Info FM : à la découverte de Joé Kobo, ce talent made in Bondy qui fait le bonheur de Caen

Par Dahbia Hattabi
9 min.
Kobo fait les présentations pour FM @Maxppp

Chaque dimanche, Foot Mercato met un coup de projecteur sur un jeune talent de demain. Cette semaine, c'est Joé Kobo qui est dans la lumière. Formé à l'AS Bondy, celui qui a fait ses gammes à l'INF Clairefontaine évolue depuis quelques saisons du côté de Caen. Pour Foot Mercato, il raconte son parcours, évoque ses ambitions et la forte amitié le liant à Kylian Mbappé.

Le football est une grande famille. Joé Kobo ne peut qu'approuver. Dès son plus jeune âge, son frère Kibéty, de dix ans son aîné, lui a refilé le virus du ballon rond. «Mon frère jouait à l'AS Bondy. Parfois, il m'amenait pour regarder ses matches. J'y allais et j'y ai pris goût. J'étais très jeune, je devais avoir 5 ou 6 ans. Mon frère m'a mis un maillot, un short, des chaussettes et des crampons pour me faire participer à un entraînement un mercredi. J'y suis allé tous les suivants. C'est de là qu'est venue ma passion pour le foot». C'est à l'AS Bondy qu'il a fait ses premiers pas de footballeur. Plus qu'un club, Kobo y a trouvé une deuxième famille. «C'est mon club de cœur. C'est le club qui m'a permis d'aller à l'INF Clairefontaine et qui m'a permis de signer au Stade Malherbe Caen. Je ne peux que les remercier. C'est un club où j'ai beaucoup de souvenirs. Des victoires, des défaites, des tournois, des gros matches, de longs déplacements : je n'en retiens que du positif». Là-bas, il y a vécu de très beaux moments avec une génération où figuraient Kylian Mbappé (PSG), Metehan Guclu (PSG) ou encore Jonathan Ikoné (prêt MHSC) pour ne citer qu'eux.

La suite après cette publicité

«Mes années avec eux sont certainement les plus belles que j'ai pu vivre dans le football. Il n'y avait pas qu'eux, car je pourrais citer d'autres joueurs de notre génération. Mais avec eux, c'étaient de très belles années. Des années où il y avait beaucoup de victoires, où je prenais beaucoup de plaisir à jouer avec eux. Il y avait Jonathan (Ikoné) sur un côté, Kylian (Mbappé) de l'autre puis Metehan (Guclu) en pointe. Je ne vais pas vous mentir, c'était du très haut niveau. Des joueurs talentueux, plein d'envie de jouer au foot et de se faire plaisir. Jouer avec eux a été un réel plaisir. Peut-être que c'est ce qui m'a donné envie d'aller encore plus loin dans le football. Aujourd'hui, je suis très content de voir que chacun a réussi où il est». De quoi rendre fier un club de Bondy réputé pour sa formation. «On sait tous que l'AS Bondy a sorti de bons joueurs. C'est un club réputé pour ça. C'est un grand club de la région parisienne». Mais comment expliquer que le club de la région parisienne soit une vraie usine à talents ?

À lire Bordeaux a tenté le coup Zinédine Zidane

Un talent made in Bondy

«Il y a vraiment de bons éducateurs, de bonnes personnes qui nous entourent aussi là-bas. Les séances étaient bonnes. On en avait trois par semaine. Ça doit être encore le cas aujourd'hui. Je pense que les éducateurs et le bon travail qui est fait au quotidien expliquent la réussite de l'AS Bondy», assure Joé Kobo. S'il n'a pas délaissé son club de cœur, le footballeur né en 99 a franchi une nouvelle étape en intégrant à 13 ans le très célèbre INF Clairefontaine. Le jeune homme se souvient : «Bondy avait le droit d'envoyer dix joueurs. J'en ai fait partie. J'ai fait tous les tours possibles jusqu'au stage final de trois jours. Celui-ci s'est bien déroulé. On avait des petites séances, des exercices, des évaluations. Un matin, mi-mai début juin, vers les coups de 8h30, ma sœur jumelle m'a annoncé que j'étais pris avant d'aller au collège.Je n'y croyais pas parce qu'elle aime beaucoup blaguer. Mais c'était bien vrai. J'étais très heureux». Là-bas, le milieu qui était dans la même promotion que Moussa Sylla (AS Monaco) et Lamine Ghezzali (ASSE), a jonglé entre les cours et les séances d'entraînement. Les week-ends, celui qui est un fan absolu de Mesut Ozil rentrait pour jouer avec Bondy.

