L'incompréhensible malédiction des Bleuets

Noël Le Graët, le président de la fédération française de football (FFF) a déjà annoncé dans L’Équipe qu’il allait « faire un tour à Caen plutôt qu'en Biélorussie (où les A disputent, contre la Biélorussie, un match de qualification pour la Coupe du Monde 2018 en Russie) » pour observer l’avant-dernière rencontre des Espoirs qui affronteront l’Islande dans leur course à la qualification à l’Euro 2017. Et si le grand patron de la FFF s’y rend, ce n’est sûrement pas pour se réjouir.

« Le constat est simple, on a des joueurs, mais on n'a pas d'équipe », avait aussi développé Noël Le Graët, boss de la FFF et ancien président de l’En Avant Guingamp. En effet, la France est en position délicate. Vendredi dernier, les hommes de Pierre Mankowski se sont inclinés 0-1 à Kiev contre l’Ukraine les faisant passer de leader du groupe 3 à la troisième place (juste derrière la Macédoine et l’Islande). Pour se qualifier à l’Euro 2017, il faut finir premier ou faire partie des 4 meilleurs deuxièmes de chaque groupe. Et cela s'annonce compliqué...

Un fiasco de plus ?

Aujourd’hui, on pourrait parler d’un fiasco sportif. Les jeunes Français ne se sont plus qualifiés pour un Euro depuis l’édition 2006 au Portugal (vainqueurs : les Pays-Bas). Pire, certaines campagnes ratées restent gravées comme des cicatrices indélébiles. L’épisode de la virée nocturne des jeunes (notamment Antoine Griezmann et Yann M'Vila) avait nui à la préparation les Bleuets pour leur barrage contre la Norvège, ruinant même ses chances de qualification pour l’édition 2013. En 2015, toujours en barrage, les Bleuets se sont inclinés contre la Suède après un geste chambreur de Layvin Kurzawa bien retourné par John Guidetti et ses partenaires, disant donc adieu à l’Euro 2015 et aux Jeux olympiques brésiliens.

Mais il n’y a pas que les joueurs qui sont remis en cause cette fois. En effet, Pierre Mankowski, leur entraîneur depuis 2014, est la cible des critiques notamment de ceux qui rejettent les entraîneurs de la FFF. Dans un entretien accordé à Ouest France, l’ancien coach de Strasbourg paraissait quelque peu dépité. « Quand on les voit sur certaines séances d'entraînement, on se dit "c'est magnifique pour un entraîneur". Mais on ne retrouve pas la même chose en match. Deux jours avant l'Ukraine, il y a eu une séance exceptionnelle par exemple. Et en match... », a-t-il confié. Pourtant il reste une chance, et il serait peut-être temps de la saisir afin de faire oublier, comme leurs aînés, un douloureux passé.