L’Argentine craint le pire pour l’après-Messi

Par Valentin Feuillette
3 min.
Lionel Messi   @Maxppp

Malgré les deux victoires faciles durant la trêve internationale, l’Argentine championne du monde a vécu des jours particuliers avec un manque total de médiatisation et d’intérêt national lors des deux dernières semaines. Inhabituel pour ce cador d’Amérique du Sud.

Comme toutes les sélections nationales, l’Argentine a également disputé deux rencontres durant cette trêve internationale. L’Albiceleste championne du monde a affronté le Salvador (3-0) puis le Costa Rica (3-1). Deux victoires sans trop de difficulté pour les joueurs de Lionel Scaloni qui ont su répondre présents malgré l’absence totale d’enjeux réels ou de féroces adversités. Néanmoins, plusieurs particularités sont venues se greffer à la sélection argentine durant cette dizaine de jours. En effet, la première grande originalité est la non-convocation de Lionel Messi, légende et capitaine de l’Argentine. Forfait en raison d’une blessure, la Pulga est restée à Miami aux Etats-Unis durant cette fenêtre internationale pour poursuivre ses soins et sa rééducation au vu des prochaines échéances de sa franchise, notamment les quarts de finale de la ConcaChampions, le 4 avril prochain contre le club mexicain de Monterrey.

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En cette trêve internationale de la FIFA, l’équipe nationale argentine a été confrontée à un cas pour le moins curieux. Habituée à ce que le public lâche tout et fasse des folies pour tenter d’obtenir un ticket au Monumental ou dans n’importe quel autre stade du pays, quitte parfois à se ruiner sur plusieurs mois pour assister à une rencontre - même amicale - l’Argentine a vécu exactement l’extrême opposé. Lors des deux matchs disputés à Philadelphie contre Le Salvador et à Los Angeles contre le Costa Rica, c’est un large désintérêt du peuple argentin et même des touristes américains où évolue pourtant Lionel Messi, mastodonte économique et moteur attractif de la Major League Soccer qui sévit depuis plusieurs mois désormais. A noter que la communauté argentine représente tout de même plus de 220 000 personnes aux Etats-Unis. Ce phénomène surprenant peut néanmoins être expliqué par plusieurs facteurs.

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Désintérêt national…

Le premier choc qui a surpris la planète foot est la faible affluence des enceintes dans lesquelles jouait l’Argentine. Les images parlent d’elles-mêmes et n’ont presque pas besoin d’explications : au Lincoln Financial Field de Philadelphie, seuls 10 000 des 67 594 billets disponibles ont été vendus pour voir l’Albiceleste triompher contre le Salvador (3-0), alors que ce mardi seulement 20 000 des 77 500 places du Los Angeles Memorial Coliseum étaient occupées pour la victoire argentine face au Costa Rica. Des tribunes entières étaient vides, une chose presque inédite pour une nation comme l’Argentine habituée à jouer dans une ferveur populaire inégalée en Amérique du Sud. Bien entendu, il existe des causes additionnelles qui peuvent expliquer ce phénomène étrange. L’élément le plus important qui a sûrement amené plus d’un Américain à laisser passer l’occasion de voir l’équipe nationale de Lionel Scaloni a été l’absence de Lionel Messi : blessé à l’ischio-jambier droit, il est resté à Miami en convalescence et n’a pas participé à cette trêve. Cela montre également que l’après-Messi s’annonce légèrement plus morose pour les Champions du Monde 2022 au Qatar.

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Une explication pourrait être liée au fait que les matches de l’équipe nationale aux États-Unis ont été confirmés il y a seulement un mois, après l’échec de l’organisation de la tournée en Chine. A cela s’ajoute une baisse du statut des rivaux : le calendrier argentin était originellement composé de deux matchs, face au Nigeria, une nation habituée à participer à la Coupe du Monde puis contre la Côte d’Ivoire, récent champion de la Coupe d’Afrique des Nations et vainqueur de l’Uruguay ce mardi. Finalement, l’Association du football argentin (AFA) a dû composer dans l’urgence en appelant les fédérations du Salvador et du Costa Rica pour planifier des matchs amicaux au pays de l’Oncle Sam. En tout cas, d’un point de vue sportif, la trêve est réussie, à quelques mois de la Copa America (20 juin – 14 juillet) : «Nous ne manquons pas de joueurs pour la Copa America, nous en avons plutôt beaucoup. C’est un très beau problème de dresser cette liste. Nous penserons toujours à ce qui est le mieux pour l’équipe», a affirmé Lionel Scaloni. Mais le poids de Messi se fait ressentir dans l’extra sportif, même quand il est absent…

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