Celtic Glasgow : les débuts catastrophiques du Français Wilfried Nancy, déjà sur la sellette
Wilfried Nancy a connu hier soir sa 4e défaite en autant de matchs à la tête du Celtic. Le Français est déjà la cible des critiques, certains supporters réclamant déjà son départ.
«Wilfried Nancy aura-t-il le mandat le plus court de l’histoire comme entraîneur du Celtic ?» C’est ce que placarde le Daily Record après le revers sur la pelouse de Dundee United (2-1) en championnat. La question peut sembler un brin provocante mais elle illustre une réalité. Le Français arrivé sur le banc du mythique club écossais le 4 décembre dernier est déjà sur un siège éjectable. Il a dirigé 4 matchs pour 4 défaites. Dès sa 3e apparition, certains supporters réclamaient déjà son départ… Les Hoops n’avaient plus vécu pareille série depuis… 1978. Nancy avait 1 an.
D’autres chiffres montrent l’étendue de la crise vécue par le club vainqueur de 13 des 14 derniers titres de champion. Dundee United n’avait plus battu le Celtic depuis 2014 toutes compétitions confondues, et en a profité pour mettre fin à sa série de 7 matchs de suite sans victoire. Des supporters ont à nouveau manifesté leur mécontentement hier en tribune, placée juste à côté de celle où étaient assis les membres de la direction, simplement séparées par un rang de policiers. La direction justement a déjà dû monter au créneau pour défendre le technicien de 48 ans.
Soutien de la direction
«Je comprends les inquiétudes des supporters quant à notre situation actuelle. Je comprends et je respecte le droit de chaque supporter d’exprimer son mécontentement et de nous le partager, a réagi Michael Nicholson, le directeur général du club. Mais nous savons où nous voulons aller. Étape par étape, notre rôle est d’accompagner Wilfried, son équipe et l’effectif pour atteindre nos objectifs. Nous avons commencé à travailler avec Wilfried cette semaine en vue du mercato hivernal et du mercato estival car nous savons que nous avons un projet à soutenir.»
Ce discours ne risque pas de rassurer les fans, particulièrement en colère contre ce dirigeant, qu’ils considèrent comme le responsable d’à peu près tous les maux du Celtic. Les Bhoys vivent une sale période. Quelques heures plus tôt, le président Peter Lawwell annonçait son départ fracassant en raison d’«injures et menaces intolérables». D’autres membres du board ont été agressés après la défaite en finale de la Scottish League Cup dimanche dernier face à St. Mirren (3-1). La situation est explosive à tous les étages et Nancy doit se demander ce qu’il est venu faire là-dedans.
«Vous allez me prendre pour un idiot, mais je constate de nettes améliorations»
«J’ai entendu, évidemment, ce n’est pas agréable à entendre, expliquait l’entraîneur hier soir à propos de la grogne des supporters. Je comprends leur frustration. C’est nouveau pour moi aussi de perdre quatre matchs d’affilée. C’est nouveau pour les joueurs et c’est quelque chose dont nous ne voulons pas. Je ne pense pas que ce soit un poste trop important pour moi. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour travailler. Vous allez me prendre pour un idiot, mais je constate de nettes améliorations. Je constate des progrès chaque jour», persuade-t-il, attendant des jours meilleurs concernant les résultats.
Le Havrais souhaitait passer un cap dans sa carrière d’entraîneur en venant en Europe. Il est servi. Le joli CV qu’il s’est construit en MLS (assistant de Rémi Garde et Thierry Henry à l’Impact de Montréal notamment, avant d’en devenir le numéro un, puis de remporter une MLS Cup et une League Cup avec Colombus) lui a ouvert les portes du Celtic, club mythique à la dérive. La pression populaire pour faire revenir Martin O’Neil est intense. Il faut dire que le Nord-irlandais est une figure chez les Hoops, qu’il a dirigés entre 2000 et 2005, avant d’assurer un intérim presque parfait avant Nancy (7 victoires en 8 matchs).
L’ombre de Martin O’Neil
Malgré ses 73 ans, O’Neil est considéré comme l’homme de la situation par de nombreux supporters et observateurs, certains sont proches de lui d’ailleurs. De là à savonner la planche du Français ? Nous n’en sommes pas encore là, mais les médias écossais parient même qu’il ne sera déjà plus sur le banc pour le derby contre les Rangers le 3 janvier prochain, dans 4 matchs. Pour faire taire les Cassandre, il a 3 journées pour redresser une situation pourtant loin d’être désespérée. 2e derrière Hearts, le champion en titre n’a que 6 points de retard avec un match en moins. C’est déjà trop pour une telle institution, qui se refuse à croire que le record de 5 défaites consécutives datant de 1947 sera égalé pour la réception d’Aberdeen dimanche.
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