Giovane Elber est né au pays du ballon rond. Il emprunte là-bas le chemin classique des footballeurs cariocas. Formation au Brésil, un talent certain, et un départ pour un grand d’Europe. En l’occurrence le Milan AC.
Une buteur constant
Le Milan est malheureusement trop grand pour ses 19 printemps, et le Brésilien rebondit au Grasshopper de Zurich. Trois saisons, 41 buts. Une efficacité redoutable qui lui trace un chemin chez le voisin allemand, précisément à Stuttgart. Nouveau carton : trois saisons, et encore 41 buts.
Au sommet de son art, Giovane Elber rejoint le Bayern Munich. En Bavière, il récite inlassablement son répertoire très complet de renard des surfaces. Meilleur de saison en saison. D’abord, 11, puis 13, 14,15, 17 et enfin 21 buts claqués en Bundesliga, avec au passage une Ligue des Champions et un titre de meilleur buteur du championnat glanés avec panache.
Le paradoxe de la Seleçao
Elber cartonne avec son club, mais les portes de la Seleçao ne lui sont que très rarement ouvertes. Une quinzaine de fois au total. Une bagatelle, pour un joueur qui a marqué la Bundesliga, en devenant le meilleur buteur étranger de l’histoire du championnat.
Le joueur auriverde a subi de plein fouet les avantages et les inconvénients d’être Brésilien. Ses prédispositions pour le football sont certaines, mais la concurrence se nomme Ronaldo, Rivaldo, ou encore Bebeto. C’est ainsi qu’après une saison 2000-2001 pleine, avec une Ligue des Champions et des buts en pagaille, Elber voit la sélection pour la Coupe du Monde 2002 se refuser à lui. C’est depuis son canapé qu’il assiste au triomphe des siens, face à… l’Allemagne.
Et curieusement en 2003, le Bayern décide de se séparer de sa star après sa saison la plus prolifique. Les dirigeants munichois veulent du changement, et ils construisent leur équipe autour du meilleur buteur de la Liga, Roy Makaay. Au terme d’un mercato estival très agité, Elber, 31 ans, fait ses valises pour Lyon.
La crise de la trentaine
Il arrive dans le Rhône auréolé d’une prestigieuse réputation de buteur en série. Les Lyonnais voient en lui un successeur à la mesure de Sonny Anderson, fraîchement envolé pour Villarreal. Mais au final, le buteur brésilien déçoit. Il a beau marquer 10 buts dès sa première saison, l’OL attend à l’époque un homme capable de lui ouvrir grand les portes de l’Europe. En France, il restera donc un grand nom, avant d’être un grand joueur. Son principal fait d’arme étant certainement un but offrant la victoire à Lyon sur le terrain… du Bayern.
La saison suivante, il se blesse très rapidement. En désaccord avec le club sur la gestion de ses soins, les deux parties décident de résilier son contrat, à l’amiable. Pour se retrouver une jeunesse, il décide de remonter le temps. Avec un retour en Allemagne tout d’abord, au Borussia M’Gladbach, avec qui il ne disputera que quatre rencontres. Puis au Brésil, chez le Cruzeiro, pour y terminer ses vieux jours de footballeur. Fin 2006, son corps dit stop, et Elber raccroche définitivement les crampons.
Mais Elber aime le foot. Il aime aussi l’Allemagne. Et c’est tout naturellement qu’en 2007, celui que Bixente Lizarazu décrit comme le plus Allemand des Brésiliens, accepte la proposition des dirigeants du Bayern qui lui offrent une place de choix dans leur cellule de recrutement. Son job : repérer des joueurs prometteurs en Amérique du Sud et qui pourraient exploser à Munich. Il faut bien admettre que le rôle lui colle à la peau.
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