Enzo Maresca tire la sonnette d’alarme à Chelsea
Chelsea s’est de nouveau sabordé en Ligue des champions avec une défaite inquiétante à l’Atalanta (2-1), révélant les failles d’un collectif jeune et fragile. Sans réaction immédiate, les Blues pourraient voir leur saison basculer dangereusement.
La défaite de Chelsea sur la pelouse de l’Atalanta (2-1), pourtant plongée dans une crise sportive profonde cette saison, a agi comme un nouveau coup de semonce pour Enzo Maresca. Le technicien italien, déjà secoué par la gifle reçue à Leeds, voit son équipe s’enfoncer dans une spirale inquiétante : quatre matchs sans victoire, une fragilité mentale évidente et une incapacité criante à gérer leurs temps faibles. Que Chelsea craque ainsi après avoir ouvert le score est d’autant plus alarmant que ce scénario ne s’était pas produit en Ligue des champions depuis 44 rencontres, et jamais depuis 2005 à l’extérieur après une avance à la pause. Le problème n’est plus conjoncturel, puisque c’est l’ADN même de l’équipe qui semble poreux, trop tendre, trop naïf pour les exigences d’une saison où les Blues se voyaient déjà en outsiders crédibles pour le titre en Premier League après leurs performances contre Arsenal et Barcelone.
L’Atalanta n’a rien inventé avec un pressing constant, des duels intenses, un usage maximal de l’énergie, exactement ce que Maresca, ami de longue date de Raffaele Palladino, savait pertinemment devoir affronter : «en première mi-temps, nous gagnions, nous maîtrisions bien le jeu. Les deux buts que nous avons encaissés rapidement étaient probablement deux buts faciles que nous aurions pu éviter. Après le premier but, nous avons un peu perdu le contrôle du match. De plus, nous jouons tous les deux jours. On a l’impression d’avoir un peu de mal. Nous avons aussi essayé d’être agressifs. Nous avons eu plusieurs occasions de marquer le 2-0, notamment avec Reece James. Et lorsque nous avons concédé le 1-1, la dynamique du match a un peu changé». Pourtant, ses hommes ont vacillé dès le premier coup de vent. Les cinq changements opérés après le nul contre Bournemouth ont davantage désorganisé que dynamisé, et seule la prestation rageuse du jeune Josh Acheampong, 19 ans, auteur de plusieurs interventions salvatrices, a rappelé ce que signifie jouer avec du cœur.
Maresca a déjà un plan
Cette défaite en Italie compromet sérieusement l’objectif d’éviter un barrage de Ligue des champions, synonyme d’un match supplémentaire dans une saison déjà asphyxiante. Pour espérer terminer dans le top 8 du groupe, Maresca affirme qu’il faudra impérativement battre Pafos puis Naples. Un défi immense pour une équipe incapable aujourd’hui d’enchaîner deux performances cohérentes. : «avec deux victoires, et donc 16 points, on pourrait probablement se classer parmi les huit premiers. Je n’en suis pas certain, mais… si nous voulons terminer dans les huit premiers, nous devons gagner les deux matchs. Sinon, nous tenterons de jouer les barrages et ensuite nous passerons au tour suivant. Mais maintenant que le match est terminé, il faut se concentrer sur celui de samedi, car nous devons gagner des matchs au plus vite». Son groupe semble souffrir du calendrier infernal, conséquence d’un été étiré par la Coupe du monde des clubs et d’une préparation écourtée. Mais l’excuse physique ne suffit plus lorsque l’on peine à exister face à des adversaires eux-mêmes en difficulté, comme Leeds ou Bournemouth.
Au-delà de l’aspect tactique, l’identité actuelle de Chelsea pose question avec une équipe talentueuse mais inexpérimentée, souvent brillante par séquences mais incapable de tenir un résultat ou d’élever son niveau lorsque le rapport de force se durcit. Maresca l’a admis lui-même : «ce soir, le onze de départ que nous avions sur le terrain, huit ou neuf joueurs avaient joué contre Tottenham, Barcelone, Wolverhampton et Arsenal. Ce sont les mêmes équipes qu’ils affrontent à chaque fois, ce genre de matchs, donc si vous comparez les cinq changements que nous avons effectués par rapport à Bournemouth, c’est différent». Et le calendrier ne pardonne pas avec Everton, transformé par David Moyes et sans match en milieu de semaine, qui débarquera à Stamford Bridge avec l’ambition d’enfoncer un peu plus les Blues. Pour Chelsea, l’urgence est claire. La mission commence par un impératif simple mais brutal.