La suite après cette publicité

Une expérience à l'INF qui lui a été bénéfique en tant que joueur et personne, puisqu'il était éloigné de ses proches. «Au début, l'éloignement est compliqué. Après, on commence à s'y faire et on y prend goût parce que c'est la vie en collectivité. Il y a eu des moments difficiles et d'autres meilleurs. Mais Bondy et Clairefontaine, ce n'est pas si loin. Au début, comme on est très jeunes, ça nous fait bizarre. On peut se renfermer un petit peu car on ne connaît pas grand monde. Puis on se crée une deuxième famille. La famille de l'INF». À 15 ans, Joé Kobo a dû quitter ce nouveau cocon familial pour rejoindre Caen. Un choix mûrement réfléchi. «Caen, c'est particulier. Avant d'intégrer Clairefontaine, j'y allais régulièrement pour faire des essais, des tournois, des matches. Ensuite, c'était un peu en stand-by ou presque. J'ai laissé mon frère s'en charger.Je n'avais pas trop de nouvelles d'eux quand j'étais à Clairefontaine. Puis ils m'ont relancé. Le 2 mai 2014, j'ai été le dernier de ma promotion à signer dans un club car je voulais prendre mon temps et être sûr de mon choix. J'en suis très satisfait. D'autres clubs français s'étaient positionnés. Mon entourage et moi nous sommes concertés et le choix final s'est porté sur Caen».

Caen mise beaucoup sur Kobo

Il peut d'ailleurs compter sur le soutien de son grand frère qui ne le lâche pas d'une semelle encore aujourd'hui pour l'aider à atteindre son rêve. «Il a eu un rôle important pour moi. À Bondy déjà, il se libérait pour me regarder tous les week-ends et aux entraînements pour faire un petit point avec moi. Aujourd'hui, il a encore un rôle très important. Que ce soit à domicile ou pour les déplacements, il vient à mes matches et il me fait un compte-rendu qu'il soit positif ou négatif. Il est très objectif avec moi. Il veut m'emmener dans le bon sens. C'est plus facile pour lui de me dire ces choses-là. Il m'a vu grandir, il sait de quoi je suis capable. Il sait sur quoi je dois travailler. Je pense que c'est la personne la mieux placée pour me conseiller ou même me remonter les bretelles. Il peut tout me dire. Je pense que travailler avec lui, même si ce n'est pas mon agent, est un point important. Il a un rôle primordial à mes yeux. Je le remercie». Il était là quand son frère à signer son contrat stagiaire de deux ans cet été 2017 chez les Normands.

La suite après cette publicité

«J'avais signé trois ans à Caen. Trois années où il y a eu des hauts et des bas. Il y a eu une époque où je ne jouais pas beaucoup, une autre où je jouais beaucoup. J'ai aussi été pas mal blessé. Même avec tout ça, le club a eu confiance en moi. Ça veut dire que j'ai fait ce qu'il fallait de mon côté et qu'il faut que je continue ainsi. Je les remercie pour la confiance». Cette saison, Joé Kobo continue son apprentissage. «Je m'entraîne régulièrement avec la réserve professionnelle. Ensuite, je suis avec les U19 où on a de réels objectifs en championnat. On est encore en lice en Coupe Gambardella. J'ai fait trois matches avec la réserve professionnelle où ça s'est assez bien passé (...) Mon point fort est la passe. Je pense que je dois encore travailler surtout sur l'agressivité pour récupérer plus de ballons et aussi défensivement. J'en parle souvent avec les coaches». De précieux conseils que le natif de Paris écoute attentivement, lui qui espère jouer chez les pros un jour. «Je rêve de ça dans quelque temps oui. Mais je ne me presse pas forcément. Je continue de travailler, car je sais que sans ça, je n'y arriverais pas. Si ça arrive, tant mieux. Si ça ne vient pas, je travaillerais encore et encore. On verra bien».

