Comment a évolué la formation du football aux États-Unis à un an de la Coupe du monde 2026
Alors que la Coupe du monde des Clubs et la Gold Cup se déroulent cet été et que la Coupe du monde 2026 aura lieu dans un an, le monde du football aura les yeux rivés sur les États-Unis. Un pays où le ballon rond ne cesse de prendre de l’importance et dont la formation n’a eu de cesse de progresser au fil des années comme nous avons pu le voir avec Didier Chambaron, directeur de la formation des entraîneurs à la fédération américaine de football.

Les prochains mois, le football va prendre un accent américain. En effet, trois compétitions internationales vont se dérouler aux États-Unis en un an. Tout d’abord, la Gold Cup et la Coupe du monde des Clubs se tiendront en même temps. Le premier tournoi qui met aux prises les sélections d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale aura lieu du 14 juin au 6 juillet prochain aux États-Unis et au Canada. De son côté, le Mondial des Clubs aura lieu du 14 juin au 13 juillet uniquement aux USA. Deux compétitions qui serviront de mise en bouche alors que la Coupe du monde 2026 qui se déroulera au Canada, aux États-Unis et au Mexique aura lieu d’ici environ un an avec un tournoi prévu du 11 juin au 19 juillet 2026. Des événements importants qui vont arriver vite et qui permettront de voir le progrès qu’a suivi le football depuis des années aux États-Unis. Ancien joueur de football au niveau National 3 et Régional, Didier Chambaron s’est vite tourné vers une carrière dans le coaching qui l’a mené jusqu’au développement du football au pays de l’Oncle Sam. Titulaire d’un Master en Droit et Economie du Sport fait en alternance avec le service communication de l’Olympique de Marseille puis allant en Nouvelle-Calédonie où il a été sélectionneur de l’équipe A, il est devenu responsable de la formation des entraîneurs sur la Confédération Océanienne de Football en Nouvelle Zelande jusqu’à 2016 tout en travaillant pour la FIFA sur tout ce qui touchait au développement du joueur et de l’entrainement Une notion de formation au niveau des joueurs et des entraîneurs qui l’ont amené à rejoindre les États-Unis depuis 2016 où il est désormais un acteur quotidien de la progression du football dans ce pays. Pour Foot Mercato, il a accepté de nous faire part de son expérience du football US et de sa vision sur l’évolution du ballon rond en terres américaines.
Une structuration qui a fait du bien
Et avant toute chose, il convient de rappeler que si le football (soccer) passe derrière le baseball, le basket ou le football américain aux États-Unis, il n’en reste pas moins un sport ultra populaire, notamment chez la gente féminine. «Le football a toujours occupé une place importante aux États-Unis, notamment chez les femmes, où il est le sport numéro un. On l’oublie souvent, car on met davantage en avant le retard perçu du football masculin. Pourtant, les États-Unis ont une véritable avance dans le football féminin. Chez les jeunes garçons aussi, jusqu’à l’âge de 13 ans, le football a longtemps été le sport principal. Le football a toujours fait partie du paysage sportif américain. Un tournant majeur s’est produit en 1994, avec la Coupe du Monde organisée aux États-Unis. Cet événement a marqué le point de départ d’une nouvelle ère : la création de la MLS, son développement progressif et la structuration du championnat. La MLS a d’abord été composée de franchises, puis ces franchises se sont progressivement transformées en véritables clubs, comme on les connaît aujourd’hui.»», souligne Didier Chambaron. Et parmi les hommes qui ont participé au bon développement de ce championnat, on retrouve Fred Lipka. Arrivant dans une période où la Major League Soccer commençait à devenir stable, l’homme passé par Strasbourg et Le Havre a eu un rôle important sur la partie technique du championnat et notamment au niveau des jeunes joueurs. «Il a joué et joue un rôle important au niveau du développement des compétitions qui vont amener les joueurs à pouvoir jouer au plus haut niveau. Il y a des compétitions chez les jeunes qui sont beaucoup plus structurées. Récemment, ils ont créé une ligue entre les académies et l’équipe première pour réduire l’écart et permettre aux joueurs de transitionner vers le football professionnel. Je pense que c’est une bonne avancée. Il faut féliciter et remercier Fred Lipka, il joue un rôle prépondérant dans le développement du football de haut niveau aux États-Unis», nous a expliqué Didier Chambaron.
