Marcelo : « Juninho a donné un truc spécial au groupe »
À 33 ans, Marcelo est l’un des tauliers du vestiaire de l’Olympique Lyonnais. Titulaire en puissance, le Brésilien à l’hygiène de vie irréprochable fait son maximum tous les jours pour être exemplaire et surtout conserver sa place au sein du onze de Rudi Garcia. Grand-frère pour les plus jeunes chez les Gones, le défenseur central se plaît à Lyon où il compte bien apporter sa pierre à l’édifice pour réaliser une belle saison. Cela passera par une belle performance dimanche soir au Parc des Princes face au Paris Saint-Germain. Avant ce choc cinq étoiles, Marcelo est revenu au micro de Foot Mercato sur son aventure à l’OL, tout en évoquant son envie de jouer le plus longtemps possible et le match à venir dans la capitale contre le PSG de Neymar, Mbappé & co. Entretien.

Foot Mercato : vous êtes arrivé à l’OL en 2017. Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre expérience ici ?
Marcelo : oui, ça fait déjà trois ans que je suis ici. Je suis content, car beaucoup de choses se sont déjà passées. Elles m’ont faites progresser en tant que joueur et aussi en tant que personne. L’Olympique Lyonnais est un club magnifique. Je suis très bien ici, car les gens sont très gentils, donc c’est un plaisir de travailler et de passer mes journées avec tout le monde ici.
FM : en quoi avez-vous évolué à l’OL ?
M : chaque année si tu ne progresses pas, ce n’est pas bien. Je suis content d’avoir progressé. J’ai appris beaucoup de choses ici. J’ai appris à parler le français. Pour ma vie à côté du foot, c’est également très important. Donc je me suis fait beaucoup d’amis français et j’en suis très content.
FM : quel est votre meilleur souvenir à Lyon ?
M : mon meilleur souvenir, c’était le match contre Saint-Étienne à l’extérieur. On a gagné 5-0 là-bas (5 novembre 2017, ndlr). Il y a aussi le match contre la Juventus que l’on a gagné 1 à 0 ici (26 février 2020, ndlr). Cela nous a permis de jouer le Final 8 et d’atteindre la demi-finale de la Champions League. Donc, pour moi, ces deux matches restent de grands souvenirs.
FM : quel a été le plus mauvais moment ?
M : tout le monde le connaît, c’est ce qu’il s’est passé avec les supporters. Mais aujourd’hui, c’est du passé. J’ai appris.
FM : quel statut avez-vous dans l’équipe ?
M : je suis le plus vieux, je pense (sourire). Je suis le plus ancien parce que j’ai 33 ans. Je peux donner beaucoup d’informations, transmettre mon expérience aux jeunes qui jouent avec nous ici. Même Memphis (Depay) et Anthony Lopes sont des joueurs qui ont de l’expérience, car ils ont joué beaucoup de matches en carrière. Mais je suis sûr que je peux donner un peu de conseils aux jeunes pour les aider à progresser sur le terrain.
Marcelo juge son début de saison
FM : quelles sont vos ambitions personnelles cette saison ? Comment jugez-vous votre début de saison ?
M : mon objectif personnel est que l’on puisse terminer à une bonne place au classement en championnat. Je me sens très bien, en confiance. Aux entraînements aussi, je travaille beaucoup pour progresser et être bien physiquement. Donc je me sens au top.
FM : on vous sent effectivement plus solide. Voit-on le vrai Marcelo cette saison ?
M : Marcelo est toujours là ! (sourire) Je joue au football depuis presque vingt ans. Donc c’est normal d’avoir des saisons où on joue moins bien et d’autres où on est bien. Le plus important, c’est de ne jamais s’arrêter et de toujours continuer à travailler. Le foot, c’est magique pour ça.
FM : en défense, vous êtes souvent aligné avec Jason Denayer. Quelle est la force de votre duo ?
M : le boss Jason ! (rires) Je pense que c’est la communication ainsi que le respect que l’on a entre nous. Je jouais contre lui à Istanbul (Marcelo était à Besiktas, Denayer à Galatasaray, ndlr). Je le connaissais donc avant d’arriver ici à Lyon. C’est un joueur qui a beaucoup de qualités en tant que défenseur. Techniquement, il est très fort. Pour moi, c’est facile de jouer avec lui, car on se comprend très bien. Donc je suis très content de jouer avec Jason…le boss (rires).
