Rennes : Yann M'Vila, un envol plus difficile qu'il n'y paraît
La nouvelle pépite de l'équipe de France, c'est lui. Son excellente première saison en Ligue 1 l'a amené chez les Bleus. Malgré son talent inné, il est passé par des moments très difficiles, qui lui ont forgé son caractère. Il s'est confié à L'Equipe Mag.

16 août 2009, première apparition en Ligue 1, 11 août 2010, première sélection avec l’équipe de France. C’est peu dire que Yann M’Vila a connu une ascension fulgurante. Depuis, elle a été étudiée sous toutes les coutures et une explication s’est vite dégagée : à 20 ans, le joueur du Stade Rennais est d’une grande maturité, bien aidé par le fait qu’il est devenu père très jeune. Pourtant, s’il consent que cette étape l’a aidé à grandir plus vite, il concède avoir eu des difficultés lors de sa formation. Le talent, il l’avait, mais la confiance n’a pas toujours été présente.
« Oui, j’ai beaucoup douté de moi. Vraiment », raconte-t-il à L’Equipe Mag. « Un jour, je revenais de l’équipe de France jeunes et tous les joueurs de CFA sont partis s’entraîner avec les pros. Sauf moi. Lacombe m’a laissé tout seul. Je me suis entraîné avec les 93 et les 92 (lui est de 1990). C’était même pas une punition, non… Ou peut-être une façon de montrer que : « Voilà, c’est moi le patron ! » Ça m’a mis une bonne gifle. J’étais jeune, je n’ai pas pleuré, mais je ressentais de la colère. Peut-être que ça m’a endurci, que ça m’a donné davantage envie de travailler. Un jour, un coach, à Rennes, m’a dit : « Toi, tu ne seras qu’un joueur de CFA ». Ce n’est pas Guy Lacombe, mais peu importe le nom de la personne. J’ai écouté, j’étais jeune, un peu foufou. Il m’a dit ça et c’est resté. Là, je me suis dit : « On va voir ». Parfois, la naissance d’un grand joueur vient d’une brimade ou d’une réflexion désobligeante. M’Vila rentre dans ce cadre. Désormais indiscutable à Rennes et très apprécié du sélectionneur Laurent Blanc, il se focalise sur les aspects de son jeu à améliorer, avant de partir rejoindre un plus grand club.
« Il faut être armé pour jouer n’importe où. Mais il ne faut pas partir dans un grand club pour être remplaçant. Je préfère rester dans le club où je suis et continuer à progresser. J’aimerais travailler plus offensivement. Marquer et faire la dernière passe. Pour ça, il faut prendre plus d’initiatives, tenter. Ca dépend aussi avec qui on joue », explique-t-il. S’il dit adorer la Premier League, qu’il regarde régulièrement, ses sources d’inspiration sont finalement très éclectiques. « J’aimerais être un mélange de plusieurs joueurs. Xavi, de Barcelone, c’est un très bon. Il a cette qualité de passe… Son jeu est vraiment très malin, intelligent. Il est à l’aise avec le ballon, c’est un artiste. J’aimerais avoir l’agressivité de Lassana Diarra. C’est vraiment un joueur qui rentre dedans : qu’on soit grand ou petit face à lui, c’est pas son problème ! Pour le côté offensif, je voudrais avoir la frappe de Steven Gerrard. Et, côté défensif, quand on voit Vidic, le défenseur de Manchester United… Pour le passer, il faut y aller ! », évoque-t-il. M’Vila représente en tout cas l’avenir de l’équipe de France. Un joueur sérieux, mature, habité par le jeu et qui cherche encore et toujours à progresser : que demander de plus ?
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