Coupe du Monde 2022 : la presse espagnole dézingue la Roja malgré la qualification !

Par Anas Bakhkhar
4 min.
Luis Enrique aux côtés de Dani Carvajal @Maxppp

Malgré sa défaite subie face au Japon (2-1), l'Espagne se qualifie néanmoins pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde en terminant deuxième du groupe E, profitant de la victoire allemande face au Costa Rica. Un scénario qui n'est pas vraiment au goût de la presse espagnole, qui n'a pas épargné la Roja au lendemain de leur déroute...

Le scénario de la qualification de la sélection espagnole pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde au Qatar est pour le moins... inattendu. Car oui, la Roja s'était d'abord offert une promenade de santé face au Costa Rica (7-0) pour son entrée en lice, se positionnant un peu plus parmi les favoris au sacre final. Néanmoins, les hommes de Luis Enrique avaient montré moins de certitudes face à une équipe d'Allemagne en dessous des attentes (1-1) mais toujours aussi dangereuse grâce à ses joueurs de talent, de Kimmich à Musiala en passant par Gnabry. Et jeudi soir, sur la pelouse du Khalifa International Stadium, la nation championne du monde 2010, qui n'a plus que Sergio Busquets de cette époque dorée, est tombée dans le piège nippon (2-1) pour une deuxième victoire de prestige des Samourai Blue après avoir fait tomber la Mannschaft en ouverture de la poule E.

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Ce revers dans ce Mondial qatari n'était clairement pas attendu par les Espagnols, à en croire le milieu du terrain du FC Barcelone Pedri à l'issue de la rencontre : «c'était un match difficile face à une équipe qui a mis beaucoup d’intensité, on a été surpris par ces deux buts en seconde période, il fallait donner plus de rythme, mais c’était compliqué.» Même son de cloche chez le sélectionneur ibérique Luis Enrique : « le Japon est premier du groupe à juste titre car il a battu l'Allemagne et l'Espagne. Ça m'énerve beaucoup parce que j'aurais aimé finir premier du groupe en remportant le match. Abandonner n'est pas dans mon manuel et célébrer une défaite non plus. Je n'ai pas grand-chose à fêter, je ne peux pas être content. Je ne suis pas préoccupé. C’est une claque qui te permet de te rendre compte que c’est une Coupe du Monde. Je n’ai pas suivi le match Costa Rica-Allemagne, j’aime rester concentré sur mon match. »

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La presse espagnole sans retenue

Au lendemain de cette déroute, malgré une ultradomination dans le jeu (82% de possession), la presse espagnole a d'abord tenu à remercier l'Allemagne, dont la victoire face au Costa Rica sécurisait la deuxième place des Rouges, comme l'a titré AS ce vendredi matin avec un « Danke » (merci en allemand). Cependant, le quotidien madrilène ne s'est pas fait prier pour cartonner sa sélection, remettant notamment en question les choix du technicien espagnol dans son onze de départ, avec tout autant d'ironie : «il fallait dire quelque chose comme "chapeau, Luis Enrique". Pour avoir tenu sa parole, c'est-à-dire pour avoir aligné Busquets malgré l'alerte au carton jaune ; pour être sorti avec Rodrigo et Gavi, sans crainte, alors qu'ils avaient lutté contre des blessures.» Mundo Deportivo a ajouté son grain de sel, protestant contre la décision de l'arbitre, qui a validé l'égalisation japonaise à la suite d'un ballon sorti des limites du terrain... ou pas ? «Ils ne se souviennent plus qu'Unai Simón a donné le premier but japonais et que le second était une autre énorme bévue du VAR. Vraiment, la puce Adidas peut voir que Cristiano ne l'a pas peigné et elle ne peut pas voir que le ballon d'hier soir a échappé à la ligne arrière ?»

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Les Unes de ce vendredi matin ont également été un moyen de dévoiler un peu plus leur désarroi après cette défaite plus que surprenante, et ce malgré le ticket pour la phase à élimination direct. Marca estime que c'est « une honte » d'avoir obtenu ainsi sa qualification. Alors que pour Sport, c'est un sentiment de stress qui a dominé ce match. « Quelle peur », titre le média catalan. Toujours de l'autre côté des Pyrénées, au tour de Relevo de dézinguer le « coup de poker » raté de Luis Enrique : « tel était l'objectif d'une équipe qui enchaînait les passes jusqu'à l'épuisement et répétait les mouvements jusqu'à ce que le souffleur les ait tous mémorisés : que rien ne se passe. Le problème est que l'Espagne ne sait pas jouer avec un visage de poker car ses cartes sont marquées et plus elle fait semblant, plus elle est claire pour ses adversaires. » Après la performance décevante de la Roja en poules, la presse espagnole se méfie de son prochain adversaire, les Lions de l'Atlas : «la frayeur (contre le Japon, ndlr) était terminée. Le suivant porte du rouge et parle marocain.» Un duel attendu entre deux pays avec une histoire commune, et une relation diplomatique en reconstruction, pour le moment...

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