Les coulisses du projet inédit de Christian Karembeu en Italie
Champion du monde 1998 et figure emblématique du football français, Christian Karembeu s’est lancé dans un nouveau défi ambitieux en Italie. En rachetant 37,5 % de la Sanremese Calcio, club historique de Serie D basé à San Remo, l’ancien milieu international entend bâtir un projet à long terme, mêlant ancrage populaire, modernisation des infrastructures et ambition de retour rapide vers le football professionnel.
La génération bleue de 1998 n’a jamais vraiment quitté le terrain. Avec le temps, ils ont simplement changé de rôle, troquant les crampons pour les costumes, les vestiaires pour les salles de réunion, sans jamais perdre ce feu sacré qui les a portés au sommet. Christian Karembeu incarne parfaitement cette génération dorée, faite de panache, de voyages et de projets hors normes. Globe-trotter du football, passé par Nantes, la Sampdoria, le Real Madrid puis l’Olympiakos, double vainqueur de la Ligue des champions et champion du monde au Stade de France, Karembeu a toujours cultivé une relation singulière avec le jeu, empreinte de liberté et d’humanisme. Aujourd’hui encore, c’est avec cette même sensibilité qu’il aborde ses nouvelles aventures. Et c’est à San Remo, ville élégante, populaire et chargée d’histoire, que l’ancien milieu de terrain a choisi d’écrire un nouveau chapitre de sa vie footballistique, loin des projecteurs des grandes capitales mais au cœur d’un projet qui se veut profondément authentique.
L’officialisation est tombée ces dernières heures : Christian Karembeu a racheté 37,5 % des parts de la Sanremese Calcio, club historique de la Riviera ligure, actuellement pensionnaire de Serie D. Une opération structurante, pensée de longue date, qui s’inscrit dans un vaste réaménagement de l’actionnariat et de la gouvernance du club. Le président Alessandro Masu conserve la tête de l’institution, garant de la continuité du projet initié en 2021, tandis que Karembeu endosse le rôle de vice-président, apportant avec lui son expérience internationale, son réseau et une vision à long terme. À ses côtés, Pierre Issa intégrera l’area sportiva en tant que sporting advisor à partir de janvier 2026, pendant que Theodoros Ornithopoulos prendra en main les aspects organisationnels. Andrea Bortolazzi restera directeur général, tandis que Vincenzo Stragapede continuera de diriger le centre de formation, considéré comme un atout stratégique majeur. La présentation officielle, organisée lors de la rencontre contre Sestri Levante dimanche, s’est déroulée en présence de nombreuses figures institutionnelles et sportives, du maire de Sanremo aux représentants régionaux, soulignant l’importance d’un projet qui dépasse largement le simple cadre sportif.
Reconstruire San Remo
Selon nos informations, Christian Karembeu est déjà pleinement impliqué dans les dossiers stratégiques du club. Loin d’un rôle honorifique, l’ancien champion du monde entend être très actif dès la seconde partie de saison, avec une attention particulière portée à l’équipe première masculine. Les infrastructures, jugées solides mais perfectibles, figurent au cœur de ses priorités : des projets de reconsolidation du stade Comunale di Sanremo, voire de modernisation de certaines tribunes, sont déjà imaginées calmement, en concertation avec la municipalité. L’objectif est clair : créer un environnement à la hauteur des ambitions sportives. Car le projet est pensé sur le long terme. Retrouver rapidement le statut professionnel, gravir les échelons du football italien, rêver à nouveau des grandes ligues. Tout cela fait partie de la feuille de route. Karembeu est particulièrement sensible à l’aspect populaire du football à San Remo, à cette proximité rare entre le club, la ville et ses habitants, un lien qu’il souhaite préserver et renforcer, convaincu que c’est souvent là que naissent les plus belles réussites. En parlant de l’aspect régional, il est important de préciser que Louis Ducruet, fils de la princesse Stéphanie de Monaco, était présent à la rencontre contre Sestri, tandis que Romain Goiran, déjà vice-président des Barbagiuans Monaco, va intégrer l’équipe comme conseiller du board.
«De nouveaux noms circulaient depuis des semaines parmi les membres potentiels du club. Je suis heureux et honoré de présenter Karembeu, Théo et Pierre, qui participeront à cette nouvelle aventure visant à faire accéder Sanreme au football professionnel», a expliqué Masu. Fondée en 1904, la Sanremese Calcio fait partie de ces clubs italiens à l’histoire riche, parfois chaotique, mais toujours profondément enracinée dans leur territoire. Le club a connu les joies des divisions professionnelles, flirtant notamment avec la Serie B au milieu du 20e siècle, avant d’alterner montées, descentes et renaissances successives. Comme beaucoup d’institutions historiques du football transalpin, la Sanremese a traversé des périodes de difficultés économiques et sportives, sans jamais perdre son identité. Ce parcours fait écho à la vision de Karembeu, lui qui a connu des environnements très différents tout au long de sa carrière, des clubs mythiques aux projets en reconstruction. À San Remo, il retrouve cette idée chère aux anciens joueurs, à savoir bâtir, transmettre, redonner de la fierté à un maillot et à une ville, en s’appuyant sur l’histoire pour mieux dessiner l’avenir.
« Je suis né sur une île et le football m’a amené en Italie. Quand cette aventure s’est présentée, j’ai tout de suite su que c’était une opportunité. La passion est essentielle, même dans ma vie. J’ai vu jouer Sanremese, même lors du derby : des matchs comme celui-ci ne sont jamais faciles. En Italie, j’ai appris énormément de choses, de la combativité aux tactiques défensives. Tout le monde rêve de gravir les échelons, mais il faut construire avec patience», a-t-il confié. Aujourd’hui, Christian Karembeu est prêt. Prêt à s’investir, prêt à fédérer, prêt à relever un nouveau défi à contre-courant des sentiers battus. À San Remo, il ne s’agit pas d’un coup médiatique, mais bien d’un projet structuré, ambitieux et profondément humain. Déjà au travail, présent auprès des dirigeants, des joueurs et des institutions locales, l’ancien numéro 19 des Bleus avance avec méthode et conviction. La Sanremese change de dimension, portée par une vision internationale et un ancrage local assumé. Et dans les coulisses de ce projet fou, une certitude se dégage. Pour Karembeu, comme en 1998, les plus belles victoires sont souvent celles qui se construisent dans la durée.
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