Équipe de France : Didier Deschamps a-t-il trouvé la bonne formule ?

Didier Deschamps tâtonne. Depuis le début de la préparation des Bleus puis lors du Mondial en Russie, le sélectionneur de l’équipe de France a multiplié les systèmes de jeu mais a aussi tenté de nombreuses associations. Des associations qu’il a déjà validées dans le secteur défensif avec Lloris accompagné par une défense Pavard-Varane-Umtiti-Hernandez. En revanche, au milieu et en attaque, l’ancien entraîneur de l’OM est toujours en quête de la bonne formule et du bon système. Face à l’Australie, les Tricolores ont évolué en 4-3-3 avec un milieu Kanté-Pogba-Tolisso et un trio offensif composé de Dembélé, Mbappé et Griezmann. Mais il y a eu des failles dans les deux secteurs. DD a ainsi apporté quelques retouches à son onze face au Pérou.

Tolisso et Dembélé, peu en réussite, ont été remplacés par Matuidi et Giroud. Mais le plus gros changement a été le passage en 4-2-3-1 avec Blaise Matuidi milieu gauche et Olivier Giroud en pointe. Un système qui a apporté plus d’équilibre et d’agressivité notamment dans les phases défensives, avec un N’Golo Kanté dont le rôle est primordial. Après la rencontre, Blaise Matuidi a avoué être satisfait du changement. « C’était important de changer cette façon d’aller chercher l’adversaire, d’être en bloc. Il fallait le rectifier par rapport au premier match. C’est ça qu’on a fait, voire même très bien fait ». Hugo Lloris a notamment cité à ce sujet Kylian Mbappé, auquel Deschamps a demandé plus de travail défensif.

Un système plus équilibré

Tout le groupe a été plus ou moins discipliné à ce sujet. « Je pense que ça s’est vu aujourd’hui il y a eu plus d’agressivité. Tout le monde a fait l’effort, a confié Lucas Hernandez. C’est ça qu’il faut améliorer et on est en train de le faire (...) On sait que les qualités individuelles on les a ». Justement, individuellement, ce système a permis à un élément comme Paul Pogba d’être plus au cœur du jeu et de faire parler ses qualités techniques pour distribuer et bien servir ses coéquipiers. Des coéquipiers avec lesquels il a souvent communiqué, notamment Pavard avec lequel il a beaucoup échangé.

Aux avant-postes, on a senti plus d’automatismes entre Giroud, Mbappé et Griezmann. Même si ce dernier n’a pas vraiment brillé et qu’il faudra trouver un moyen de le mettre dans de meilleures dispositions dans ce système. Tout le contraire de Giroud dont l’entrée a fait du bien. En plus de peser sur la défense péruvienne, il a aussi été le premier à aller presser la relance adverse. Le joueur de Chelsea n’a pas voulu trop en faire après la rencontre. « Quel que soit le dispositif tactique ou l’animation offensive, on est très contents de l’état d’esprit qu’on a eu ». Si le choix Giroud était parfait pour ce système, en revanche, celui de Matuidi a posé question. Aligné au poste de milieu offensif ou ailler gauche, ce qu’il avait déjà fait au PSG avec Unai Emery face à Arsenal, le footballeur né en 1987 n’a pas été tout à fait à son avantage tant sur le plan offensif que défensif.

Des points à travailler encore

Le principal intéressé a reconnu qu’il avait encore du boulot à ce poste. « C’est un système qu’on a déjà connu par le passé. Après pour ma part, il faut s’adapter. J’ai eu un peu de mal au début. Je pense que par la suite ça a été, j’ai su m’adapter, faire en sorte que l’équipe soit bien. J’ai essayé d’apporter ma pierre à l’édifice. Bien sûr, il ne faut pas me demander d’aller faire du un contre un à la Kylian. Mais j’essaye d’apporter cet équilibre à l’équipe, d’être dans le pressing, dans le combat. Après si j’ai de temps en temps l’opportunité de me projeter, je vais essayer. C’est un poste à travailler. Mais je n’ai pas de problème, je suis plutôt satisfait. Le plus important est l’équipe. Après, moi personnellement, s’il faut le faire je jouerais là où le coach me dira. Peu importe le poste. Le plus important est d’aider l’équipe. »

Il reste à savoir si Deschamps lui fera de nouveau confiance face au Danemark, car si le joueur de la Juve a l’expérience, ses qualités ne sont pas forcément les plus adaptées pour évoluer à ce poste. Aligner un élément comme Thomas Lemar aurait peut-être plus de sens. Mais face au Pérou, le choix Matuidi a aussi été fait pour bloquer justement le couloir gauche adverse, assez dur à tenir. Il manquait cependant forcément beaucoup d’automatismes avec Lucas Hernandez. Ce que ce dernier a avoué : «en première mi-temps, on a manqué un peu de communication. Mais en deuxième on a vu qu’on a réussi à bien se coordonner. Et tout allait bien ».

S’il y a encore du travail, ce système semble un peu mieux convenir aux Bleus. Il reste à savoir maintenant si le sélectionneur tricolore changera son équipe face aux Danois pour donner du temps de jeu à tout le monde ou si justement il profitera de cette rencontre pour continuer à peaufiner ce système et permettre aux joueurs d’avoir plus d’automatismes et de vécu ensemble sur le terrain.