Ces pépites venues du pays du soleil levant qui étonnent l’Europe

Le Japon, terre de football ? Yôichi Takahashi, auteur du manga Olive et Tom (Captain Tsubasa en VO), en a longtemps rêvé, la nouvelle génération est en passe de le réaliser. Keisuke Honda (24 ans, CSKA Moscou) avait fait souffler un vent de fraîcheur sur la Coupe du monde en Afrique du Sud, confirmant quelques semaines plus tard en menant la sélection nippone au sacre final en Coupe d’Asie. Dans son sillage, Shinji Kagawa (22 ans, Borussia Dortmund) avait ébloui la Bundesliga en première partie de saison avant de se blesser. Depuis, trois jeunes starlettes du pays du soleil levant se sont elles aussi lancées à l’assaut du Vieux continent dans l’espoir de faire une grande carrière.

Buteur ce dimanche avec l’Inter Milan face au Genoa (5-2, 28e journée de Serie A), Yuto Nagatomo (24 ans) est l’un d’eux. Arrivé en Italie l’été dernier en provenance du FC Tokyo (5 réalisations en 72 apparitions en J-League), le natif d’Ehime a d’abord évolué chez le promu Cesena. En à peine cinq mois (16 rencontres), ce polyvalent latéral (plus à l’aise à droite tout de même) a mis toute la Botte à ses pieds. Mais pas seulement. Cet hiver, Villarreal, Everton, Tottenham et la Juventus de Turin auraient même contacté son entourage avant qu’il ne choisisse de s’engager avec les Nerazzurri.

Et s’il n’est pas encore titulaire (il n’a débuté que 3 matches), cette véritable pile électrique a prouvé à Leonardo qu’il pouvait lui rendre de fiers services. « Yuto est là par son mérite et ses qualités. Il représente fièrement le Japon et c’est une alternative intéressante de plus pour nous », a dernièrement confié le technicien brésilien en conférence de presse. Rendre des services, Ryo Miyaichi (18 ans) était venu à Feyenoord cet hiver pour cela. Recruté par Arsenal en décembre, le milieu offensif natif d’Okazaki a été prêté dans la foulée à la formation de Rotterdam.

Et depuis ses débuts, les pensionnaires du Stade De Kuip ne perdent plus (3 victoires et 2 nuls). L’adolescent dépose chaque week-end sur son aile gauche les défenseurs les plus chevronnés d’Eredivisie (5 apparitions, 1 but). Généreux et habile techniquement, celui qui forme un redoutable trio d’attaque aux côtés de Luc Castaignos et Georginio Wijnaldum pourrait bien revenir par la très grande porte chez les Gunners s’il continue sur sa lancée, annonce l’entraîneur néerlandais Mario Been.

« C’est un super talent. Nous sommes reconnaissants à Arsenal de nous l’avoir prêté. Il est si rapide, techniquement brillant et ne pense qu’au but », a-t-il confié au Daily Mirror. Évoluant au même poste, Akihiro Ienaga (24 ans), recruté en janvier par Majorque, n’a pas encore eu le même rendement. Pour autant, le joueur formé au Gamba Osaka a laissé entrevoir de grandes qualités et un avenir brillant à chacune de ses apparitions en Liga (5 pour l’instant). Michael Laudrup, son coach, est sous le charme.

« Aki me surprend un peu. Je le vois tous les jours. Quand nous l’avons recruté, nous lui avions dit qu’il devrait s’adapter. Mais il a déjà fait quelques très bonnes apparitions. C’est très bien pour l’avenir », a lancé le technicien danois, fin connaisseur, il y a une semaine à Marca. Ces trois exemples montrent que, désormais, le recrutement d’un international japonais chevronné ne se résume pas à un simple coup marketing. La Ligue 1, souvent réticente à ce genre de transferts exotiques, se laissera-t-elle séduire par cette mode ? À suivre…