Regroupant 29 équipes, une de moins que la Major League Soccer, la MLS Next Pro est en train de grandir depuis sa création en 2021. Et cette passerelle a été excellente pour certaines équipes à l’image de Columbus Crew. Sacrée championne lors de la première édition contre Saint Louis (4-1), l’équipe 2 de la franchise de l’Ohio - alors coachée par le Français Laurent Courtois - a permis à des joueurs comme le buteur Jacen Russell-Rowe ou le latéral Mohamed Farsi d’exploser avant de faire leur trou en MLS où ils se sont affirmés dès leur arrivée en équipe première. «J’ai beaucoup joué. L’adaptation s’est bien passée. Le coach a été compréhensif et m’a permis de me sentir à l’aise. Maintenant on pense déjà à la saison prochaine avec la volonté de faire encore mieux. On peut toujours faire mieux, que ce soit en MLS, mais dans d’autres compétitions également. On essayera de gagner le maximum de trophées l’an prochain», nous avait d’ailleurs confié Mohamed Farsi en décembre 2023. Ce dernier est devenu international algérien quand Jacen Russell-Rowe est devenu international canadien. Les deux joueurs ont réussi notamment à remporter la MLS Cup 2023 et la Leagues Cup 2024 avec l’équipe coachée par le français Wilfried Nancy. Outre cela, la MLS reçoit évidemment les bénéfices du système sportif américain avec une importance énorme du sport dans les études et notamment dans le cursus universitaire.
«Le sport fait partie intégrante du développement des jeunes. C’est une ambition pour beaucoup d’aller jouer pour les plus grandes universités. Il y a des compétitions qui sont assez relevées. Par contre, il faut savoir que ce modèle ne dépend pas de la fédération. C’est un modèle qui est complètement indépendant avec ses propres règles, mais bien sûr qu’il fait partie du paysage américain. Il y a des installations, des infrastructures, un encadrement de très haut niveau qui permet aux joueurs d’évoluer dans des conditions qu’on ne retrouve pas forcément dans beaucoup de clubs professionnels» relève ainsi Didier Chambaron. Derrière, l’évolution des talents se fait dans les clubs via les académies et cela se voit un peu partout à travers le pays. Les clubs américains n’ont d’ailleurs pas hésité à faire appel à de l’expertise européenne pour progresser. «On peut prendre l’exemple de Cédric Cattenoy, anciennement au Paris Saint-Germain, qui a quitté le club qui est maintenant en Turquie (Samsunspor). Il a relancé l’Académie de Chicago Fire. On voit le résultat maintenant avec des joueurs de l’Académie qui jouent dans l’équipe professionnelle et qui sont beaucoup plus présents au niveau des sélections. Je pourrais donner l’exemple de Seattle, de Columbus Crew, de New York City. Mais c’est difficile d’en sortir un. C’est un développement général de l’ensemble des clubs de la MLS. Il faut savoir aussi que l’Inter Miami fait un bon travail au niveau de la formation des jeunes. Après, c’est vrai que c’est difficile. Il y a beaucoup de joueurs dans les équipes nationales qui sont de l’Académie de Miami, mais un peu comme au Paris Saint-Germain, c’est difficile de prendre la place à Messi», relève ainsi Didier Chambaron.
Le jeune joueur américain est fait pour progresser
Coach français de 48 ans qui est devenu en référence en MLS après ces passages réussis à l’Impact Montréal et au Columbus Crew, Wilfried Nancy se distingue par son côté formateur au même titre que les deux autres coachs français du championnat que sont Laurent Courtois à l’Impact Montréal et Peter Luccin à Dallas. Dans un entretien en octobre 2022, Wilfried Nancy nous avait d’ailleurs montré son enthousiasme pour le profil du joueur américain : «il y a de la vélocité et de la vitesse chez le joueur nord-américain, mais aussi de plus en plus de réflexion. Ce sont des joueurs complets et je ne serais pas surpris que dans le futur des joueurs issus de la MLS réalisent de très bonnes carrières en Europe […] Aujourd’hui, depuis 5-6 ans, les équipes ont plusieurs animations tactiques, sont adaptables, se modernisent, le coaching s’améliore et ça devient plus intéressant tactiquement. C’est aussi pour ça que la MLS s’est dirigée vers des joueurs plus jeunes, car le jeu va beaucoup plus vite. Pour rester dans cette dynamique et pour fournir de l’engouement il fallait tendre vers ça. La MLS a les moyens économiques, mais aussi les idées qui font que le football se développe très rapidement.»