FM : l’an dernier, vous étiez en concurrence avec Joachim Andersen. Cette saison, Sinaly Diomandé et Djamel Benlamri sont là. On a l’impression que ça vous motive beaucoup.
M : oui, c’est sûr que ça me motive. Mais je pense que c’est très bon pour Lyon, car il y a beaucoup de défenseurs qui peuvent jouer, qui ont de la qualité et qui sont forts aussi. Pour moi, il est important de montrer au quotidien que je peux rester dans le onze de départ. C’est ce qui me motive tous les jours. Je pense qu’il y a un peu de compétition, mais on se comprend très bien. Au final, c’est le coach qui décide qui joue et qui ne joue pas. Le plus important est que chaque joueur se donne à 100% et soit prêt à aider l’équipe sur le terrain.
FM : Sinaly Diomandé est dans le groupe professionnel, que pensez-vous de lui ?
M : c’est un jeune joueur qui a déjà montré qu’il peut jouer dans cette équipe, qui est l’une des plus grandes en France. C’est un joueur qui arrive de Côte d’Ivoire. Je suis sûr qu’il aura un grand futur dans le football.
FM : il fait partie des jeunes de l’OL. Qui vous impressionne justement le plus chez les baby Gones ?
M : Melvin (Bard). Il est très fort. C’est un joueur qui ne parle pas beaucoup, mais qui travaille beaucoup sur le terrain. Donc c’est un jeune joueur qui m’a impressionné.
Une dynamique positive à l’OL
FM : à Lyon, il y a aussi une colonie brésilienne, qui est un peu une deuxième famille. Les avez-vous pris sous votre aile ?
M : on communique très bien, on passe toujours de bons moments ensemble. Mais c’est aussi le cas avec les autres joueurs, français ou d’une autre nationalité. On a un groupe très fort.
FM : votre directeur sportif, Juninho, est également brésilien. Que vous apporte-t-il ?
M : Juninho a donné un truc spécial au groupe. C’est la volonté de gagner chaque match. Il a gagné sept fois le championnat de France (en tant que joueur, ndlr) donc il est très important pour l’équipe, pour le club et pour tous les supporters lyonnais.
FM : comment qualifiez-vous votre relation avec Rudi Garcia ?
M : on a une bonne relation avec du respect. Rudi est un coach qui a beaucoup d’expérience et qui connaît bien le football. J’ai appris beaucoup de choses avec lui en un peu plus d’un an. Donc oui, je suis très content de travailler avec lui c’est sûr. Il apprend à gérer nos émotions, notre caractère. Techniquement, il montre que l’ont peut jouer de deux ou trois formes différentes. C’est une bonne chose pour nous en tant que joueur pour pouvoir progresser.
FM : le coach a dit en début de saison que la saison de l’OL démarrerait vraiment une fois le mercato d’été terminé (le 5 octobre). Êtes-vous d’accord avec lui ?
M : oui, je suis d’accord ce qu’a dit le coach. Avant, il y a eu beaucoup de spéculations et ce n’était pas bon pour l’équipe ça. Après la fin du mercato, tous les joueurs ont pu se concentrer à 100% sur le championnat. On veut que ça marche bien et on espère que ça va continuer comme ça.
FM : l’OL reste, en effet, sur 10 matches sans défaite et on peut dire que tout va plutôt bien cette saison. Comment l’expliquez-vous ? Le Final 8 a-t-il été un déclic ?
M : oui je suis très content de tout ça. J’ai dit aux joueurs que je suis très heureux quand on marque des buts, mais quand on ne prend pas de but, c’est magnifique pour moi en tant que défenseur. Nous travaillons, car je ne fais pas les choses tout seul, pour ne pas encaisser de buts et poursuivre cette série de dix matches sans défaite (…) Oui, le Final 8 nous a montré qu’on pouvait arriver loin. C’était une compétition d’un niveau très élevé et c’était une bonne expérience à vivre pour nous.
