PSG, arbitrage, Ligue des Champions new-look : les confidences de Michel Platini

Par Alexis Pereira
4 min.
Platini a des avis bien tranchés @Maxppp

Dans les colonnes de Ouest-France, le président de l'UEFA Michel Platini a donné son sentiment sur le Paris SG nouveau, l'avenir de l'arbitrage et des compétitions européennes.

Le fair-play financier. Voilà une expression utilisée à tout va par les acteurs de la planète football depuis quelques mois. Le président de l'UEFA Michel Platini, à l'initiative de cette nouvelle règle, se satisfait que son idée ait fait son bonhomme de chemin. Dans les colonnes de Ouest-France aujourd'hui, l'ancienne gloire du football français a une nouvelle fois défendu cette position, somme toute basée sur le bon sens. «Les règlements qu’on met en place vont obliger les clubs à ne pas dépenser plus d’argent qu’ils en génèrent», a-t-il rappelé, ne craignant aucune contre-attaque des plus grands clubs pour se détacher de l'UEFA.

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«C’est une question qui revient régulièrement sur le tapis. Cela ne m’inquiète pas. Je ne vois pas comment ça pourrait marcher en dehors d’un cadre UEFA. Qui les arbitrerait ? Dans quels stades joueraient-ils ? Et beaucoup de gens le veulent-ils ? Je ne le crois pas», a-t-il assuré, donnant son regard sur le Paris SG nouveau. «C’est trop difficile d’être à la fois bon au mois d’août et au mois de juin. Ancelotti est plus malin qu’on ne le pense, il sait très bien qu’il y aura des échéances importantes à gérer plus tard. On ne pardonne rien au PSG, on lui demande de gagner toutes les compétitions. Il doit gérer ça et ce n’est pas facile», a-t-il commenté, regrettant un peu la relative perte d'identité du club de la capitale.

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«Je ne peux pas me permettre, dans un monde libéral, de remettre en cause la provenance des propriétaires, même si je déplore que des clubs tombent aux mains de capitaux étrangers. Car pour moi, l’identité d’un club, c’est sa région, ses supporters. Je ne suis pas partisan de la mondialisation, mais juridiquement, je ne peux rien faire», a-t-il avoué avant d'évoquer un projet visant à créer une Ligue des Champions à 64 clubs. «Il y a une réflexion en cours pour déterminer quelle forme auront les compétitions européennes entre 2015 et 2018. On en discute, on prendra une décision en 2014. Il n’y a rien de décidé pour le moment», a-t-il confié. En pleine réflexion, les dirigeants du football européen et mondial le sont aussi au sujet de l'arbitrage.

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Et, fidèle à ses principes, le triple Ballon d'Or France Football a encore expliqué pourquoi il était contre l'intégration de la vidéo. «Tenez, je vais vous donner quelques chiffres ! Monsieur Blatter dit que cinq arbitres, c’est cher. Dans nos compétitions UEFA, on a 78 stades. Si on veut mettre la technologie sur la ligne de but, rien que ça, ça nous coûte 32 millions d’Euros la première année et 54 millions sur cinq ans. Les arbitres, ça nous coûte 2,3 millions. Le calcul est vite fait… Ce sont les télévisions qui poussent à l’arbitrage vidéo pour qu’on paye. Par ailleurs, comme je l’ai déjà dit, ça va à l’encontre du jeu. Et puis mettre ça sur la ligne de but, c’est la porte d’entrée à la vidéo dans le football d’une façon plus générale. Je suis contre tout ça», a-t-il analysé avant de poursuivre.

«Il n’y a qu’une chose de compliquée, pour laquelle on aurait peut-être besoin de la vidéo, je dis bien peut-être, c’est le hors-jeu. Car c’est très difficile à juger pour les arbitres. Et encore, il faudrait mettre une caméra sur le gars qui appuie sur le bouton, pour savoir quand part le ballon ! Donc je n’y crois pas. Le reste, c’est de l’interprétation : faute ou pas faute, ligne de but, ce n’est pas difficile…», a-t-il assuré, indiquant ensuite que la triple peine (penalty + carton rouge + suspension) serait peut-être bientôt supprimée. «Oui, je suis totalement contre. Et toutes les commissions du foot, FIFA et UEFA, le sont aussi. Dans la surface, carton jaune + penalty suffiraient. C’est l’international board qui ne veut pas changer. Mais cela devrait évoluer. On va vers l’abolition de cette règle», a-t-il lâché.

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Mais l'arbitrage et le fair-play financier ne sont pas les seuls chevaux de bataille du dirigeant, comme il l'a expliqué. «Les paris truqués sont un phénomène très dangereux. Avant, on misait sur les investigations, mais dans ce monde-là, c’est périlleux. Désormais, on a mis des alarmes dans tous les championnats européens.Il y en a d’autres. Le racisme et le nationalisme sont aussi des vrais problèmes de société qui s’expriment dans les stades. Depuis quelques années, j’observe une montée du nationalisme dans certains endroits. C’est inquiétant», a-t-il lancé. Sur tous les fronts, Michel Platini est donc un président de l'UEFA très actif. Avant de prendre les rênes de la FIFA ? «On n’est qu’en 2012, on aura le temps d’en reparler (sourire)…»

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