Comment Neal Maupay est devenu le grand méchant de la Premier League

Par Maxime Barbaud
5 min.
Neal Maupay s'embrouille avec Ezri Konsa d'Aston Villa @Maxppp

Présent en Angleterre depuis 2017, Neal Maupay a eu le temps de se forger une réputation de bon joueur de championnat en marquant 75 buts entre Brentford, Brighton et Everton. Au fur et à mesure des années, l’attaquant français s’est aussi collé une étiquette de grand chambreur en étant, au mieux au centre de ces embrouilles, au pire responsable de ces altercations au point de devenir le nouveau bad boy de la Premier League.

«Je vais le mettre KO !» Même Kyle Walker a été victime de Neal Maupay lors de la victoire de Manchester City à Brentford lundi soir (3-1). La raison de cette altercation ? L’attaquant des Bees se serait moqué des déboires conjugaux de son adversaire «Ref (Referee, arbitre en anglais), il a parlé de mes enfants, pas une, mais deux fois.» C’est presque devenu une habitude en Angleterre. À chaque match où presque, le Français est au cœur d’une embrouille, soit en la provoquant, soit en étant la cible de ses adversaires, lesquels connaissent très bien son tempérament et son caractère chambreur.

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Entre ses célébrations, son trashtalking ou encore différents contacts sur le terrain qui aboutissent à un début de bagarre, Maupay sait se diversifier pour être au centre de l’attention. Une semaine avant Walker, c’est avec James Maddison qu’il s’est écharpé. Après avoir ouvert le score, l’ancien Brestois a célébré à la manière de milieu de terrain de Tottenham, en mimant le jet d’une fléchette dans la cible. Évidemment, ça n’a pas plu. Les deux hommes se sont d’ailleurs chauffés sur le terrain, avant que Brennan Johnson et Richarlison se vengent en reproduisant la célébration de la fléchette sur les buts de la victoire des Spurs.

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«Plus de buts et moins de relégations dans ma carrière que James Maddison»

Le Français avait déjà reproduit la célébration de Wilfried Zaha contre Palace en 2021, façon mains derrière les oreilles et langue pendue. Comme quoi, il commence à se faire des ennemis un peu partout en Premier League. «Je lui ai juste dit qu’il n’avait probablement pas marqué assez de buts ces dernières années pour avoir sa propre célébration, donc il a probablement dû copier la mienne» s’est amusé Maddison. Réponse de Maupay sur les réseaux sociaux. «Plus de buts et moins de relégations dans ma carrière que James Maddison.» Le 17 décembre contre Aston Villa, c’est avec Emiliano Martinez qu’il s’est pris le bec. Cette fois, il avait plutôt pris le beau rôle face au portier argentin, coutumier des coups de sang.

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Le champion du monde avait écopé d’un avertissement après avoir littéralement soulevé l’attaquant par le maillot en lui reprochant d’être resté au sol. Maupay avait tenu tête à trois adversaires sur cette action et c’est Unai Emery en personne qui est allé calmer son gardien, très énervé, et responsable d’un début d’attroupement général. Boubacar Kamara avait lui carrément été expulsé. Le comportement d’El Dibu Martinez n’avait pas plu en Angleterre. Un journaliste du Daily Mail s’était même lâché à son endroit. «Je vais contrarier les gens si je dis ça, mais j’y pense. C’est un très bon gardien, mais un peu idiot.»

«Martinez devrait plutôt m’être reconnaissant»

Même Brentford s’était moqué de lui à travers une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Si le portier s’était énervé auprès du joueur formé à l’OGC Nice, c’est qu’il y avait eu un premier épisode. Plus tôt dans le match, un contact avait eu lieu entre les deux hommes, alors que le ballon venait de sortir de l’aire de jeu. Martinez s’était effondré en se tenant l’épaule, sous le regard hilare du maudit Français, qui s’en allait vite tirer le corner. Les Bees s’en sont donné à cœur joie eux aussi, profitant de la réputation de l’Argentin. «Tout le meilleur pour la récupération de ta blessure Emi.»

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Même Maupay en a rajouté une couche. Quelques jours après cet incident, il donnait une interview à SPORT Bible dans laquelle il revenait sur l’altercation. «Martinez devrait plutôt m’être reconnaissant, n’est-ce pas ?» Il fait référence ici à la blessure de Bernd Leno dont il a été l’auteur en juin 2020 lors d’un Brighton-Arsenal. Touché aux ligaments du genou suite au contact avec l’attaquant, l’Allemand, furieux envers son adversaire sur sa civière, cédait sa place à son remplaçant, un certain Emiliano Martinez. Un vrai virage dans sa carrière puisque ses performances ont été excellentes et lui ont permis de devenir numéro un avec l’Albiceleste. On connaît la suite de cet effet papillon.

Il a mis fin à la carrière de Guendouzi à Arsenal

«Évidemment, parce que Leno s’est blessé contre moi et ensuite il (Martinez) a pu jouer puis être sélectionné pour l’Argentine, rembobine Maupay. C’était tellement malheureux que Leno ait été blessé. Je suis en très bons termes avec lui maintenant qu’il est à Fulham. Je n’ai jamais essayé de lui faire du mal.» Ce fameux Brighton-Arsenal, c’est un peu ce qui a lancé sa réputation de "sale gosse", la faute à Mattéo Guendouzi aussi, autre adepte du trashtalk. Après un match plein de tension, notamment entre les deux compatriotes, l’ancien Lorientais saisissait son adversaire par la gorge, qui s’écroulait. Un mauvais geste qui a fait la une des médias anglais.

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Une nouvelle fois, c’est Maupay qui endosse le rôle de la victime. «Certains de leurs joueurs doivent apprendre ce qu’est l’humilité, surtout l’un d’entre eux, réagissait l’intéressé en désignant Guendouzi sans le nommer. Il a parlé tout le match. Il parlait très mal et je ne vais pas répéter ce qu’il a dit en français sinon j’aurai des ennuis. Quand j’ai marqué, je lui ai dit : "écoute, voilà ce qui arrive quand on parle trop sur le terrain."» Une déclaration, qui, avec le temps, prête à sourire mais sur le coup Guendouzi l’avait payé cher. Mikel Arteta l’a mis au placard en raison de son attitude. Il n’a plus jamais joué pour les Gunners. C’est bien ce jour-là que Maupay a commencé à se façonner cette réputation de bad boy de la Premier League.

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