Une observation qu’a également relevée Didier Chambaron : «je pense que les jeunes joueurs américains bénéficient d’une très bonne éducation, ls respectent l’autorité et ont une véritable envie d’apprendre. C’est quelque chose qui m’a immédiatement marqué, de manière très positive. Le jeune Américain est curieux, ouvert d’esprit et n’a pas peur d’explorer de nouvelles idées. Je rejoins l’analyse de Wilfried, un super coach. Il développe énormément de joueurs - un développement rendu possible aussi grâce à l’état d’esprit des jeunes, toujours prêts à progresser. C’est pour ça que je pense que la MLS joue un rôle clé dans ce processus. Grâce à une structuration renforcée des compétitions, elle pousse les clubs à se projeter davantage vers l’avenir et à miser sur la formation. Là où, il y a quelques années encore, les jeunes issus des académies avaient peu d’opportunités d’accéder au niveau professionnel, ils peuvent désormais prétendre à des débuts en MLS. Ce changement est le fruit d’un long processus entamé il y a plusieurs années. Aujourd’hui, on observe de plus en plus de jeunes joueurs faire leurs premiers pas dans le monde professionnel.»
De plus en plus de pépites
D’ailleurs, la MLS a offert de la visibilité très rapidement à des éléments qui sont aujourd’hui en Europe. Parmi eux, on retrouve le latéral Canadien Alphonso Davies lancé à 15 ans, 8 mois et 15 jours, le buteur américain du PSV Eindhoven Ricardo Pepi qui a débuté à 16 ans, 5 mois et 14 jours ou encore l’international américain de Bournemouth, Tyler Adams, qui a été lancé à 17 ans et 2 mois. Le record est néanmoins détenu depuis peu par Cavan Sullivan qui a joué son premier match à 14 ans, 9 mois et 20 jours. Jeune milieu offensif de Philadelphia Union, club réputé pour sa formation qui a vu les frères Brenden (Leeds United) et Paxten (Eintracht Francfort prêté à Utrecht) Aaronson se révéler, le nouveau phénomène est déjà annoncé à Manchester City. Si on traverse l’Atlantique et qu’on découvre les internationaux américains qui évoluent en Europe, ils sont de plus en plus nombreux à l’image de Brenden Aaronson (Leeds United) et Antonee Robinson (Fulham) en Angleterre, Johnny Cardoso (Real Betis) en Espagne, Weston McKennie (Juventus) et Christian Pulisic (AC Milan) en Italie, Joe Scally (Borussia Mönchengladbach) et Giovanni Reyna (Borussia Dortmund) en Allemagne ou encore Tanner Tessmann (Olympique Lyonnais) et Folarin Balogun (AS Monaco) en France. Le talent américain se retrouve un peu partout et sait s’adapter.
La nouvelle visibilité du joueur américain s’explique bien sûr par son talent, mais aussi par sa remarquable capacité d’adaptation. Didier Chambaron l’explique : «aux États-Unis, beaucoup de familles ont des origines diverses —, européennes, sud-américaines, africaines. De nombreux jeunes possèdent un double passeport, ce qui leur ouvre des opportunités pour jouer dans un autre pays. De plus en plus, les clubs européens se penchent sur le développement des joueurs aux États-Unis. On voit de plus en plus de recruteurs européens autour des stades. Le joueur américain séduit par son attitude toujours très positive, son ouverture d’esprit, son engagement total et sa capacité à respecter les règles. Cela attire naturellement les recruteurs. Lorsqu’on fait venir un joueur américain, on sait qu’il n’y aura pas de souci de discipline. Il y a chez les jeunes un état d’esprit exemplaire» note Didier Chambaron qui poursuit : «ça vient encore une fois du développement général. Des clubs qui travaillent de plus en plus sérieusement. Après, les top clubs européens sont tout le temps à la recherche des meilleurs joueurs dans le monde. Et maintenant, les États-Unis sont considérés à la même hauteur que d’autres pays sud-américains. On vient voir des matchs aux États-Unis. Après, comme ce qu’on disait, ce que disait très bien Wilfried. Le potentiel du joueur, son caractère de vouloir apprendre, de s’intégrer, de s’adapter, de s’intégrer, c’est quelque chose qui est forcément intéressant.»