Mbappé, un frère et un exemple

Pour cela, il peut s'inspirer de son meilleur ami. Un certain Kylian Mbappé. «Je regarde tous ses matches, ce qu'il fait. Je parle souvent avec lui. Il me donne beaucoup de conseils. Quand tu as une personne comme lui à tes côtés, que tu considères comme ton meilleur ami et ton frère, qui est tout en haut du football européen, forcément ça m'inspire. J'aimerais suivre ses traces». Il faut dire que depuis un peu plus d'un an, tout sourit à l'ancien joueur de Monaco. Une trajectoire qui ne surprend qu'à moitié son fidèle ami. «J'ai été surpris, non pas forcément. Je savais que Kylian était capable de le faire. Je savais la maturité qu'il avait. Lui, c'est un chambreur, etc...Mais dès qu'on parle de foot, là il devient le plus sérieux possible. On le voit sur le terrain ou en dehors. Il fait du bien au football. Je ne dis pas ça parce que c'est mon ami. En dehors comme sur le terrain, il est bon. Ça ne me surprend pas vraiment. La seule chose qui m'a surpris, c'est l'équipe de France. On en parlait plus jeunes. Il était persuadé qu'il allait y aller. Moi, je mettais un frein à ce qu'il disait. Je disais : "Non, Kylian c'est trop tôt. Le niveau est beaucoup trop élevé." La Ligue 1, la Ligue des Champions, je savais qu'il avait les épaules pour le faire aussi tôt. Mais avec l'équipe de France, il m'a vraiment surpris. De le voir titulaire face à l'Espagne à 18 ans, ça m'a vraiment surpris. Il n'a pas de limites. Je ne sais même pas si lui connaît ses limites. Il bat des records historiques. Etre septième au classement du Ballon d'Or à son âge, c'est incroyable. Je n'en reviens toujours pas. Je ne peux que le féliciter».

La suite après cette publicité

Joé Kobo a pu suivre aussi l'été agité de Mbappé, passé de l'ASM au PSG pour 180 millions d'euros (prêt avec option d'achat). «On n'avait jamais imaginé un tel montant. C'est extraordinaire. C'est un prix fou. Cet été, on a parlé brièvement de cette période. C'était compliqué parce que je regardais ce que les gens disaient sur lui, qu'il était surcoté, qu'il avait pris la grosse tête, etc...Même si c'était dur, je savais que Kylian allait répondre présent dès qu'il allait être sur le terrain. Ça a pris beaucoup de temps. Il a été transféré le dernier jour du mercato d'été. Dès qu'il a signé et que je l'ai vu marquer contre les Pays-Bas, je me suis dit : "c'est bon c'est fini cette période». Et tout semble bien se passer pour lui dans la capitale. «Moi, je le sens très bien au PSG. C'est sa ville. Il marque des buts, il donne. Il a encore de bonnes statistiques. Je le trouve vraiment bien. Il faut qu'il continue comme ça. Il y a un Mondial à la clé». En dehors du foot, les deux amis se retrouvent souvent. L'occasion de penser à autre chose. «Dès qu'il est avec ses vrais amis, il est vraiment chambreur. Il essaye d'oublier un peu tout ce qu'il fait. Ça à l'air très dur tout ce qu'il réalise. Il fait un gros travail au quotidien. Il a besoin de personnes qui le fassent un peu sortir de tout ça. Il est souvent sérieux dans le football. Dès qu'il est avec nous, il redevient le jeune homme chambreur pour sortir de son cocon footballistique. Il est cool». À Joé Kobo de continuer sur sa lancée pour espérer pourquoi pas que les deux "frères" de Bondy soient de nouveau réunis. «Rejouer ensemble ? Je n'y ai pas pensé. Mais jouer contre lui, j'y ai pensé. Ça me motiverait deux fois plus que si je jouais avec».

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité