Du piano en passant par la ceinture noire de karaté au titre de meilleur buteur de National : la folle histoire d’Umut Bozok

Par Constant Wicherek
6 min.
Athlético Marseille Umut Bozok @Maxppp

Il est un homme qui s'éclate en National cette saison. Ce joueur, c'est l'attaquant de Marseille Consolat, Umut Bozok. Pour Foot Mercato, il est revenu sur son parcours et ses ambitions.

Un but toutes les 94 minutes, c'est le ratio d'Umut Bozok en National avec le club de Marseille Consolat. Inutile de dire que le jeune attaquant de vingt ans caracole largement en tête du classement des buteurs de la division, avec 16 réalisations en 22 rencontres jouées. Pourtant, son histoire n'a rien de naturel. De la musique, à Consolat, en passant par le Karaté ou au FC Metz, c'est un jeune joueur plein d'ambitions, de talent, et de modestie qui s'est confié à Foot Mercato. « Pour ce qui est de la musique et du karaté, au départ c'est mon père qui aimait ça. Les arts martiaux, il faisait quelques exercices dans le salon et il nous a inscrit mes petits frères et moi au karaté. Petit à petit, j'ai fait des compétitions en Moselle, en Lorraine et en France et aujourd'hui, ça me sert beaucoup. Les gens rigolent quand je dis ça, mais ça m'aide pour les volées, les contrôles, c'est important pour la souplesse. Quand je vois ce que dit Zlatan a ce sujet, je ne peux que le confirmer, c'est une réalité. Pour la musique, mon père faisait de la guitare traditionnelle turque, il en jouait dans des festivals ou des mariages. À trois ans, il m'a mis devant un synthé, c'est médiocre (rires), puis j'ai fait le conservatoire et à 11 ans quelques mariages turcs avec mon père », explique-t-il.

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Puis le foot lui est venu. Même s'il jouait depuis tout petit, il ne s'est pas immédiatement mis à fond dans cet exercice : « à l'âge de 11-12 ans, j'étais petit, un peu gros, je jouais défenseur central dans l'équipe trois de mon club, on ne comptait pas vraiment sur moi (rires). Puis je me suis affiné, j'ai grandi et j'ai commencé à m'intéresser de plus près, c'était l'époque où Lyon raflait tout avec Juninho. Je m'investis plus, je commence à regarder sur le site de la Ligue les classements, les résultats de nos adversaires, je commence à jouer en DHR, en DH, puis j'ai un coup de fil de Metz », détaille-t-il avant de poursuivre.

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« Je m'en rappelle encore, je jouais à FIFA, le mode où l'on créer son joueur et je suis au FC Metz dans le jeu. À cause de la neige, il y a un arrêté préfectoral et je ne peux pas aller à l'école. Le même jour ma mère me dit que le FC Metz a appelé pour que l'on discute et qu'il faut aller au centre de formation dès que l'on peut, se rappelle-t-il. Je ne m'y attendais pas, c'était un rêve qui commençait à se dessiner. C'était en décembre trois options s'ouvraient à moi. Soit je signais tout de suite, soit je restais dans mon club et je m'entraînais une fois par semaine avec le FC Metz. J'ai choisi la troisième solution, celle qui faisait que je vivais à l'internat, que je m'entraînais avec Metz, mais que je jouais le week-end avec mon club amateur ».

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De FIFA au FC Metz en un jour

C'est alors que le destin d'Umut Bozok était enfin lancé. Il signe alors en tant qu'apprenti trois années puis un contrat stagiaire de deux années avec les Grenats pourtant, il ne sera pas gardé au-delà et son agent, Olivier Davo avait déjà commencé à préparer la sortie. « qu'il faisait le forcing auprès de Marseille Consolat et du coach. J'avais fait des essais à Boulogne et à Sedan,qui se sont avérés concluants mais ça ne s'est pas finalisé. Ensuite, tout est allé très vite. Suite à la défection d'un joueur qui devait rejoindre en stage Consolat, je reçois un coup de fil de mon représentant : . J'apprends le lundi à 17h00 que je dois être en Lozère le mardi à 14h00. Donc je prends le train direction Paris, puis un autre direction Clermont et de là, un bus pour arriver au stage. Je suis mort quand j'arrive (rires). Je n'avais pas de club, je m'entraînais avec des ballons que m'avait donnés mon ancien club puis avec des potes qui me filaient un coup de main, mais je n’avais pas les mêmes sensations. À l'époque, l'entraîneur Nicolas Usaï m'avait dit que si je faisais un bon test de VMA (vitesse maximale aérobie, ndlr)j'allais être pris. J'ai fait le palier 19 et palier 20 sachant qu'un joueur pro doit être à 18 et me voilà à Consolat », se remémore-t-il.

Mais avec la saison qu'il réalise, bien évidemment, plusieurs clubs sont déjà à l'affût pour récupérer cet attaquant qui se qualifie lui-même, tout en précisant avec la plus grande modestie qu'il n'aime pas trop parler de ses qualités, de « complet, avec un bon jeu dos au but, je peux aussi prendre la profondeur. On m'appelle le caleur au club, car je cale bien les ballons dos au but, je pense être assez fin techniquement ». Pour lui, grand fan de Galatasaray comme son grand-père et globalement toute sa famille, le but est de rejoindre rejoindre l'élite professionnelle même s'il a d'autres rêves : « le premier c'est d'aller voir au stade le match entre Galatasaray et Fenerbahçe. Le second, c'est de jouer ce match sous les couleurs du Galatasaray ». Tout cela avant de réfléchir éventuellement aux sélections nationales. Il a joué avec les moins de 17 ans et les moins de 18 turcs mais il ne se ferme aucune porte. « Ce n'est pas du tout une réflexion à court terme. Ce n'est pas facile, je suis loin de ça. Ça amène à la réflexion, c'est personnel, mais mon entourage peut m'aider. En France il y a peut-être plus de concurrence, mais c'est mon pays. La Turquie, représente mes origines et j'en suis fier », confie-t-il.

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Il lui reste encore quelques matches à jouer en National avec Consolat, mais en l'écoutant parler, on l'imagine sans problème beaucoup plus haut. À 20 ans, l'avenir est devant lui. Cet avenir devrait s'écrire loin de Consolat puisqu' Umut suscite des intérêts concrets. En effet, comme nous l'a confié son agent Olivier Davo : « il y a eu plusieurs sollicitations cet hiver, mais nous avons décidé avec le joueur, et en accord avec les dirigeants de Consolat, qu'il était préférable de faire un exercice plein en National avant de penser à un départ. Les statistiques d'Umut témoignent de son abnégation et de son investissement au quotidien, et c'est une juste récompense que des clubs de L1, L2 et étrangers s'intéressent de près à lui. Il reste un an de contrat à Umut, et le championnat National bat son plein, alors pour l'identité de sa future destination, il faudra encore attendre quelques semaines. Chaque chose en son temps ».

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