Italie - Uruguay : les notes du match

Par La Rédaction FM
10 min.
Italie Diego Roberto Godín Leal @Maxppp

Dans ce match couperet au sommet entre l'Italie et l'Uruguay, c'est finalement une Celeste plus fraîche physiquement qui s'est imposée grâce à un but du dos de son capitaine Godin (1-0).

Match à pression du côté de Natal entre l’Italie et l’Uruguay. Obligée d’aller chercher la victoire sous peine de passer à la trappe, la Celeste emmenée par Luis Suarez a été accueillie par une Nazionale à forte odeur juventine. Mis sous pression du résultat, le sélectionneur Cesare Prandelli avait en effet décidé d’aligner une défense 100% bianconera (Buffon, Bonucci, Chiellini, Barzagli) pour assurer au moins le point du match nul synonyme de qualification.

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Sans surprise, le début de match a été tendu avec une grosse intensité physique dans les duels, notamment dans l’entrejeu. Pas vraiment de grosses actions chaudes à se mettre sous la dent, mais c’est l’Uruguay qui a allumé les premières mèches : une tentative audacieuse de lob lointaine (2e) et un coup franc bien tiré par Suarez (7e). Pourtant, si les coéquipiers de Cavani ont tiré les premiers, ils n’ont pas dominé pour autant. Chose surprenante, l’Uruguay a laissé près de 67% de possession de balle à la Nazionale. Maîtres du cuir, les Transalpins n’en ont pas profité pour autant, la faute à un pressing uruguayen intense. Suivi à la trace par Cavani, le chef d’orchestre Pirlo n’a pas pu alimenter son duo d’attaquants Immobile-Balotelli. Le futur joueur du Borussia Dortmund (Immobile) n’a d’ailleurs eu qu’une véritable occasion en première période : une reprise de volée non cadrée (30e). Pas vraiment inspirée, l’Italie s’est alors contentée des tentatives lointaines de Marchisio (25e), Barzagli (26e), et Balotelli (27e).

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L'Italie cuite physiquement

De leur côté, les Uruguayens n’ont certes pas eu la maîtrise du ballon, mais leurs phases de contre, principalement menée côté gauche, ont provoqué plusieurs coup-francs. Et ce sont eux qui ont eu la plus grosse occasion de but lors des 45 premières minutes. Malheureusement pour eux, Buffon veillait sur cette double tentative signée Suarez et Lodeiro (33e). Cinq minutes plus tard, Caceres s’est essayé au lob lointain, mais là encore sans succès (38e). A la pause, l’Italie tient bon. Au retour des vestiaires, changement de physionomie. Victoire oblige, l’Uruguay augmente son pressing et prend enfin le contrôle des opérations. Très rapidement, la Nazionale s’est trouvée en souffrance et les premières actions chaudes sont arrivées. A la 50e minute, c’est un penalty qu’a réclamé Cavani un pour un accrochage de Chiellini.

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Arc-boutée dans son camp, l’Italie n’a cessé de reculer. Entamés physiquement, les hommes de Prandelli ont alors subi un coup sans doute fatal. Coupable de s’être essuyé les crampons sur le tibia d’Arevalo, Marchisio a vu rouge (59e). Bien que tenue en échec et éliminée à ce stade du match, l’Uruguay semblait alors promise à la victoire malgré tout. Les Italiens, eux, ont longtemps cru en Saint Buffon, auteur d’une parade de grande classe face à Suarez (66e), pour espérer passer. Mais à force de subir, les Azzurri ont craqué. Sur un énième corner, le capitaine Diego Godin est venu délivrer tout un pays en ouvrant le score… du dos (0-1, 81e) ! Auteur d’une grande saison avec l’Atlético Madrid, Godin a sans doute savouré. Un genou à terre, l’Italie a alors tout donné pour égaliser. Pirlo a eu quelques occasions de placer de bons ballons dans la surface de Muslera, mais rien n’y a fait. Avec des joueurs cuits (Verratti et Immobile sortis sur crampes), les quadruples champions du monde n’ont rien pu faire. Prolongé jusqu’en 2016, Prandelli risque en revanche de se poser des questions. A l’instar de son prédécesseur en 2010, il n’a pas réussi à faire sortir la Nazionale des phases de poules. Quatrième du Mondial 2010, l’Uruguay poursuit, elle son chemin, mais termine derrière le Costa Rica. Ce qui pourrait lui valoir d’affronter la Colombie.

Homme du match : Godín (7,5) : solide, le capitaine de la Celeste a très vite imposé son physique à ses adversaires. Impérial dans les airs, il n’a quasiment perdu aucun duel. Chef de meute, il n’a pas hésité à finir le match au poste d’avant-centre. Bien lui en a pris puisque c’est lui qui a donné la victoire aux siens en marquant du dos sur corner (81e). Une grinta qui en a fait l’un des meilleurs défenseurs du monde cette saison.

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Italie :

  • Buffon (7) : le portier italien n'a pas eu beaucoup d'occasions à négocier, mais il a toujours répondu présent. Il a boxé des ballons sur coup-francs (7e, 23e), sans prendre de risque, et a réservé son talent pour une double parade devant les Suarez et Lodeiro sur la première opportunité adverse (33e) et surtout un face à face avec Suarez (66e). Toujours vigilant, il finit par être battu par Godin sur un corner (81e)... Frustrant pour la légende, que de tirer sa révérence là-dessus.

  • Barzagli (5,5) : le central de la Juve, si solide à l'accoutumée, a commis quelques erreurs inhabituelles. De placement par exemple, lui qui n'était pas à son poste sur l'action probante de la Celeste en première période (33e), et qui a été dépassé en plusieurs occasions. À côté de cela, il a néanmoins fait le boulot pour dégager plusieurs ballons chauds.

  • Bonucci (6) : à peu de chose près un constat semblable à celui de son coéquipier Barzagli. Lui aussi pris à défaut sur l'occasion uruguayenne, où il est dépassé par Suarez (33e), il a corrigé le tir en régnant dans les airs, et en effectuant bon nombre d'interventions.

  • Chiellini (7) : le vrai patron de la défense italienne. On ne compte pas les interventions, anticipations, dégagements qu'il a pu effectuer au cours de la rencontre. Parfois abandonné par l'un ou l'autre de ses partenaires défensifs, il a souvent sauvé la maison bleue. Qui avait bien besoin de lui, dans ce type de match au couteau.

  • Darmian (5) : encore un match sérieux pour l'une des sensations de la compétition. S'il n'a pas été très présent offensivement, et qu'il n'a pas fait parler sa précision de centre, défensivement il fut costaud, étant rarement pris de court par les attaquants adverses.

  • Verratti (7) : le milieu du PSG a réalisé un match très sérieux, avec au contraire de ses dernières sorties avec la Squadra Azzurra, une vraie présence dans l'entrejeu, tant à la récupération qu'à la construction, le tout étant accompagné de la prise de risque qui le caractérise en club. Toujours utile mais moins en vue dans le second acte, il fut remplacé par Thiago Motta (75e).

  • Pirlo (5,5) : le métronome italien n'a pas pu faire parler au mieux ses qualités. Peu d'ouvertures transcendantes, peu de différences, le choc physique imposé par le milieu adverse a eu raison de son efficacité sur la durée. Notons qu'il s'est aussi procuré une belle occasion, lui qui aurait pu inscrire un but en début de match, via un coup-franc flottant ayant forcé Muslera à la parade (13e). À l'instar de Buffon, il s'agissait-là de son dernier match en Nazionale. Tristesse.

  • Marchisio (2,5) : le milieu juventino fut très discret dans l'entrejeu. Peu impliqué à la construction, on ne l'a pas vu non plus dans la zone de vérité, lui qui avait pourtant cette tâche de porter le jeu italien vers l'avant. Une bien pâle prestation donc, avant qu'il ne soit expulsé pour un tacle sur Arevalo Rios (59e), mettant en difficulté son équipe pour la fin de rencontre.

  • De Sciglio (5) : diminué jusque-là, le jeune latéral milanais a enfin pu prendre le couloir gauche qui lui était promis avant même le début de la compétition. Sa prestation est semblable à celle de son pendant à droite Darmian, de la solidité au détriment de ses ambitions offensives, d'autant plus au fil des minutes qui s'écoulaient. Sérieux.

  • Balotelli (2) : l'attaquant italien, loin d'être réaliste lors de la dernière rencontre des Azzurri, a traversé la première période tel une ombre. Peu servi, il a peu combiné avec son partenaire d'attaque Immobile, et n'a pas non plus fait les efforts défensifs adéquats. Super Mario se sera fait attendre sur ce Mondial, et ne sera jamais venu. Remplacé à la pause par Parolo (4), pour un réajustement tactique. Le milieu parmesan s'est démené pour défendre dès lors que son partenaire Marchisio s'est fait expulser, mais n'a rien apporté en fin de match, alors que son équipe luttait pour égaliser.

  • Immobile (3,5) : le capocannoniere de la dernière Serie A était aligné pour l'occasion au côté de Balotelli, comme si la pression populaire avait influencé coach Prandelli. Espéré en Totò Schillaci de l'autre côté des Alpes, le nouvel avant-centre du Borussia Dortmund a dans la pratique été très discret. Très peu servi à l'instar de son acolyte offensif, il a raté tout ce qu'il a entrepris dans le premier acte, que ce soit une reprise (29e) ou un contrôle sur une superbe ouverture de Pirlo (32e). Mieux trouvé dans le second, il n'a pas pu tenter sa chance. En dépit d'une évidente bonne volonté, la sensation annoncée n'a pas frappé. Remplacé par Cassano (71e).

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Uruguay :

  • Muslera (6) : l’annonce de la composition italienne assez défensive ne lui promettait pas une rude soirée. En première période, hormis un coup franc lointain de Pirlo (12e) rien à signaler. En seconde, pas une grosse activité non plus. Bien protégé par sa charnière, il n’a eu que quelques envolées aériennes à réaliser pour capter le cuir.

  • Caceres (6) : a vécu un match riche en contacts avec Balotelli. Auteur d’une tentative lointaine (38e), il a comme à son habitude été costaud dans les duels physiques. Moins inquiété par la suite avec la baisse de régime physique adverse.

  • Gimenez (7) : remplaçant de Lugano, ce jeune espoir confirme qu’il a l’étoffe pour assurer lors de grands rendez-vous. Jamais mis en difficulté par des attaquants italiens usés, il a été précieux par ses anticipations. Auteur d’un super tacle défensif face à Immobile dans sa surface (68e).

  • Godín (7,5) : voir ci-dessus.

  • Pereira (6) : très porté vers l’offensive, il a parfaitement su combiner avec l’ancien Parisien Rodriguez. A causé beaucoup de problèmes lors de ses débordements. Et comme ses partenaires en défense, il a su s’imposer physiquement. Remplacé par Stuani (63e).

  • Gonzalez (6) : le milieu uruguayen a livré un match sérieux. S’il n’a pas toujours su alimenter ses partenaires en bonnes munitions, il a fait preuve d’une incroyable combativité.

  • Arevalo (6) : à l’instar de son coéquipier, il a été partout. Percutant dans ses relances, il a affiché une grinta précieuse dans ses duels. Défensivement impeccable, il aurait même pu marquer en toute fin de match.

  • Lodeiro (4) : positionné juste derrière le duo Suarez-Cavani, il n’a pas spécialement brillé. Rarement sollicité en phases de contre, il a tout de même alerté Buffon à la 33e. Mais c’est tout. Remplacé par M. Pereira (45e, noté 5,5). Le joueur de Benfica a fait ce qu’il sait faire de mieux, à savoir multiplier les débordments pour aider une Celeste peut inspirée en attaque lors de la première période.

  • Rodriguez (5,5) : une grosse activité, mais il a péché dans le dernier geste. Une tendance confirmée juste avant l’heure de jeu lorsqu’après un une-deux avec Suarez, il croise trop son tir alors qu’il se présentait seul face à Buffon (59e). Remplacé par Ramirez (78e).

  • Suarez (5,5) : très attendu, le leader de l’attaque uruguayenne n’a pas réalisé un grand match. Certes, il a été très actif, mais il n’a pas su concrétiser ses deux grosses occasions face à Buffon (33e, 66e). Pire, il pourrait être inquiété pour la suite de la compétition. Suite à un contact avec Chiellini, le Red de Liverpool aurait encore craqué e mordu à l’épaule l’Italien !

  • Cavani (6,5): s’il n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent face au but, le Parisien a réalisé une grosse prestation au service de son équipe. Garde du corps attitré de Pirlo, il a su redescendre d’un cran pour venir presser le milieu italien et récupérer beaucoup de ballons. Egalement très utile dans ses phases de conservation de balle.

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