Steve Mandanda sort du silence après l’annonce de sa retraite
À 40 ans, Steve Mandanda a officialisé sa retraite après vingt ans de carrière. Entre sollicitations refusées, réflexion intime et une dernière émotion au Vélodrome, le champion du monde 2018 a choisi de tourner la page avec lucidité et fierté.

Steve Mandanda vient donc de mettre un terme à une carrière riche et exemplaire, marquée par la longévité et la régularité au plus haut niveau. À 40 ans, le gardien champion du monde en 2018 a préféré dire stop plutôt que de prolonger une saison supplémentaire, malgré l’intérêt de plusieurs clubs de Ligue 1 et de Ligue 2. Libre depuis son départ du Stade Rennais cet été, il a pris le temps de réfléchir avant de se décider, expliquant qu’il avait décliné de nombreuses sollicitations. Ce choix témoigne d’une lucidité rare : conscient de tout ce qu’il a accompli en vingt ans de carrière professionnelle, Mandanda a voulu partir la tête haute, sans forcer une année de trop. Véritable pilier de vestiaire, apprécié pour son expérience et son charisme, il restera une figure emblématique du football français, notamment grâce à ses années à l’Olympique de Marseille où il a su marquer durablement l’histoire du club. Sur la scène internationale, l’ancien portier des Bleus restera à jamais associé à l’épopée victorieuse de la Coupe du Monde 2018 en Russie, même dans le rôle de doublure derrière Hugo Lloris. Avec 35 sélections entre 2008 et 2022, Mandanda a incarné la fiabilité et le professionnalisme, devenant un exemple pour ses coéquipiers et les jeunes générations.
Ses performances lui ont valu d’être couronné à cinq reprises meilleur gardien de Ligue 1, un palmarès qui témoigne de son excellence sur la durée : «Pour l’instant, ce n’est pas simple. Les vacances ont été très compliquées à partir de la mi-juillet quand tout le monde a repris. C’est une vie plus solitaire : je me lève, je fais du sport, je vais jouer au padel mais le temps ne passe pas vite. Et les week-ends sont durs parce que j’avais toujours l’habitude d’être parti alors je regarde beaucoup de matches. Pour le coup, j’ai hâte que ma formation commence au CDES de Limoges. J’ai envie d’apprendre le management et de mieux comprendre ce qui se passe derrière le terrain», a-t-il déclaré dans les colonnes de L’Equipe. En plus du Mondial, il a également ajouté à sa vitrine un titre en Ligue des Nations en 2021, et aura quitté l’équipe de France après la finale du Mondial 2022 au Qatar. Désormais retraité, « Il Fenomeno » pourra savourer l’héritage laissé par deux décennies de constance et de succès, au cours desquelles il a su conjuguer talent, travail et leadership.
Un choix mûrement réfléchi
Dans un entretien à L’Equipe empreint de sincérité, Steve Mandanda est revenu sur le processus de décision qui l’a conduit à raccrocher les gants. Le gardien de 40 ans confie avoir eu besoin de temps pour accepter la fin, malgré les nombreuses sollicitations venues de France et de l’étranger : «J’ai eu besoin de prendre mon temps pour l’accepter, déjà, parce que ce n’est pas simple mais, oui, j’arrête ma carrière. Je suis parti en vacances avec mon ami, Didier (Digard, entraîneur du Havre), et on a beaucoup discuté tous les deux. J’ai eu une grande période de réflexion parce que, si dans mon esprit ça semblait clair, j’ai eu beaucoup de sollicitations. C’est flatteur, ça veut dire que des dirigeants, des coaches pensent encore à toi. Et, à chaque fois que j’ai dit non, je me suis demandé si je n’allais pas le regretter. Mais à force de dire non : la Turquie trop loin, l’Arabie saoudite pareil, en Ligue 1 pour d’autres raisons… Il me fallait du temps pour l’accepter. Au cours de la saison dernière, je savais que j’allais arrêter. L’arrivée du coach, Habib Beye (fin janvier), m’a redonné l’envie, j’ai appris à apprécier mon rôle de numéro 2. Et puis, le club a décidé de ne pas renouveler mon contrat, arrive ensuite le dernier match de la saison au Vélodrome».
L’ancien portier des Bleus s’est également remémoré avec émotion son ultime apparition sur la pelouse, un soir particulier au Vélodrome. Un moment inattendu, décidé à la dernière minute, qui s’est transformé en l’une des plus belles scènes de sa carrière, partagé avec son fils et salué par ses pairs : «Ce moment a été unique parce que rien n’était préparé. Toute la semaine, le coach m’a demandé si je voulais jouer ce match contre l’OM. Je lui ai répondu "non" toute la semaine. Pour moi, ce n’était pas forcément le dernier match de ma carrière. C’était le dernier match de la saison, le dernier match avec Rennes. Sur le banc, j’étais assis entre Gauthier Gallon et Nico Lesage, les deux en stéréo qui me disaient que je devais y aller. Je me décide au dernier moment, et j’ai eu l’une des plus belles émotions de toute ma carrière. L’instant m’a encore plus touché à la fin avec mon fils qui est venu sur le terrain. Je suis face au virage Sud, Leo (Balerdi) me donne son brassard : "C’est toi le capitaine, tu es chez toi ici !" Franchement, je ne pouvais pas vivre une meilleure fin.». C’est une figure marquante du football français qui raccroche ses crampons ce mercredi.