Des limites ?
Si le football masculin américain connaît un progrès fulgurant et que ses talents ne cessent de s’améliorer, tout n’est pas parfait. Didier Chambaron note une petite limite qui est d’ordre culturel par rapport à ce qu’on retrouve dans les pays où le football est roi incontesté : «Ce qui manque encore aux États-Unis, contrairement aux grandes nations du football, c’est la culture du football de rue. Ici, c’est le basket qui joue ce rôle : on trouve des terrains partout, et pratiquement tous les jeunes ont déjà joué au basket, souvent de manière spontanée. En revanche, il est beaucoup plus rare de voir des enfants jouer librement au football dans la rue, comme cela se fait encore dans de nombreux pays traditionnellement liés au football. C’est là une différence majeure. Des joueurs comme Messi ou Neymar ont grandi en jouant des heures dans la rue, dans un environnement libre et créatif. Aux États-Unis, l’apprentissage du football passe essentiellement par les clubs. Mais peut-on réellement apprendre les bases du jeu d’abord en club, ou cela se fait-il plus naturellement en jouant avec ses amis, dans un cadre informel ? C’est une question ouverte, mais qui mérite d’être posée. Personnellement, je crois beaucoup au rôle du futsal, encore trop peu développé ici, et plus largement au jeu à effectif réduit. Le “football sauvage”, celui qu’on joue entre copains, est une école du jeu irremplaçable. Aux États-Unis, beaucoup de jeunes touchent leur premier ballon seulement lorsqu’ils s’inscrivent dans un club, ce qui n’est pas une norme universelle. Dans des pays comme la France, on tape dans un ballon dès l’âge de deux ans. Je suis convaincu que cette différence a un impact réel sur le développement du joueur.»
«Dès 6 heures du matin jusqu’à 23 heures, il est occupé. On y voit des matchs improvisés entre des enfants de 12 ans et des adultes. Ce genre de cadre libre nourrit la passion du jeu et offre aux jeunes des heures de pratique précieuse, sans les contraintes imposées par les adultes ou l’encadrement structuré des clubs. Bien sûr, les clubs sont essentiels, mais je suis convaincu qu’il faut aussi laisser de la place à un football plus libre, joué entre amis, sans pression ni règles strictes. C’est dans ce type de jeu que se développe la créativité. Et au final, ce sont les individualités, les joueurs capables de faire la différence, qui marquent le haut niveau», a-t-il poursuivi. La spontanéité et la créativité sont des qualités qui se développent via le futsal, le foot de rue, le football en petit groupe. Le fait d’enchaîner les 1 contre 1, de développer sa percussion, son audace, c’est quelque chose qu’on retrouve moins dans le football aux États-Unis que dans nos pays européens. Et c’est quelque chose qu’il faudra changer à l’avenir de la part des États-Unis dans le football.
«C’est d’ailleurs l’un des axes majeurs de développement défendus par Arsène Wenger : il encourage tous les acteurs du football à favoriser la créativité chez les joueurs. C’est un levier essentiel pour faire évoluer notre sport. Cela dit, on doit composer avec des contraintes croissantes. Le football de rue devient de plus en plus difficile à pratiquer dans le cadre familial et urbain. Il faut donc imaginer des solutions pour redonner aux jeunes l’accès au jeu libre. C’est aussi une question sociale : lorsqu’un enfant passe six ou sept heures à jouer au football dans la journée, il rentre le soir fatigué, épanoui… et bien moins enclin à faire des bêtises», met en avant Didier Chambaron. Autre limite de développement, la mise en place d’un jeu type à l’instar de ce qu’a mis en place le football espagnol autour du tiki-taka ou bien un club comme l’Atalanta qui a misé sur le style de son entraîneur historique Gian Piero Gasperini pour faire évoluer sa formation. Faire quelque chose de similaire ne sera pas évident à mettre en place aux États-Unis. «*La situation est particulièrement complexe aux États-Unis, car on parle d’un pays à l’échelle d’un continent, avec une diversité culturelle et géographique immense. Dans certains États comme la Floride ou la Californie, l’influence hispanique et sud-américaine est très forte. Ailleurs, comme à New York, on retrouve des approches du jeu différentes. Chaque région a sa propre identité footballistique», souligne Didier Chambaron.
