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Drogue, retards de salaire, blessure cachée : l’incroyable mésaventure de Bevic Moussiti-Oko à Boluspor

Par Chemssdine Belgacem
4 min.
Bevic Moussiti Oko avec Ajaccio @Maxppp

Les suiveurs du football français et des échelons inférieurs ont de bons souvenirs de Bevic Moussiti-Oko. Fort d’une riche carrière dans l’Hexagone, l’attaquant polyvalent de 29 ans est notamment passé par Dunkerque, Le Havre, Le Mans ou encore Ajaccio. Actuellement à Concarneau, le natif de Brazzaville était encore en Turquie en début de saison. Pourtant, avec Boluspor, club de deuxième division, rien ne s’est passé comme prévu. Après une expérience mitigée avec le MKE Ankaragücü, Moussiti-Oko fait le choix de rester dans la capitale turque pour se relancer. Dès son arrivée, un nouvel entraîneur arrive et jette un froid sur son temps de jeu. Pour autant, l’attaquant joue et inscrit même un doublé en préparation. Cependant, les soucis débutent avec une douleur qui s’active en octobre : «je me fais une lésion. Je fais l’IRM et ils me disent qu’il n’y a rien. Je leur fais confiance. Je sentais que ça me faisait mal. Je leur faisais confiance donc je m’y remets. La douleur persiste, je refais une autre IRM après trois semaines. Encore rien visiblement. Après le dernier match, je leur demande les clichés et ils ne veulent pas. Je me dis "ah ouais, c’est bizarre". Le doc m’a dit que j’avais qu’une hémorragie.» Malgré tout, l’ailier continue de travailler, mais sent que ces interrogations suscitent une vraie paranoïa auprès de ses dirigeants. Dès lors, ces derniers auraient imaginé un stratagème machiavélique pour l’évincer selon lui : «j’avais des troubles du sommeil, je leur présente un médicament quand je suis arrivé au club et ils m’en donnent un autre. Derrière ça s’enchaîne, ils me mettent remplaçant. La situation commence à devenir tendue. Ils le montraient et ils faisaient passer des messages. Ils avaient mis une liste dans le bureau du coach. Ça, je ne calcule pas. J’aime me sentir concerné. Je marque et je reviens. Un jour, à l’entraînement, j’essaye d’accélérer, la douleur revient encore plus forte. Je ne peux plus accélérer et je veux refaire une IRM sur Paris. Ils ne veulent pas, le ton monte et ils cherchent des prétextes pour casser mon contrat. Le directeur sportif me parle et me dit que mes médicaments contre les troubles du sommeil sont dopants. Pourtant, je prenais que ceux qu’ils m’avaient donnés à mon arrivée. »

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Dès lors, un scénario digne des plus grandes séries hollywoodiennes se produit à l’encontre de l’ancien du Mans. Alors qu’il part pour faire des tests médicaux en ville, le numéro 13 de Concarneau laisse ses amis garder sa chambre dans le camp d’entraînement : «j’ai laissé mes potes dans ma chambre pour m’attendre et qu’ils ne viennent pas dans ma chambre pendant mon absence pour y mettre des produits compromettants à mon insu. Un jour, ils vont dans ma chambre et demandent à ce que mes amis quittent la chambre. Je repars au club, ils me menacent avec un avocat. Soit, on te met 45 jours en garde à vue. Ils veulent que j’aille faire un test sanguin avec leur labo. Moi, je ne veux pas, je n’avais pas confiance. Ils m’ont demandé d’aller jeter les médicaments qu’ils m’avaient donnés. En les écoutant, je le fais dans la chambre du camp d’entraînement sauf qu’ils avaient placé une caméra de surveillance dans ma chambre. Ils ont envoyé cette vidéo à la police qui est venue perquisitionner ma maison en parlant de drogue. Les policiers m’ont emmené au poste, ils m’ont fait faire des tests urinaires et ils ont vu qu’il n’y avait rien. De mon côté, comme la confiance était rompue, j’avais décidé d’aller faire des tests de mon côté pour prouver que j’étais clean. Il y avait un tel climat de méfiance…» En parallèle, il y avait aussi des retards de salaire dont parle aujourd’hui le joueur de 29 ans. Finalement, Bevic Moussiti-Oko parvient à un accord avec le club pour casser son contrat d’un commun accord. Mais encore une fois, ses dirigeants tentent un nouveau coup pour le piéger : «en concertation avec mon avocat, on se met d’accord sur des clauses bien spécifiques. Je prends en photo avec le traducteur pour envoyer avec ma photo à mon avocat. Il me dit que c’est bon. Il y a trois versions et je prends la version joueur. Le président a signé les deux autres. Ils ont envoyé une version différente à la Fédération et au club. En février, il y a eu un versement qu’ils n’ont pas fait et la, ils m’envoient un extrait totalement différent de celui que j’avais pris en photo. Je me rends compte qu’ils ont changé le truc juste pour me faire quitter le club. Je vais lancer une procédure FIFA car c’est la première fois que telle mésaventure m’arrive. Le directeur sportif a menacé d’autres joueurs. Il a sali ma réputation auprès d’autres joueurs et clubs.» Encore souffrant de la même blessure qu’il traîne depuis son aventure en Turquie, Bevic Moussiti-Oko ne compte pas se laisser faire et regrette que sa blessure n’ait pas été traité comme il se doit dès le début : «s’ils avaient été réglos avec moi depuis le début sur cette blessure, je jouerais actuellement», regrette l’intéressé.

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