Un choc 5 étoiles et capital face à Paris
FM : vous avez été l’un des premiers à l’OL à parler du fait de titiller le PSG et viser plus haut, c’est-à-dire le titre. Pensez-vous toujours pouvoir aller chercher Paris ? En parlez-vous dans le vestiaire ?
M : je pense qu’on a besoin de jouer chaque match tranquillement. La compétition est longue. C’est sûr que nous, en tant que joueur, on veut toujours gagner. On a besoin de garder les pieds sur terre et de continuer à travailler (…) Non, on n’en parle pas encore dans le vestiaire.
FM : craignez-vous cette formation parisienne ou l’une des équipes de tête malgré tout ?
M : non, on n’a pas peur de jouer au foot. On connaît très bien l’équipe du Paris Saint-Germain. On va jouer et voir ce qu’il va se passer. Mais on n’a pas peur de jouer au foot, on fait ça tous les jours. C’est un match de haut niveau. On aime jouer ces rencontres-là. On va voir ce qu’il va se passer.
FM : que représentent pour vous les chocs face au PSG ?
M : un classique contre une équipe très forte. On jouera ce match à l’extérieur, donc c’est aussi un point très important. On connaît l’équipe du PSG, on connaît aussi notre équipe. On ne peut parler avant de jouer, on verra comment ça va se passer.
FM : ce match sera particulier puisque vous aurez la possibilité de passer devant les Parisiens.
M : oui, si on gagne c’est bien oui (sourire). C’est pour ça, on va commencer d’abord par jouer et ensuite on parlera.
FM : Paris a laissé des points en route cette saison. Cette équipe est-elle un peu plus prenable ?
M : non, je pense que Paris a beaucoup de qualités quand même. Ils ont changé pas mal de joueurs. Thiago (Silva) est parti. Cavani aussi. Mais le coach (Thomas Tuchel) est très fort là-bas, il connaît les joueurs qu’il a. Ils ont déjà montré contre Manchester United qu’ils pouvaient très bien jouer.
FM : parmi les joueurs parisiens, il y a Kylian Mbappé. Quel est votre avis sur ce joueur ?
M : c’est un joueur très fort et qui va très vite.
Le Brésilien se voit jouer encore longtemps au foot
FM : il sera attendu, tout comme Neymar. Vos duels avec lui ont souvent été tendus lors des rencontres face au PSG.
M : c’est un duel normal dans le foot. On ne peut pas aller au duel en étant à 50%, on y va toujours à 100%. C’est comme ça le football. Je me bats pour mon équipe, qui est Lyon, et lui se bat pour son équipe pour laquelle il joue, le PSG. Je respecte beaucoup Neymar et tous les joueurs du PSG, mais sur le terrain on va toujours se donner à 100%.
FM : est-ce le joueur qui vous a donné le plus de mal en Ligue 1 ?
M : vous savez, chaque match est différent, ça dépend de comment le joueur se sent. Tous les matches sont difficiles. Franchement, la Ligue 1 c’est très fort. Certains disent que ce n’est pas un championnat fort, mais ça l’est. Je joue ici depuis trois ans et je connais très bien la compétition. Chaque match est important et difficile.
FM : vous avez tweeté après l’incident lors du match PSG-Istanbul BB. C’était important pour vous de réagir.
M : oui, c’est sûr que c’était important de réagir. L’attitude de tous les joueurs qui ont participé à ce moment a été très bonne. Je ne suis pas d’accord avec les quatre arbitres, car ce qui aurait été dit ne sont pas des choses bonnes. Je suis toujours contre le racisme. Ça se passe souvent dans le football, mais les gens l’ont oublié parfois. J’espère que des choses changeront après ça dans le football.
FM : vous avez 33 ans et vous avez déjà réalisé une belle carrière. Jusqu’à quel âge vous imaginez-vous jouer au football ?
M : si je me sens bien, je vais jouer. Si je sais que je ne peux pas faire une chose que je savais faire, j’arrêterai. Mais l’âge c’est juste un numéro, un chiffre. J’espère jouer jusqu’à presque 38 ans au moins, on verra. C’est possible, je me sens bien !
En savoir plus sur