolé face à Szczesny (45e +1), avant d’écraser une frappe (69e) après un bon rush plein axe. Remplacé par Aquilani (70e). Il donne un ballon en or que Nocerino n’a pu convertir (76e).
Ibrahimovic (3) : le fantasque Suédois a été très discret ce soir. Un peu esseulé devant, il est trop souvent tombé dans le piège du hors-jeu en première période. Bien pris par l’axe défensif des Gunners, il a dézoné, jouant parfois même arrêté dans le rond central… Pas non plus inspiré dans ses déviations, Ibra n’a eu qu’une occasion en or après un dégagement raté plein axe de Sczcesny (62e) mais il l’a ratée. Totalement impuissant à l’image de ses deux coups francs ratés (75e et 86e).
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