L’Olympique Lyonnais a encore plein de problèmes
L’Olympique Lyonnais joue gros ce mercredi devant la DNCG. Menacé d’une rétrogradation en Ligue 2, le club doit convaincre de sa solidité financière après des semaines de tourmente. Entre dettes qui explosent, montages obscurs, soutien flou d’Eagle Football et silence sur l’utilisation des fonds issus des ventes, de nombreuses zones d’ombre persistent. Autant d’éléments qui nourrissent l’inquiétude autour de l’avenir immédiat de l’OL.

C’est un jour décisif pour l’Olympique Lyonnais. Ce mercredi, le club est auditionné par la DNCG, le gendarme financier du football français, dans un climat de tension extrême. Depuis plusieurs semaines, l’OL traverse une zone de fortes turbulences, avec des décisions incomprises, des mouvements financiers complexes et une communication parcellaire. En toile de fond, une menace redoutée : une possible rétrogradation administrative en Ligue 2 confirmée après la première décision de la DNCG en juin. Alors que le club tente de défendre sa viabilité, les inquiétudes ne cessent de grandir, et l’audition de ce jour pourrait marquer un tournant majeur dans son avenir immédiat.
Mais au-delà des difficultés déjà connues – dette colossale, dépendance au marché des transferts, incertitudes sur les apports financiers – ce sont les nombreuses zones d’ombre qui plongent un peu plus l’OL dans l’inconnu. Les structures complexes du groupe Eagle Football, les relations troubles avec Botafogo, ou encore l’absence de transparence sur l’utilisation des sommes issues de la vente d’actifs alimentent un flou persistant. Autant de questions sans réponse qui fragilisent la position du club devant la DNCG et entretiennent le malaise chez les supporters comme chez les observateurs. Dans cette période critique, c’est autant la gestion que la clarté du projet lyonnais qui sont aujourd’hui mises à l’épreuve, précise le journal Le Progrès.
Des questions sans réponse
Eagle Football Holding Bidco Limited (EFH), enregistrée à Londres et maison mère d’Eagle Football Group – nouveau nom de l’OL – constitue aujourd’hui la pièce la plus opaque du puzzle lyonnais. Entièrement contrôlée par John Textor, EFH ne publie aucune donnée financière, contrairement à sa filiale française cotée, ce qui empêche d’identifier la véritable profondeur de ses ressources et la structure précise de son actionnariat. Les seules indications disponibles proviennent de la documentation boursière hexagonale : EFH s’était engagée à apporter jusqu’à 100 M€ via une introduction confidentielle au NYSE « début 2025 » – engagement manifestement resté lettre morte en juillet 2025 – et à fournir des financements complémentaires pour les projets d’EFG. De fait, la trésorerie semble stationner à Londres ou aux États‑Unis, loin de Lyon, renforçant l’inquiétude de la DNCG face au rôle central mais insaisissable d’EFH, qui possède aussi Botafogo et Molenbeek. Dans le même temps, la stratégie de Textor brouille les frontières entre les clubs du groupe.
Les supporters lyonnais s’agacent des passerelles financières avec Botafogo : création d’« OL Brésil » en juin 2024 (succédant à OL LTDA) censée rembourser 8,2 M€ à l’OL au 1er juillet 2025, droits acquis sur trois joueurs brésiliens via un montage peu clair, et rumeurs d’affacturage favorable au club carioca. Parallèlement, le recentrage promis sur « l’équipe masculine » s’est traduit par des cessions d’actifs majeurs – 52,91 % d’OL Féminin à Michele Kang (valorisés 26,9 M€), la vente d’OL Reign pour 53,6 M€, puis celle de la LDLC Arena à une société dominée par la famille Aulas pour 54 M€. En dépit d’un produit cumulé d’au moins 134 M€ (plus probablement proche de 150 M€), la dette financière a encore grimpé à 505 M€ au 30 juin 2024 (contre 458 M€ un an plus tôt), officiellement à cause d’un refinancement à 5,83 %… sans qu’Eagle ne détaille pourquoi cette opération, censée alléger la charge, pèse finalement plus lourd. Toutes ces zones d’ombre nourrissent la colère des supporters et la suspicion des régulateurs : l’argent des ventes et des refinancements sert‑il vraiment l’OL, ou colmate‑t‑il des brèches ailleurs dans l’empire Eagle ?