Les dessous de la belle résurrection du FC Nantes
Depuis le début de saison, le FC Nantes est irrésistible. Quelles sont les raisons de cette surprenante résurrection ? Voici quelques éléments de réponse.

« On est sur un nuage, oui, mais restons concentrés sur l’objectif. C’est un groupe qui vit bien, c’est cool. L’ambiance au sein du groupe, avec le staff, est extra, on rigole tous. C’est génial au quotidien. Il n’y a jamais d’embrouilles, que des bons délires, même avec les jeunes du centre de formation. La Jonelière, c’est extra ! » Voilà ce que nous déclarait il y a peu le latéral droit du FC Nantes, Issa Cissokho. Il faut dire que le FCN marche sur l’eau et déjoue tous les pronostics grâce notamment à son redoutable buteur serbe Filip Djordjevic (8 buts en 13 matches).
Avec une formation quasiment inchangée, les Canaris sont actuellement 4es de L1 avec 23 points. Autant dire que le maintien ne devrait pas poser de problèmes, d’autant que l’engouement suscité par le club (la sixième affluence de L1 en constante augmentation depuis le début de saison) rappelle celui des grandes heures de l’octuple champion de France et des belles heures de la bande à Suaudeau qui avait fait ébloui la France par son jeu léché et inimitable dans les années 90.
Après moult péripéties et surtout après un retour catastrophique en L1 lors de la saison 2008-09, Waldemar Kita a semble-t-il appris de ses erreurs. Fini les intermédiaires et conseillers douteux, terminé les recrues étrangères clinquantes et hors de prix (Klasnic, Graavgard, Douglao), le président nantais a décidé de miser sur ce qui a toujours fait la force du club, à savoir la jeunesse de sa formation incarnée par Jordan Veretout. Sans oublier l’apport de quelques vieux routards de L2 (Deaux, Bessat) à sa filière vénézuélienne (Fernando Aristeguieta, Augusto Vizcarrondo, Gabriel Cichero) et enfin à quelques paris osés (Gakpé, Pancrate, Bedoya).
Interrogé par France Football, Kita reconnaît bien volontiers ses fautes et assure qu’il aurait dû plus s’écouter et ne pas tenir compte de l’avis de tierces personnes. « J’ai surtout commis l’erreur de ne pas écouter mon intuition et ma philosophie et d’être trop attentif aux conseils de ceux qui prétendaient connaître ce club. J’ai été trop respectueux et j’aurais dû imposer ma vision des choses plus tôt. Je me le reproche. »
Mais s’il assume certaines erreurs, l’homme d’affaires franco-polonais rappelle que la philosophie prônée dès qu’il a pris les rênes du club est aujourd’hui à la base de la réussite du FC Nantes en Ligue 1, à savoir : « un vestiaire homogène qui ne soit pas divisé par des histoires d’argent en appliquant un barème des salaires compris entre 15 000 et 35 000 €, et avec des primes de résultat élevées. Je suis quand même content que les gens perçoivent une adéquation entre ce qui se passe actuellement et ce que j’ai voulu mettre en place dès le premier jour. Même si c’est un peu prétentieux de le dire. »