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Pays-Bas - Espagne : les notes du match

L’Espagne est au paradis ! Deux ans après avoir remporté l’Euro 2008 en Suisse-Autriche, la Seleccion s’offre sa toute première Coupe du Monde grâce à un Andres Iniesta décidément aussi indispensable en sélection qu’au Barça. Pour les Pays-Bas, la malédiction continue. Après les échecs de 1974 et 1978, les Oranjes s’inclinent pour la troisième fois en autant de finales disputées.

Par La Rédaction FM
10 min.
Espagne Andrés Iniesta Luján @Maxppp

Si les amoureux du football n’avaient pas manqué de critiquer le triomphe du béton armé grec à l’Euro 2004, l’Espagne de Luis Aragones et maintenant de Vicente Del Bosque les a sûrement réconcilié avec le ballon rond. Après une défaite pour leur entrée en lice dans ce mondial sud-africain contre la Suisse, les Ibères ont redressé la barre pour s’adjuger la 19e édition de la Coupe du Monde de la FIFA. Une première pour une nation européenne qui s’était toujours imposé jusque-là sur le Vieux continent.

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Dans une finale logiquement très tendue, le suspense pris fin à quatre minutes du terme d’interminables prolongations. Mais que le triomphe espagnol fut compliqué à se dessiner. Si l’habituelle énorme possession de balle de la Roja laissait très rapidement présager d’une victoire rouge-et-jaune, les Bataves ont longtemps su contenir les assauts adverses. Un fait qu’ils doivent en grande partie à un M. Webb, l’arbitre de la rencontre, complètement hors du coup. Pour contrecarrer les plans de Del Bosque, les Bataves ont en effet proposé un style de jeu très physique, souvent incontrôlé. Car en temps normal, Van Bommel et De Jong, auteurs respectivement d’un tacle par derrière et un autre sur le torse de Xabi Alonso, auraient dû sortir bien avant la deuixème période. Bénéficiant d’une incroyable clémence de l’arbitre, les Oranjes se sont donc acharné à tenter de couper le jeu espagnol aux racines, c’est-à-dire en effectuant un énorme pressing sur Xavi, Xabi Alonso, voire Piqué.

Une tactique payante puisque le co-meilleur buteur du Mondial, David Villa, a été longtemps transparent. Mais du coup, les Hollandais n’ont proposé aucune animation offensive en première période, laissant à Robben, Sneijder et Van Persie le soin de faire la différence individuellement sur de longs ballons que leur défense leur balançait. De leur côté, les Espagnols ont peiné à accélérer le jeu en première période et se sont parfois fait quelques frayeurs en abusant de passes plein axe entre défenseurs. Lors des 45 minutes suivantes, le match s’est quelque peu débridé. Agacés par l’agressivité de leurs adversaires et la passivité de l’arbitre, les nouveaux champions du monde laissent plus d’espaces et Robben manque de réaliser le hold up à la 61e. Face à la domination stérile de ses joueurs, Del Bosque va alors faire parler sa science du coaching en faisant entrer en jeu Fabregas à quelques minutes du terme. Porté vers l’offensif, le Gunner, à l’instar du jeune Navas, va insuffler un vent de fraicheur. Plus libres de leurs mouvements, Iniesta et Xavi vont alors en profiter pour martyrisé la défense et entraîner l’expulsion d’Heitinga, avant que le premier cité ne délivre les siens à quatre minutes de la fin des prolongations. Sur l’ensemble du match, l’Espagne mérite sa victoire face à des Hollandais qui ont, malheureusement pour le football, privilégié les fautes au jeu. Enfin, si Sneijder manque une belle opportunité de réaliser un incroyable quadruplé, Robben, à l’instar de Thierry Henry en 2006, perd une finale de Coupe du Monde après celle de Ligue des Champions.

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Homme du match : Iniesta (8) : beaucoup de fautes subies surtout une à la 22e qui aurait mérité l’exclusion de Van Bommel. Victime de la tactique d’intimidation batave, le Blaugrana n’a pas spécialement brillé en première période. Changement total de visage lors des 45 dernières minutes. Vif et précis dans ses dribbles, il va mettre la défense batave au supplice et c’est Sneijder qui se charge de stopper une occasion de but alors que le Catalan se présentait seul face à Stekelenburg. Génial passeur pour Fabregas qui perd ensuite son un contre un, il en manque un lui aussi à la 98e. Sans doute à cause du poids des minutes. En prolongations, il entraîne l’expulsion d’Heitinga. Il sera le sauveur des siens à la 116e d’une demi-volée imparable.