Coupe du monde des Clubs 2025 et Coupe du monde 2026, les USA au centre du monde du football
Quoi qu’il en soit, le développement du football aux États-Unis va avoir le droit à un sacré coup de projecteur avec les prochaines compétitions. Des échéances importantes que ce soit pour les clubs de Major League Soccer dans quelques jours avec le lancement de la Coupe du monde des Clubs 2025 ou bien pour la sélection américaine qui joue cet été la Gold Cup avant d’accueillir la Coupe du monde dans un an. Quoi qu’il en soit l’engouement s’annonce important pour ces tournois comme le met en avant Didier Chambaron : «la Coupe du monde des clubs, c’est une nouvelle compétition qui offrira aux clubs du monde entier l’opportunité de se situer par rapport aux meilleurs. Maintenant, il reste des incertitudes : est-ce la bonne période ? Est-ce que les clubs y participeront avec leur effectif actuel ou celui de la saison suivante ? Il faudra attendre cette première édition pour le savoir. Ce qui est certain, c’est que les clubs nord-américains et sud-américains vont pouvoir se mesurer aux meilleures équipes européennes. Il y a une vraie curiosité autour de l’événement, qui sera très suivi. Aux États-Unis, les gens vont au stade. Et il ne faut pas oublier qu’une grande partie de la population américaine est issue de l’immigration : il y aura donc forcément des supporters pour les clubs italiens, espagnols, et bien d’autres. Cette diversité va créer une ambiance unique, un véritable engouement populaire. Les matchs auront lieu dans de grands stades, ce qui contribuera à l’ampleur de l’événement. Je pense que ce sera un moment fort, une sorte de répétition générale avant la Coupe du Monde. Une excellente occasion de se mettre dans les meilleures conditions.»
Ce sera aussi l’occasion de célébrer le football avec la Coupe du monde 2026 et de réduire l’écart qu’à ce sport chez les hommes américains et les femmes puisque la sélection est numéro une mondiale et quadruple gagnante du tournoi : «la Coupe du Monde dans un an s’annonce comme une grande fête. C’est une formidable opportunité pour susciter encore plus d’intérêt et d’enthousiasme autour du football. Je ne pense pas que cela changera tout du jour au lendemain, mais les Américains ont déjà compris depuis un certain temps que le football est un sport passionnant. Ils s’y investissent de plus en plus, et cette dynamique va continuer à grandir. D’ailleurs, les échéances à venir sont nombreuses : la Coupe du Monde féminine en 2031, les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028… Aux États-Unis, l’égalité entre hommes et femmes dans le sport est une réalité. C’est pourquoi, quand on parle du développement du football ici, il ne faut pas oublier que beaucoup de femmes trouvent injuste qu’on dise encore que ce sport est “en voie de développement”.»
«Historiquement, la sélection féminine américaine est la meilleure du monde. La ligue professionnelle féminine est l’une des plus solides, avec des matchs joués devant en moyenne 15 000 spectateurs. Il est temps de reconnaître le chemin qu’il reste à parcourir du côté des garçons pour atteindre le très haut niveau. Mais, plus encore, il faut prendre exemple sur les femmes. Le football féminin est déjà bien structuré aux États-Unis. Ici, presque toutes les jeunes filles ont déjà joué au football. Ce n’est pas le cas dans beaucoup d’autres pays, comme la France. L’objectif n’est pas forcément de devenir les meilleurs du monde chez les hommes, mais de continuer à progresser, à donner envie aux jeunes de jouer. Et aujourd’hui, de plus en plus de jeunes joueurs ne souhaitent plus partir en Europe. Ils réalisent qu’être professionnel aux États-Unis, c’est aussi un choix de vie attractif : jouer tous les week-ends dans des stades de 40 000 places, bénéficier d’excellentes infrastructures, d’un cadre de vie agréable… Cela peut valoir autant, voire plus, que d’évoluer dans une première division d’un pays européen.»
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