Le plan diabolique de l’OM qui a fait plier le PSG et la LFP
En imposant sa volonté sur la reprogrammation du Clasico, l’OM a pris l’ascendant hors du terrain, obligeant le PSG et la LFP à plier face à sa lecture stricte du règlement.

Ce dimanche devait être une fête et il s’est transformé en feuilleton sous tension. Depuis la veille déjà, les services de la préfecture scrutaient des prévisions météo inquiétantes : vigilance orange, pluies violentes, orages, risques de ruissellement urbain et de crues éclairs. À Marseille, chacun espérait y échapper, le Vélodrome se préparait à accueillir 65 000 spectateurs, le Clasico promettait une ambiance électrique. Mais à 14 heures, alors que des cars de supporters arrivaient dans la cité phocéenne et que les deux clubs se mettaient en ordre de bataille pour leur soirée, Georges-François Leclerc annonce la sentence : match annulé. En un instant, le choc OM-PSG se déplace du terrain aux bureaux de la Ligue. Ce dimanche, le duel entre Marseillais et Parisiens s’est joué sur l’horloge et sur les textes réglementaires.
Dans cette partie d’échecs, l’Olympique de Marseille a dégainé en premier, précise le journal L’Equipe. Les dirigeants olympiens se sont arc-boutés sur l’article 548 du règlement des compétitions : lorsqu’un match est annulé pour intempéries, il doit se rejouer le lendemain, sauf situation extrême. En brandissant ce texte comme un joker, le club phocéen verrouille la négociation. Trop risqué pour lui de repousser au mardi alors que l’équipe joue à Strasbourg vendredi puis reçoit en Coupe d’Europe. Trop compliqué de jouer l’après-midi avec 65 000 spectateurs à gérer, des diffuseurs à prévenir et une organisation complète à repenser. Pour l’OM, il n’y avait qu’une option cohérente : lundi soir, 20 heures.
L’OM n’a pas cédé aux pressions
En face, le PSG pensait pouvoir faire plier l’agenda. Avec neuf nommés au Ballon d’Or, une cérémonie prévue au théâtre du Châtelet, et l’image d’un club phare du football français, Paris voyait dans ce lundi soir un affront. Ses dirigeants ont multiplié les pistes : jouer lundi en fin d’après-midi, avancer le match dès dimanche à un horaire inédit, repousser à début décembre, seule fenêtre encore disponible avant l’hiver. Mais rien n’a fonctionné. Face à un préfet intransigeant sur la sécurité et à un OM cramponné à son règlement, la délégation parisienne a dû ravaler ses arguments. En moins d’une heure, la LFP entérinait le lundi 20 heures. Pour Paris, la journée avait déjà été un casse-tête. Parti en avion en fin de matinée pour atterrir à Marseille, comme d’habitude pour déjeuner avant un grand match, le groupe du PSG a dû rembarquer dès l’après-midi pour rentrer à Paris. Un aller-retour express qui symbolise la désorganisation du champion d’Europe. Les joueurs, qui devaient préparer l’un des rendez-vous les plus attendus de l’année, se retrouvent privés de repères et de visibilité médiatique. Plus encore, ce report casse le plan initial : la grande vitrine du Ballon d’Or où devait briller Ousmane Dembélé sera désertée par les cadres parisiens, retenus à Marseille.
Même l’horaire du match, 20 heures, a été pensé pour éviter d’éclipser l’annonce du trophée à 22h58, un comble pour un club censé être l’un des acteurs majeurs de la cérémonie. Dans les couloirs du boulevard Michelet, l’OM savoure sa victoire silencieuse. Pas de communiqué triomphal, mais une réalité implacable : le club phocéen a imposé ses conditions, en pleine tempête. En moins de 24 heures, il a transformé une contrainte météorologique en avantage stratégique. Là où Paris se retrouve à bricoler son programme, Marseille conserve sa ligne, sa préparation et sa dynamique. Ce Clasico avant l’heure, joué en coulisses, a déjà livré un verdict : sur le terrain des règlements et du calendrier, l’OM mène un but à zéro. En forçant la main au PSG et à la LFP sur le calendrier, l’OM a remporté une première manche symbolique mais lourde de sens. Plus qu’un simple report, le club phocéen a démontré sa capacité à s’imposer sur les instances et à défendre ses intérêts face à son plus grand rival. Dans l’attente du coup d’envoi, Marseille a déjà marqué un but : celui du respect.