Pays-Bas :

Stekelenburg (6) : le gardien de but néerlandais a su tirer son épingle du jeu. Auteur d'une belle parade sur une tête de Sergio Ramos (5e), le dernier rempart a été décisif. A tenu la baraque, arrêtant tous les tirs espagnols. Ne peut rien sur le but signé Iniesta.

Van der Wiel (6,5) : l'un des meilleurs hollandais ce soir. L'arrière droit a une nouvelle justifié les espoirs fondés en lui, se montrant intraitable défensivement. N'a par ailleurs pas hésité à prendre son couloir et à apporter des solutions pour ses partenaires.

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Heitinga (5,5) : sobre mais efficace, Heitinga a fait son match sans faire de fioritures. Pris en défaut en début de rencontre par David Villa, le sosie capillaire de Sneijder est monté en puissance, sauvant d'un tacle désespéré une occasion en or pour ce même Villa. Exclu à la 109ème minute, récoltant un second carton jaune pour avoir bousculé Iniesta.

Mathijsen (6,5) : plus en verve que son compère de la défense centrale, Mathijsen s'est montré rugueux. Muselant plutôt bien David Villa, le défenseur central aurait même pu y aller de son petit but s'il n'avait pas loupé son tir du gauche suite à un corner (37e). Le patron de l'arrière garde néerlandaise.

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Van Bronckhorst (5,5) : le capitaine Oranje a fait son match. Quittant la sélection néerlandaise au terme de cette Coupe du Monde, l'arrière gauche a sans doute eu à cœur de briller. Parfois en difficulté défensivement, il n'a malgré tout pas hésité à participer aux actions offensives des siens. Remplacé par Braafheid (105e).

Van Bommel (4,5) : aurait-il dû terminer la partie? Telle est la question. Auteur d'un tacle par derrière venu d'ailleurs sur Iniesta (22e), la tour de contrôle du milieu de terrain batave aurait sans doute dû quitter le terrain. Multipliant les fautes, l'ancien joueur du Barça s'est rappelé au bon souvenir de ses anciens coéquipiers catalans.

De Jong (4,5) : à l'instar de Van Bommel, l'autre milieu défensif a souvent été mis en difficulté par la vivacité et la maîtrise technique des petits gabarits ibériques. Auteur d'un drôle de coup de karaté sur le torse de Xabi Alonso (28e), le récupérateur a écopé d'un simple carton jaune. Remplacé par Van der Vaart (99e).

Robben (7) : une fois encore, la patte gauche a été le principal danger côté Oranje. Si l'ailier droit a parfois oublié ses partenaires, il a tout de même été indispensable grâce à sa vivacité et ses folles courses en solitaire. A obligé les Espagnols à se mettre à plusieurs pour l'arrêter, obtenant au passage de nombreuses fautes. A loupé l'occasion d'ouvrir le score, dans un face à face avec Iker Casillas remporté par le gardien ibérique (63e).

Sneijder (6) : le maître à jouer de la sélection néerlandaise a été sur courant alternatif lors de cette partie. Alternant séquences positives et temps faibles, le stratège de l'entrejeu batave a tout de même su se montrer précieux grâce à sa qualité de passes et sa rapidité d'exécution. Malgré quelques passages à vite, sa science du jeu a pesé sur la défense espagnole.

Kuyt (5,5) : se sacrifiant en jouant sur le côté gauche pour le bien de son équipe, l'ailier a été bien présent. Auteur de la première frappe hollandaise dès la huitième minute de jeu, le taulier de Liverpool a montré l'exemple, manquant néanmoins d'impact. A eu du boulot défensivement, devant faire face aux montées incessantes de Sergio Ramos. Remplacé par Elia (71e) qui a apporté un véritable plus à sa formation, grâce à sa rapidité et à ses dribbles.

Van Persie (5,5) : comme trop souvent durant ce Mondial, l'avant-centre batave s'est montré discret. Souvent pris à défaut par Puyol sur les coups de pieds arrêtés, RVP a tout de même eu le mérite de ne pas se décourager, montant petit à petit en régime et parvenant finalement à peser sur les débats.

