OM : les dessous de l’invraisemblable imbroglio avec Benfica et ses supporters

Par Maxime Barbaud
3 min.
Les supporters de l'OM dans les travées de l'Orange Vélodrome @Maxppp

Les quarts de finale de Ligue Europa entre Benfica et l’OM commencent bien mal. Alors que certains fans marseillais sont déjà surplace, le club portugais a décidé d’interdire l’accès au parcage visiteur de l’Estadio de la Luz, à moins de 48 heures du coup d’envoi. Ce coup de théâtre vient en réponse à un arrêté préfectoral des Bouches-du-Rhône visant à interdire le déplacement des supporters portugais au Vélodrome publié plus tôt dans la journée, puis retiré… La cacophonie n’est pas finie.

L’apparente solidarité entre l’OM et Benfica a volé en éclats hier. Jusque-là, les deux clubs militaient pour que les déplacements des supporters visiteurs soient autorisés, à l’aller comme au retour, pour ces quarts de finale de Ligue Europa. Coup de théâtre aux alentours de 19h ce mardi avec l’annonce de l’institution lisboète, à 48 heures du coup d’envoi de la rencontre. Les fans marseillais ne sont pas les bienvenus. Pire, la vente de leurs billets a tout bonnement été annulée, même les tickets déjà vendus, alors même que des supporters phocéens sont déjà sur place. 2000 personnes étaient attendues dans le parcage jeudi soir à l’Estadio de la Luz.

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Les autorités françaises et portugaises veulent limiter les risques

La direction de Benfica justifie ce rétropédalage par la menace de violences et de débordements. «Le club appelle les supporteurs de Marseille à ne pas se rendre au Portugal et les supporteurs de Benfica à ne pas se rendre en France, afin d’éviter d’éventuelles situations tendues», ajoute le communiqué. Pour certains, il s’agit d’une "vengeance" des autorités portugaises, un "œil pour œil, dent pour dent". Car ça fait écho à l’interdiction par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, parue ce mardi également, «de stationner, de circuler sur la voie publique et d’accéder au Stade-Vélodrome à toute personne se prévalant de la qualité de supporter du Benfica Lisbonne », pour le retour le 18 avril.

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3500 supporters portugais étaient prévus à Marseille la semaine prochaine, dont la plupart venus en transport individuel rendant difficile leur contrôle par les forces de police, et, de facto, facilitant des affrontements avec des supporters de l’OM. Les fans de Benfica sont dans le viseur des autorités européennes après différents faits de violences commis à Paris et Milan l’an passé, et à Saint-Sébastien et Toulouse cette saison. C’est le timing qui interroge. Si les Benfiquistes ont une semaine pour changer leur plan, ce n’est pas le cas des Marseillais. Les billets ont déjà été distribués la semaine dernière et les points de rendez-vous fixés.

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Les South Winners maintiennent leur déplacement

Les autorités françaises ont tenté hier soir de faire infléchir leurs homologues au Portugal en dépubliant l’interdiction préfectorale du 18 avril, en vain. Tard dans la soirée, l’OM a communiqué à son tour et ne désespère pas de trouver «une issue favorable (…) dans l’intérêt de ses supporters afin qu’ils assistent à la rencontre de jeudi à Lisbonne.» La donne n’a pas changé ce matin à ceci près que de nombreux fans sont bel et bien en route pour Lisbonne. Les South Winners ont par exemple maintenu leur déplacement. «Malgré l’injustice de la décision prise, nous rejoindrons nos frères déjà présents sur place. Pour les personnes ayant réservé un avion, nous comptons sur vous pour le prendre quand même.»

L’enjeu est désormais sécuritaire. En plus du risque terroriste planant sur les matchs de coupes d’Europe, cette interdiction de déplacement de dernière minute fait courir le danger d’un mauvais encadrement des supporters visiteurs avec un possible risque d’affrontements ailleurs qu’au stade, échappant à la vigilance de la police locale. Pour contenir cette tension, certains groupes de supporters de Benfica se sont proposés pour faire office d’accompagnateurs de fans adverses. Une manière de faire le travail des polices portugaises et françaises qui se renvoient la balle pour ne pas avoir à encadrer ces déplacements toujours périlleux. Cette double confrontation commence par un sacré imbroglio.

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