Ligue 1

OL : John Textor sort du silence et assassine la DNCG

Silencieux depuis l’annonce du maintien de l’OL en Ligue 1, John Textor a pris la parole. L’homme d’affaires américain en a profité pour régler quelques comptes avec la DNCG.

Par Dahbia Hattabi
5 min.
John Textor cowboy @Maxppp

Mercredi soir, Michele Kang, la nouvelle présidente de l’Olympique Lyonnais, s’est présentée en conférence de presse au Groupama Stadium aux côtés de Michael Gerlinger (DG). Attendue à 19 heures, elle est même arrivée en avance. Un style qui tranche avec celui de John Textor, qui avait pour habitude de se présenter avec pas mal de retard. Dans leurs façons de s’exprimer, les deux Américains sont aussi bien différents. Si le boss de Botafogo n’hésitait pas à faire des réponses à rallonge et souvent à côté de la plaque pour noyer le poisson, Kang, elle, a été plus concise et un peu plus précise, même si elle ne pouvait pas tout dire non plus. Celle qui est née en Corée du Sud a d’ailleurs pris soin de ne jamais citer le nom de John Textor quand les journalistes lui ont posé des questions à son sujet.

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Textor vise Sheffield Wednesday

Elle a toutefois fait comprendre qu’il n’aurait plus de liens avec les pensionnaires du Groupama Stadium. De son côté, John Textor n’a pas communiqué publiquement depuis l’annonce du maintien des Gones en Ligue 1. Quand le club a été rétrogradé, il avait posté un message sur ses réseaux sociaux. Cette fois-ci, rien du tout. Du moins, jusqu’à hier. En effet, l’homme de 59 ans a finalement pris la parole lors d’un entretien accordé à TalkSport. Il a notamment évoqué le limogeage sans ménagement de Renato Paiva, son ancien entraîneur à Botafogo. Il a également été question du rachat d’un club anglais. Le natif du Missouri a avoué avoir des vues sur Sheffield Wednesday.

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«Ils devraient pouvoir se battre pour le titre chaque année, mais ce n’est pas le cas. Mes enfants sont de grands supporters de Palace, et je crois que mon premier match de football a eu lieu contre Stockport County (club de 4e Division). Mon premier match de Premier League était beaucoup plus ancien, ce qui m’a permis de découvrir une autre facette du football anglais. Je préfère nettement les clubs de Championship.» Textor, qui soigne son image en Angleterre avec cette sortie médiatique, en a profité pour évoquer la situation de l’OL. Un club où on ne garde pas du tout un très bon souvenir de lui ainsi que de ses méthodes assez particulières.

L’Américain charge la DNCG

«Je pense que les gens doivent comprendre la DNCG. Vous n’avez jamais vu une situation dans laquelle un club se rend à une audience et dispose d’importantes liquidités, d’importants flux de trésorerie entrants. En fait, on prévoit même qu’il y aura quelques centaines de millions supplémentaires provenant de la vente de (Crystal) Palace. Comment un club comme celui-là peut-il être relégué pour des raisons de durabilité ? La même semaine, nous avons passé l’évaluation de durabilité de l’UEFA, qui est très complète et extrêmement professionnelle. La réponse est que le processus de la DNCG est très subjectif. Ce n’est pas tout noir ou tout blanc. Ils prendront littéralement vos revenus de joueurs et de transferts et diront : "eh bien, cela doit être nul."»

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Il poursuit : «nous générons 100 millions de dollars (un peu plus de 85 M€, ndlr) par an de ventes de joueurs. Or, selon leur modèle de durabilité, ils doivent se projeter dans l’avenir comme s’il n’y avait aucune vente de joueurs. Mais un contrat de 70 millions de dollars (environ 60 M€, ndlr) provenant de la vente à terme d’un actif incorporel ne leur a pas vraiment plu. Ils ont dit : "70 millions de dollars, à jeter." Puis "100 millions de dollars de ventes de joueurs, à jeter." Mais il y a eu une suggestion. 10 millions de dollars (8,5 M€) par mois provenant de nos flux de trésorerie multi-clubs qui proviennent de Botafogo et d’autres endroits. 130 millions de dollars (111 M€, ndlr) à l’OL au cours des 12 derniers mois, à jeter.»

Il estime qu’il était un problème pour le gendarme financier

Questionné sur les raisons qui ont poussé la DNCG à sanctionner l’OL, Textor a été clair : « je pense que je suis en grande partie le problème. J’essaie d’être un agent de changement. Je pense que la gouvernance en France ne fonctionne pas. Nous essayons de mettre en place un modèle de Premier League dans lequel chaque club dispose d’un droit de vote. Cela n’avait jamais été fait de cette façon auparavant. La Ligue est constamment accusée de corruption. Il y a eu une plainte contre le président. La Fédération française de football tente de prendre le contrôle, ce qui est une grave erreur. Et je me présente devant plusieurs commissions et je dis que je remets littéralement en question l’existence de la DNCG et son bien-fondé.»

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Il continue : « donc, si je parle d’un nouveau modèle, d’un modèle réformiste où il n’y aurait pas de DNCG mais des règles claires et nettes comme en Premier League, je ne suis probablement pas la personne la mieux placée pour aller demander le soutien de cette même DNCG. Donc oui, le problème, c’est moi. J’étais un perturbateur, un réformateur. Oui, le chapeau de cowboy était drôle, mais pas pour eux. Nasser (Al-Khelaïfi) l’aimait et le trouvait drôle. On s’entend très bien. Mais non, je ne m’intègre pas très bien dans le modèle de gouvernance français.» John Textor a donc bien vidé son sac et taclé la DNCG, qu’il ne porte visiblement pas dans son cœur.

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