Espagne :

Casillas (7) : ses partenaires ont tellement monopolisé le ballon que le Madrilène n’a pas eu grand-chose à faire en première période. S’il a bien failli encaisser un but gag lorsque les Hollandais ont rendu le ballon aux Espagnols de manière fair-play, San Iker n’a pas eu à s’employer hormis sur une frappe de Robben juste avant la pause. Sauve une balle de KO en remportant son faceà face avec Robben (61e)

S. Ramos (7) : comme à son habitude le latéral du Real s’est montré très offensif dès l’entame de la rencontre. Sa facilité technique lui a d’ailleurs permis d’infiltrer la défense adverse à la 11e. Mais après un crochet sur la droite, le Merengue manque sa frappe. Ce n’est rien comparé à sa tête repoussée par le portier advserse dès la 4e minute. 76e : libre de tout marquage, il vient placer une tête puissante sur un corner de Xavi mais qui manque le cadre.

Piqué (6,5) : en première période le Barcelonais n’a pas d’interventions décisives à effectuer. Face à une armada offensive oranje coupée de tout soutien, le Blaugrana n’a pas été débordé. Mais un gros pressing adverse l’a empêché de réaliser des relances dont il est très friand et l’a obligé à multiplier dangereusement les passes plein axe avec Puyol. Trop court pour intervenir sur la passe de Sneijder pour Robben (61e).

Puyol (6,5) : le guerrier de la Roja a bien tenu son rang. Si un carton jaune précoe (16e) pour une faute sur Robben l’a quelque peu freiné, il n’a pas non plus couru le risque d’être expulsé. Sauf en toute fin de match lorsqu’en position de dernier défenseur il accroche le maillot de Robben qui filait seul au but.

Capdevila (6,5) : moins offensif que Puyol, il s’est davantage concentré sur ses tâches défensives. Car bien que les attaquants hollandais n’ont quasiment pas produit de jeu, Robben lui a causé quelques soucis. Mais heureusement pour lui, ses milieux défensifs sont souvent venus à sa rescousse. Manque une balle de but à la 47e suite à une déviation de la tête de Puyol sur un corner.

Xavi (7) : un sens de l’anticipation toujours aussi impressionnant. Des transmissions impeccables mais l’engagement physique hollandais a beaucoup hâché son jeu. D’où des passes souvent latérales. Nettement plus présent offensivement en seconde période, le maitronome catalan a beaucoup cherché à combiner avec Iniesta. Rampe de lancement du jeu espagnol, il s’est souvent déporté sur le côté droit et a bien failli voir son travail payer si Ramos met sa tête au fond des filets sur un de ses corners. En prolongations, une intervention limite d’Heitinga lui bloque le pied alors qu’il allait tirer seul face au but (91e).

Alonso (6,5) : dès la 4e minute, le Madrilène a bien failli délivrer une magnifique passe décisive à Ramos, mais la tête de son coéquipier en club a bien été repoussée. Positionné très haut, l’ancien Red a, comme Xavi, subi de trop nombreuses fautes bataves pour distiller des caviars (dont une de De Jong qui méritait un carton rouge). Du coup, il a surtout tenté d’apporter un plus sur les coups de pied arrêtés. Remplacé par Fabregas (86e noté 7) qui manque un face-à-face avec Stekelenburg (94e).

Busquets (6,5) : le Barcelonais a beau afficher 88% de passes réussies pendant le Mondial, il a fait pas mal d’erreurs sur des gestes simples comme cette passe ratée plein axe qui amène un tir de Kuyt. Souvent utilisé pour briser les contre-attaques adverses en faisant faute, il a également aidé Capdevila pour marquer Robben.

Iniesta (8) : voir ci-dessus.

Pedro (7) : il a fait beaucoup d’appels dans l’espace. Navigue partout sur le terrain, ses passes derrière défense centrale font mal. 37e : au cœur de quatre défenseurs, il s’infiltre et frappe juste à côté. Remplacé par Navas (60e noté 7) dont la rentrée à donner un coup de boost au côté droit ibérique. Pour preuve, c’est lui qui est à l’origine de la balle de but de Villa (69e). Durant les prolongations une frappe côté droit est déviée par un défenseur et manque de tromber le gardien oranje (100e).

Villa (6,5) : ses appels à la limite du hors-jeu ont un temps inquiété les Hollandais. Tout comme sa reprise de volée qui trouve le petit filet suite corner (11e). Très discret et peu approvisionné en ballons, le néo Barcelonais manque même une balle de match à la 69e. Bien servi par Navas, il voit son tir être repoussé in extremis par Heitinga. Remplacé par Torres (105e).

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